Extrait commenté du Journal de marches et d'opérations (JMO). Disponible au SHD de Vincennes. Cote 26 N 603.

Attention, il s'agit d'une transcription. J'ai peut-être fait des erreurs de transcription et de copie.
N'hésitez-pas alors à me faire part de vos remarques, par mail.

Le sigle S.P.A. signifie : Situation des prises d'armes.

Les passages écrits en vert sont des remarques personnelles. Les termes mis entre crochets sont des mots que je n'arrive pas à déchiffrer.



1er mars
(Vendredi)
Etat d’encadrement du Régiment à la date du 1er Mars 1918

L'encadrement du 28e RI en mars 1918 : cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image pour consulter la liste des officiers par compagnie du 28e RI en mars 1918.

SPA 63 2500
Le lieutenant-colonel, le capitaine adjoint et le chef de bataillon commandant le 2e Bataillon rentrent le 28 février à 17h30 de leur reconnaissance du secteur des Hurlus, et pour le Régiment du sous-secteur Wagner.
Les Aspirants Nobécourt (2e compagnie), de Fornel (7e Cie), Lassalle-Serré (3e Cie), Brown (1re Cie), Laudard (CM3), Capillon (6e Cie), sont nommés sous-lieutenants à titre temporaire, à dater du 23 février 1918.

   

"Les fantassins du Chemin des Dames" de R.-G. Nobécourt
Cinquante ans plus tard, l'ancien aspirant Nobécourt signera 
un ouvrage "culte" sur le Chemin des Dames :  Les fantassins du Chemin des Dames.

  
2 mars
(Samedi)
SPA 63 2552
Le sous-lieutenant Essette de la 3e Compagnie est évacué.

 
3 mars
(Dimanche)
SPA 63 2552
Le 2e Bataillon (Bataillon Garde), l’EM du Régiment et la CHR, embarqués en gare de Chavanges à partir de 11 heures, débarquent en gare de Vitry-la-Ville à 22 heures. Exécution de l’ordre général n°269 de la 6e DI du 2 mars 1918.
Le Bataillon Garde (2/28) va cantonner à Francheville.
L’EM et la CHR cantonnent à Vésigneul-sur-Marne.
Le Bataillon Bérenger (1/28) embarqué en gare de Chavanges à partir de 17 heures, débarque à Vitry-la-Ville le 4 mars à 4 heures, et arrive à Vésigneul à 6h30.

 
4 mars
(Lundi)
SPA 63 2552
A partir de 5 heures, le Bataillon Fages (3/28) quittant ses cantonnements de Lentilles, s’embarque en gare de Chavanges, débarque à Vitry-la-Ville à 16 heures et va cantonner à Pogny où il doit séjourner jusqu’au 6 mars inclus.
A 9 heures, le reste de la CHR embarque à Chavanges et débarque à Vitry-la-Ville à 23 heures et va cantonner à Courtisols-Est où elle arrive le 5 mars à 5 heures.
L’EM et la CHR se portent à Courtisols-Est (Saint-Julien). Installation terminée à 13 heures.
Le Bataillon Garde (2/28) se porte de Francheville à Tilloy (EM, 6e et 7e Compagnies) et Poix (5e et CM2).
PC 2/28 à Tilloy.
Dans la matinée, le lieutenant-colonel est convoqué à l’EM de la DI à Mairy-la-Marne pour y recevoir avec les autres colonels de la Division, les instructions relatives à l’occupation du secteur, de la part du général commandant la DI et du général commandant le CA.
Les 2 et 3 mars, chute de neige assez abondante avec recrudescence au cours de la journée du 4.
Etapes assez pénibles.

     

Localisation du secteur des Hurlus-Sud Dormoise

 
5 mars
(Mardi)
SPA
En exécution de l’ordre général n°270 de la 6e DI du 4 mars 1918, l’EM, la CHR et le 2e Bataillon gagnent le camp F (4 km nord de Somme-Suippes) où ils arrivent à 15 heures.
Le Bataillon Bérenger (1/28) se rend de Vésigneul à Tilloy et Poix. PC : Tilloy.
Les commandants de compagnie du 2e Bataillon transportés en automobile se rendent dans le sous-secteur Wagner pour faire la reconnaissance de leurs PA respectifs.
L’officier adjoint du Bataillon Garde, aussitôt son arrivée au camp F, reconnaît également les centres de résistances Arras et Noyon à occuper éventuellement en cas d’alerte.

