Hermann Lons, tué entre Loivre et Villers-Franqueux

Bandeau de la page consacrée à Hermann Löns

Le 26 septembre 1914, le 28e Régiment d'infanterie occupe le village de Villers-Franqueux près de Reims, il va subir plusieurs attaques des troupes allemandes venant de Loivre, voulant franchir la stratégique Route nationale 44.

Selon les différents Journaux des marches et des opératins (de régiments, brigade et division),
trois attaques allemandes auront lieu les 26 et 27 seprembre 1914 :
- le 26 au matin, du moulin de Loivre avec un rideau de prisonniers français,
- une attaque menée sur le bois de Chauffour (occupé par le 239e RI),
- et une attaque dans la nuit du 26 au 27 dans Villers-Franqueux.

Parmi ces Allemands, se trouve l'un des écrivains les plus connus de l'époque : Hermann Löns du 73e Régiment d'infanterie d'Hanovre....

Hermann Löns est né en 1866 à Kulm (Chelmno). Très jeune il se passionne par la nature et la chasse. Adolescent, il inventorie plus de 130 espèces d'oiseaux dans son village. Étudiant en médecine et en zoologie, Lons va écrire de nombreux récits animaliers et quantité de poèmes ayant trait à la nature et aux paysages de la Basse Saxe. On citera ainsi Le loup-Garou (Der wehrwolf) , édité en 1910, l'un de ses romans à succès qui évoque les milices paysannes d'autodéfense de la lande de Lunebourg durant la guerre de trente ans (1618-1648).

Portrait d'Hermann Löns, chasseur et observateur.
Ses ouvrages et poèmes seront largement utilisés et glorifiés par le régime hitlérien.

Relativement âgé, il s'engage au 73e Régiment d'infanterie et participe à l'invasion de la France. Le 26 septembre 1914 lors d'un mouvement offensif infructueux sur Villers-Franqueux qui visait à améliorer la défense de Loivre, l'écrivain trouve la mort.

Ernst Jünger, écrivain allemand, connu surtout pour son récit Orages d'acier arrivera en décembre 1914 au 73e Régiment d'infanterie, au Godat, en face du 5e RI français. Il écrira en 1924 dans Boqueteau 125 :
"... c'est un camarade, car il est tombé en automne 1914, dans les assauts enthousiastes des premiers temps, et dans ce régiment presque exclusivement composé de Bas-Saxons, dans une compagnie que je devais commander plus tard. Il a été tué par une balle dans un combat de tirailleurs, et c'était l'un de ceux qui savent apprécier la valeur d'une telle mort. C'était l'un des meilleur, aussi la mort lui fut-elle facile. J'ai parlé aux hommes allongés auprès de lui au cours de cette nuit où, derrière un tas de pierre, le fusil en joue, il reçut le coup mortel."

Son corps fut enterré sur place et ne sera retrouvé qu'en janvier 1934 par un agriculteur. Identifié grâce à sa plaque d'identité, ses restes furent rapatriés par l'Allemagne et la propagande nazie qui voyaient en lui un des grands écrivains allemands.

Sépulture d'Hermann Löns dans les landes de Lunebourg (Basse-Saxe).

Sources :
Jünger (Ernst), Boqueteau 125, Journaux de Guerre, tome I. 1914-1918, bibliothèque de la Pléiade, Nrf, Gallimard, 2008, index p. 858 et note p. 772.