Triste page.
Triste destin familial.
Voici huit cas de frères tués au sein du 28e Régiment d'infanterie :
les Quatrehomme, les Pitaval, les Piot, les Geslain, les Avenel, les Lesueur, les Flicher, les Copal
et les Santoire.



Tous les deux sont nés à Saint-Aubin-sur-Quillebeuf :
Victor, 21 ans, sera tué le 28 août 1914 à Guise le jour de l'anniversaire de son frère Eugène.
Eugène, 21 ans, sera tué le 25 septembre 1915 devant le bois de la Folie à Neuville-Saint-Vaast.
Il faisait partie de la 9e Compagnie.

Le monument aux morts de Saint-Aubin-sur-Quillebeuf : les deux frères Quatrehomme




Le 21 février 1916, les Allemands lancent une attaque aux gaz sur les tranchées tenues par le 28e RI. Les Français vont faire échouer l'attaque mais plusieurs centaines d'hommes seront tués et empoisonnés par les
gaz. Parmi eux, deux frères originaires de la Loire. Félix sera tué le jour même, son frère, Benoist décédera plusieurs jours plus tard. Les deux frères sont enterrés dans le cimetière communal de Saint-Martin-la-Plaine.
Leur sœur qui tenait un salon de coiffure sur la place de l'église gardera jusqu'à sa mort la photo des deux frères en uniforme, emportés par l'horreur de la guerre.

Les frères Pitaval


Bandeau concernant les frères Piot

Le 13 septembre 1914, le 28e RI tient le village de Loivre situé près de Reims. Les Allemands vont stopper l'avance des forces françaises mais retranchés dans le fort de Brimont, ils vont écraser le village par son artillerie lourde. Le 18 septembre, un obus tombe sur l'une des maisons du centre du village et écrase les occupants : parmi eux, les deux frères Piot du 28e RI : Max et André.

Les frères Piot, tué le 18 septembre 1914


Bandeau concernant les frères Piot

Les frères Geslain étaient originaires de Gouville dans l'Eure. Eugène trouva la mort à l'ambulance de Jonchery-sur-Vesle le 18 septembre 1914, probablement blessé à Loivre. Son frère, caporal, fut tué le 10 avril 1916 devant le fort de Vaux près de Verdun. Victor était mitrailleur à la 2e Compagnie de brigade. Gazé le 21 février 1916 à Maucourt, il fut de nouveau au front en avril 1916 où il fut tué alors qu'il était à la Compagnie de mitrailleuses n°3.
Les frères Geslain de Gouville (27)


Bandeau des frères Avenel

Les frères Avenal habitaient Caugé dans l'Eure. Le premier, Louis, fut l'un des premiers tués du régiment le 22 août 1914 en Belgique. Il repose probablement là-bas, enterré dans une fosse commune. Le plus ancien des frères Avenel décéda des suites de ses blessures à Amiens suite à l'offensive générale du Bois de la Folie en Artois.

Les frères Avenel de Caugé (27)



Bandeau des frères Lesueur

Nés à Gaillefontaine (Seine-Maritime), les frères Lesueur se marient en février 1914 à Conteville : Alfred le 23 avec Gabrielle et Pierre le 24 avec Julienne.
Terrible destin pour les mariées, les deux frères vont trouver la mort ensemble lors du bombardement de la redoute R1 à Verdun le même jour.  Pierre est enterré dans la nécropole nationale de Fleury-sous-Douaumont.
Les frères Lesueur


Bandeau des frères Flicher

Lors de l'automne 1914, la famille Flicher d'Écardenville-la-Campagne (Eure) va perdre deux de ses fils : Albert, 22 ans et Marcel, 21 ans. Albert (Émile) sera tué lors de la bataille de la Marne. Marcel perdra la vie lors de l'attaque allemande menée sur Sapigneul le 4 novembre 1914.
Les frères Flicher

la carte d'A. Flicher

Voici une photo de plusieurs soldats en tenue de corvée.
Envoyée d'Évreux en 1913, elle est signée d'un certain A. Flicher et destinée à un couple (nom illisible)
de Beaumont-le-Roger.
Il s'agit peut-être d'Albert-Émile Flicher écrivant à une sœur ?
En effet, Beaumont-le-Roger se trouve à quelques kilomètres d'Écardenville...



Bandeau des frères Copal
Dans la basilique de Notre-Dame-de-Lorette (Artois), le pèlerin tentera peut-être de dénombrer les plaques posées sur les murs de l'édifice. Plus une place vierge. Tous les murs sont ornés de plaques dédiées à un proche tombé sur le front. Parmi les 16 plaques posées à la mémoire de soldats du 28e RI tués en Artois, une retiendra notre attention : une plaque avec deux noms, celle des frères Copal.

La plaque des frères Copal, basilique de Notre-Dame-de-Lorette
L'Artois sera le front du deuil pour la famille Copal. Deux frères seront tués dans le même secteur, la même année.

Jules est l'aîné de la famille : 33 ans. Tisseur de métier, il fera son service militaire en 1902 au "7-4", le régiment de Rouen. En août 1914, il partira à la guerre au 28e Régiment d'infanterie. Il sera tué la veille de l'offensive du 26 mai 1915 ayant pour but de s'emparer du Bois carré et de la tranchée des Saules.

Quatre mois plus tard, Georges, 24 ans,
trouvera la mort lors de l'offensive du Bois de la Folie. Il appartenait à la même compagnie que son frère, la 4e... Le Journal des marches et des opérations du 28e RI note son décès le 23 septembre. Son acte décès indique le 27 septembre.

Dans les deux cas, le soldat Joseph Derrien de la 4e compagnie sera le témoin des décès des Copal. Ce Joseph sera blessé à Verdun en 1916 et tué en 1917 sur le Chemin des Dames.



Le 5 janvier 1915, Marius Santoire décède à Auch des suites de ses blessures.

La fiche "Mort pour la France" de Marius Santoire

Son frère, également au 28e RI, sera cité pour sa conduite à Verdun en avril et juin 1916.

Extrait du Journal de Rouen : la citation du frère Santoire


Un grand merci à Xavier Bocé, René Pitaval et André Rosse.

Sources :
Archives communales de la commune de Gouville (27), Actes de naissance des frères Geslain.
Archives communales de la commune de Caugé (27), Actes de naissance des frères Avenel.
Archives communales de la commune de Gaillefontaine (76), Actes de naissance des frères Lesueur.
Archives communales de la commune d'Ecardenville-la-Campagne (27), Actes de naissance des frères Flicher.
Bulletin de l'amicale des anciens du 28e RI, 228e RI et 118e RIT.
Archives départementales de Seine-Maritime, fiches registre-matricule de Jules et Georges Copal.
Journal de Rouen, 25 août 1916.


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