 
6 mars
(Mercredi)




1. On pourra lire l'historique
du 34e RI sur le site
de son amicale ici.
SPA 63 2544
Continuation du mouvement.
Les chefs de section du 2e Bataillon vont reconnaître leurs emplacements dans le CR Wagner, où ils restent en attendant l’arrivée de leur troupe.
Le lieutenant-colonel se rend au PC de l’Arbre A où il arrive à 9 heures, pour recevoir les consignes du sous-secteur Sud-Dormoise, du lieutenant-colonel Meurisse commandant le 34e RI, qui occupe ce sous-secteur. (1)
Dans la matinée, le Bataillon (1/28) fait étape de Tilloy et Poix, à Somme-Suippes.
Arrivée au cantonnement à 12 heures.
Dans l’après-midi, le commandant du 1/28 reconnaît la position intermédiaire, qu’il doit occuper en cas d’alerte.
Le Bataillon Fages (3/28) stationne toujours à Pogny.
Dans la soirée, l’EM et la CHR du 28e relèvent l’EM et la CHR du 34e RI au PC de l’Arbre A.
Le 2/28 relève dans le CR Wagner, le Bataillon Didier du 34e RI.
La relève s’effectue dans d’excellente condition et est terminée à 23h15, sauf celle des groupes de combat avancés, qui s’exécute également dans de bonnes conditions le 7 mars au petit jour, conformément aux ordres donnés par le général commandant le 18e CA.
Le 2/28e occupe le CR de la façon suivante :
3 compagnies accolées :
5e à droite, PA Mamelles
7e au centre, PA des 105
6e à gauche, PA de Constantinople
Liaison à droite avec le 56e RI (8e CA)
Liaison à gauche avec le 18e RI (18e CA) qui occupe le sous-secteur Nord Dormoise.
PC 2/28 : PC Wagner.

Voir croquis pour limites du CR et du sous-secteur et le dispositif d’occupation.

 

Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918
Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918.


7 mars
(Jeudi)




1.  S'agit-il de Léon Troude
de Saint-Saëns (Seine-Maritime) ?
Léon est enterré dans la nécropole nationale de Somme-Suippe.
SPA 63 2539
Dans la matinée, les TC quittent le camp F et vont stationner au camp D2 où ils doivent séjourner au cours de l’occupation du secteur.
Le TR s’installe au camp F annexé.
Journée calme. Aucune action d’infanterie.
L’artillerie et l’aviation montrent peu d’activité.
1 tué par obus (7e compagnie).
(1)
Dans la soirée, le Bataillon Bérenger (1/28) quitte Somme-Suippes et relève le Bataillon Pissard du 34e RI dans le CR Hurlus, dont les différents PA ont été reconnus au cours de la journée par les commandants de compagnie.
La 2e compagnie et 2 sections de la CM1 occupent le PA des loups (avancée de la position intermédiaire).
3 sections et une section de mitrailleuse au réduit des Loups
1 section et section de mitrailleuse au réduit intermédiaire
Les 1re et 3e Compagnies, les deux autres sections de la CM1 et l’EM du 1/28 doivent tenir en cas d’alerte les PA Thiroux et de l’ouvrage 6 stationnent au camp C à 800 mètres Sud, du PC de l’Arbre A.
(Voir croquis pour le dispositif d’occupation).
La relève terminée à 20h45 s’effectue dans de bonnes conditions.
Au cours de la journée, le Bataillon Fages (3/28) quitte Pogny et vient cantonner à Tilloy et Poix.

   

Carte du sous-secteur Sud-Dormoise : mars 1918
Reproduction de la carte figurant au JMO du 28e RI
Plan : V. Le Calvez

 
8 mars
(Vendredi)



SPA 63 2538
Journée assez calme.
L’artillerie ennemie est un peu plus active que la veille.
Assez violente concentration d’obus toxiques à l’Est du sous-secteur Région des [Bois] du 8e CA, vers 19 heures.
1 tué. 1 blessé (par obus) 7e Compagnie. (1)
Le Bataillon Fages vient occuper son emplacement définitif en réserve de CA à Somme-Suippes où il arrive à 12h30.

   

Sont notés les décès de deux soldats de la 7e Compagnie :
Louis Panier [Panié], Marseillais venu du 113e RIT.
Auguste Giard, un Manchois de Pirou. décédé à l'ambulance 201 de Somme-Suippe.
Ils sont enterrés dans la nécropole nationale de Somme-Suippe.
S'agit-il de ces deux soldats ?

 
9 mars
(Samedi)
Par note n°413/P17 du 3e CA  du 9 mars 1918 et conformément à la note GQG n°15612 du 14 février 1918, l’emploi d’officier supérieur adjoint au Chef de Corps, est attribué au Chef de Bataillon Sabaton commandant le 1/28 à dater du 1er Mars 1918.
Le Capitaine Bérenger, Capitaine adjoint Major au 1er Bataillon prend le commandement du 1er Bataillon à cette date.
Journée assez agitée. Rafales intermittentes par petit et moyen calibre au cours de la journée et surtout au cours de la nuit. Pas d’action d’infanterie.
Quelques réglages sur les PA des 105 et Constantinople entre 17 et 18 heures.

Extrait du JO du 2 mars 1918 (Réserve)
Par décision ministérielle en date du 26 février 1918 et par application de la loi du 10 août 1917, les sous-lieutenants de réserve à titre temporaire dont les noms suivent sont promus à titre temporaire au grade de lieutenant de réserve :
M.M. de Bezenac (M.P.) du 28e RI (rang du 11 août 1917)
Alexandre (M.E.) du 28e RI (rang du 15 septembre 1917)

 
10 mars
(Dimanche)
SPA 62 2539
Journée calme. Activité moyenne de l’artillerie ennemie. Pas d’action d’infanterie.
Dans la soirée, assez forte concentration d’artillerie par obus spéciaux sur les arrières du sous-secteur du 56e RI (droite du sous-secteur Sud Dormoise) et d’une manière générale tir sur les couloirs en arrière de nos premières lignes et sur les batteries du sous-secteur.

  

Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918
Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918 (Lieutenant Jouannon, 1923).

 
11 mars
(Lundi)




1. Clément Brun
et Georges Daubin (20 ans).
Clément Brun est enterré
à Somme-Suippe
.
SPA 62 2538
Journée assez calme. Pas d’action d’infanterie.
Assez grande activité d’artillerie. Nombreux réglages et harcèlement.
Aviation française et allemande assez active.
A 22 heures, face au front du Centre de résistance, l’ennemi a lancé une vingtaine de fusées rouges à deux étoiles et deux fusées vertes. Cette manifestation d’artifices pourrait correspondre à un de nos tirs par obus spéciaux.
2 tués par obus (7e Compagnie). (1)

Par note n°5584/P de monsieur le général commandant la IVeme Armée du 7 mars 1918, le lieutenant Moretti de la 10e Compagnie, en traitement à l’hôpital Maillot à Alger, est affecté au dépôt du Corps à Evreux, à dater du 7 mars 1918.

 
12 mars
(Mardi)
SPA 62 2541
Journée assez calme. Pas d’action d’infanterie.
Activité habituelle de l’artillerie ennemie.
Arrosage habituel avec une certaine recrudescence d’activité au cours de l’après-midi, sur nos premières lignes.

 
13 mars
(Mercredi)
SPA 62 2527
Journée calme. Pas d’action d’infanterie.
Artillerie ennemie moins active que la journée précédente.
Violentes rafales de tous calibres sur les mamelles entre 13h et 14 heures.
Dans la nuit du 13 au 14, le Bataillon Fages (3/28) venant de Somme-Suippes, relève le 1/28 dans le centre de résistance d’Hurlus (occupation de la ligne intermédiaire). Relève terminée à 21h30.
Le Bataillon Bérenger (1/28) relève le Bataillon Garde (2/28) dans le CR Wagner. Relève terminée à 1 heure du matin sans incident.

Le 1/28 occupe le Centre de résistance de la façon suivante :
3 compagnies accolées :
2e Compagnie à droite : PA Mamelles
3e Compagnie au centre : PA des 105
1re Compagnie à gauche : PA de Constantinople

Le Bataillon Garde (2/28) se porte à Somme-Suippes, en réserve.
Mouvement terminé à 4 heures du matin dans de bonnes conditions.

 
14 mars
(Jeudi)
SPA 62 2522
Courte mais violente action d’artillerie de part et d’autre à 6 heures, à l’Est du sous-secteur (voisin de droite).
Journée calme. Pas d’action d’infanterie en dehors d’un combat entre patrouilles aux abords du point 635.
Artillerie ennemie moins active que les journées précédentes (200 obus environ dans l’ensemble du sous-secteur).
Trois patrouilles de reconnaissance sur les points 625, 635 et 530. Combat à la grenade et à coups de fusil entre la patrouille de 635 et des groupes ennemis, combat au cours duquel nous avons six blessés qui ont tous été ramenés dans nos lignes.
Blessés : six par éclats de grenades et par balles (3e Compagnie).

 
15 mars
(Vendredi)
SPA 62 2519
Journée calme.
A 23 heures, une patrouille ennemie a tenté de passer notre réseau vers l’îlot A, dans l’intention d’attaquer le poste ; éventée à temps et reçue à coups de FM et de VB, elle s’est enfuit précipitamment.
Activité habituelle de l’artillerie.
Aviation ennemie peu active.

Extrait du JO du 10 mars 1918 (Réserve)
Par décision ministérielle en date du 2 Mars 1918, les promotions pour le grade de sous-lieutenant à titre temporaire, sont ratifiées :
Brown, aspirant au 28e RI (à la date du 23 février 1918).
Laudard, aspirant au 28e RI (à la date du 23 février 1918).
Capillon, aspirant au 28e RI (à la date du 23 février 1918).

Extrait du JO du 9 mars 1918 (Réserve).
Par décision ministérielle en date du 4 mars 1918, la mutation suivante est prononcée :
Poitou-Puplissy (P.M.), capitaine au 50e RIT passe au 28e RI.

Extrait du JO du 12 mars 1918
Par décision ministérielle en date du 2 mars 1918, les propositions ci-après pour le grade de sous-lieutenant à titre temporaire sont ratifiées :
Lasalle-Séré, aspirant au 28e RI (à la date du 28 février 1918).
Nobécourt, aspirant au 28e RI (à la date du 23 février 1918).
De Fornel, aspirant au 28e RI (à la date du 23 février 1918).

  

Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918
Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918 (Lieutenant Jouannon, 1923)..

 
16 Mars
(Samedi)
S.P.A. 62. 2519
Vers 5 heures, activité inaccoutumée de mitrailleuses et d’engins de tranchées ennemis, avec bombardement assez intense de l’ensemble des premières lignes du centre de résistance Wagner : cette activité a provoqué de notre part des demandes de tirs de barrage.
Se manifestant tout d’abord à gauche du centre de résistance Wagner, cette activité s’est progressivement étendue sur les points d’appui de Constantinople, des 105 et des mamelles.
Journée assez calme. Activité habituelle de l’artillerie ennemie. Assez grande activité de l’aviation. Pas d’action d’infanterie.
L’artillerie s’est montrée assez active de 12h à 15 heures, notamment sur le bois Thiroux et les abords de Perthes.

2 blessés (2e compagnie) par obus.

Le Bataillon Garde (2/28) en réserve, quitte Somme-Suippes le 16 au soir, et vient s’installer au camp G. Mouvement terminé à 22 heures.
A partir du 17 mars, il contribue à organiser la position intermédiaire sous la direction du Génie, à raison de 2 compagnies par période de 24 heures ; les deux autres compagnies sont à l’instruction.

 
17 mars
(Dimanche)
62. 2507
Activité un peu supérieure aux jours précédents, en ce qui concerne l’artillerie et l’aviation. L’ennemi continue à travailler à ses réseaux pendant la nuit. Pas d’action d’infanterie.
Deux patrouilles de reconnaissance ont lieu pendant la nuit.
L’une d’elle (sous-lieutenant Rouland, 2e compagnie), dans la région du saillant de Brême, constate une grande activité de travailleurs dans les réseaux de premières ligne. Ces travailleurs sont protégés en avant par des postes nombreux, vigilants et encerclés de fils de fer. Rencontre de la patrouille avec un de ces postes ; combat à la grenade ; la patrouille rentre sans pertes.
A 0h30, rafales de 75 sur les travailleurs signalés par la patrouille entre l’ilôt 3 et le boyau de Brême, qui dispersent les travailleurs.
1 blessé (1re Compagnie) par obus.

 
18 mars
(Lundi)

1. Le sergent
Raymond Labiche originaire
de l'Eure.

62. 2498
Journée assez calme, marquée par une assez grande activité de l’aviation, entraînant celle des mitrailleuses contre avions et une activité moyenne de l’artillerie. Pas d’action d’infanterie.

1 tué. (1)
2 blessés (9e compagnie) par obus (camp C).

Le Bataillon II envoie une compagnie (10e compagnie) occuper les abords du PC Wagner, en réserve de quartier à la place d’une compagnie du 24e RI.
Le Bataillon III envoie une compagnie (6e compagnie) du camp G au camp C, chargée en cas d’alerte d’occuper le point d’appui de l’ouvrage VI Goncet.
Mouvements terminés à 21 heures dans de bonnes conditions.

 
19 mars
(Mardi)
62. 2491
Journée marquée par une assez grande activité de l’artillerie, principalement sur la gauche du quartier Wagner.
Vers 23h30, deux patrouilles ennemies sont éventées devant l’îlot 7 et sont dispersées à coups de grenades.
Entre 4 et 5 heures, assez violentes actions d’artillerie à gauche, puis à droite du quartier Wagner.
Vers 5 heures, violent bombardement assez loin à l’Ouest.

  

Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918
Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918.
L'historique indique la présence d'officiers américains en compagnie du 28e RI.
(Lieutenant Jouannon, 1923)

 
20 mars
(Mercredi)
62. 2485
Grande activité de l’artillerie ennemie pendant toute la journée principalement sur les points s’appui des Mamelles et de Constantinople.
A partir de 3 heures, bombardement très violent de la ligne des réduits, de la position intermédiaire et de la deuxième position, avec concentration d’obus toxiques sur les batteries de la région d’Hurlus, le camp C. Ce bombardement s’est effectué en quatre séries d’une durée d’environ une demi-heure chacune : 3 heures, 4h15, 5h45, 7h30. Premières lignes calmes. Pas d’action d’infanterie.
Le violent bombardement commencé ce matin à 3 heures, a toutes les allures d’une préparation d’artillerie précédant une action offensive.
Dans le sous-secteur Sud Dormoise, il intéresse la position intermédiaire, la région des [Batteries], la deuxième position, les Camps, le Camp C en particulier. Les premières lignes ne sont pas bombardées. Le bombardement est intermittent et permet de supposer que les Batteries qui en sont chargées ont d’autres missions à l’Est. A droite sur la Division voisine, le bombardement très violent semble continuer.
A signaler l’entrée en action de minen sur le ravin de Constantinople (60 minen de 10h50 à 12 heures).
Le lieutenant Finet est évacué malade.
Par note n°18841, GQG du 17 mars 1918, le Capitaine Bérenger prend le commandement du 1er Bataillon.

  

Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918
Extrait de l'historique du 28e RI : mars 1918 (Lieutenant Jouannon, 1923).

 
21 mars
(Jeudi)
61. 2527
Journée très agitée. Après une violente préparation d’artillerie, un détachement d’assaut ennemi attaque à 14h30, les îlots 4 et 5 et cherche à s’infiltrer dans le ravin de la Goutte sous la protection d’un barrage roulant d’une extrême violence. Nos barrages d’artillerie, de mitrailleuses, de FM et de VB font échouer l’attaque qui n’est pas renouvelée au cours de la soirée et de la nuit. L’artillerie ennemie reste très active jusqu’à 23 heures.
Harcèlements intermittents au cours de la soirée et de la nuit sur l’ensemble du quartier Wagner, la position intermédiaire, la région des batteries, le camp C et ses abords.
Nombreux obus toxiques.

4 tués. 4 blessés. 25 intoxiqués.

Dispositifs d’occupation

Ligne des réduits
Bataillon I (Bérenger). Quartier Wagner
10e Compagnie : Wagner
11e Compagnie, 2e SM : Réduit des Loups et réduit intermédiaire

Position intermédiaire
Bataillon II (Fages)
PC : Ouvrage VI
9e Compagnie et 1 SM : PA Thiroux
6e Compagnie, 1 SM et 1 SM de position : PA de l’ouvrage VI et Goncet

En réserve de DI
Bataillon III (Garde)
PC Ouvrage V
2 Compagnies et 1 CM : ouvrage IV. Bois des liaisons. Ouvrage V.

 

Liste des soldats tués pour ce 21 mars 1918 :
Edouard Ricoul, sergent à la 1re Compagnie, 23 ans.
Edmond Tort, soldat à la CM1, 21 ans.
Robert Foutelaies, soldat à la Compagnie, 22 ans.
Auguste Villette, soldat à la 1re Compagnie, 20 ans.


22 mars
(Vendredi)
61. 2525
Journée particulièrement calme. Artillerie ennemie peu active jusqu’à 20h45. A cette heure, un combat à la grenade est entendue à l’extrême gauche du quartier Wagner. Une fusée à 6 étoiles est lancée du sous-secteur de gauche (24e RI). Une certaine nervosité se produit. Plusieurs demandes de barrages sont faites des deux côtés. Les barrages français et allemands sont déclenchés ainsi que des tirs des mitrailleuses. Nuit calme ; le barrage et les tirs de l’artillerie ont duré jusqu’à 21h30. Tir de pièces de gros calibres allemands sur les arrières.
Le Bataillon III (Garde) relève à partir de 19h30, le 22 mars, le Bataillon II (Fages).
Le Bataillon Fages relève ensuite dans le quartier Wagner le Bataillon I (Bérenger).
Tous ces mouvements se sont effectués dans de bonnes conditions, y compris la relève des groupes avancées, ce matin au petit jour, le Chef de bataillon Fages a pris le 22 mars à 6 heures, le commandement du quartier Wagner.

Dispositif d’occupation

Quartier Wagner
Bataillon I (Fages)
Point d’appui des Mamelles, 11e Compagnie
Point d’appui des 105, 10e Compagnie
Point d’appui de Constantinople, 9e Compagnie

Ligne des réduits sous le commandement du commandant du quartier Wagner
Réduits autour du PC Wagner, 7e Compagnie
Réduits des Loups et réduit intermédiaire, 6e Compagnie

Position intermédiaire
Bataillon II (Garde)
PC Ouvrage VI
Point d’appui Thiroux, 5e Compagnie
Point d’appui de l’ouvrage VI et Goncet, 1re Compagnie

Bataillon III (Bérenger)
PC Camp G
Camp G, 2e, 3e Compagnies et CM1

 
23 mars
(Samedi)
61. 2520
Journée calme, nuit très calme, très faible activité de l’artillerie ennemie. Tirs de harcèlement peu intenses de 19 heures à 19h30 sur le ravin de la Goutte et Point d’appui des 105, de 21h30 à 22h30, sur le Point d’appui des Mamelles.
La 1re Compagnie quitte l’ouvrage VI pour aller occuper le camp C. Après ce mouvement exécuté sans incident à 20 heures, le Régiment occupe les emplacements suivants :

Dispositif d’occupation :

Bataillon I (Bataillon Fages)
PC Wagner
9e Compagnie : Point d’appui de Constantinople
10e Compagnie : Point d’appui des 105
11e Compagnie : Point d’appui des Mamelles

Bataillon II (Bataillon Garde)
PC : ouvrage VI
5e Compagnie : 3 Section de mitrailleuses à l’ouvrage VI
1 section de mitrailleuses à l’ouvrage Thiroux
6e Compagnie : Réduit des Loups et intermédiaire
7e Compagnie : Wagner.

Bataillon III (Bataillon Bérenger)
PC Camp G
1re Compagnie : Camp C
2e, 3e Compagnies et CM1 : Camp G

Par note n°20189 du GQG du 18 mars 1918, le capitaine Clouard passe au 329e RI pour y exercer le commandement d’un Bataillon. (1)

  

  Ernest Clouard, capitaine du 28e RI en mars 1918
1. Le capitaine Ernest Clouard décédera des suites de ses blessures en juillet 1918.
Il était au front avec le 28e RI dès août 1914.
Originaire de Sourdeval dans La Manche, une rue porte son nom.
Un grand merci à monsieur Chritian Mulot pour ces deux photos.
(voir ses rubriques d'histoires locales sur ce lien).

 
24 mars
(Dimanche)
60. 2423
Journée et nuit calmes, artillerie allemande, quelques tirs de harcèlement au cours de la journée. De 17h30 à 18h30, 30 obus de 105, sur les premières lignes de la Mamelle Nord et tir d’arrosage de 18 heures à 19 heures ; une centaine d’obus de 105 et de 150 sur le point d’appui des Mamelles et le PC Wagner. Activité normale de l’aviation au cours de la journée. Nombreux passages d’avions pendant la nuit. Pas d’action d’infanterie.

 
25 mars
(Lundi)
60. 2476
Journée et nuit calmes. Artillerie ennemie très peu active. Faibles tirs de harcèlement. Aviation très peu active. Peu de tirs de mitrailleuses. Circulation ennemie assez forte à la tombée de la nuit sur la Galoche et la tranchée des Kameraden. Pas d’action d’infanterie.

 
26 mars
(Mardi)
60. 2472
A 5 heures, les Bataillons II et III occupent leurs emplacements d’alerte. L’alerte est levée à 12h40, mais les troupes ne reprennent leurs emplacements que dans la nuit du 26 au 27, soit Bataillon III au camp G.
La journée et la nuit sont calmes dans le quartier Wagner. Faible tir de harcèlement de l’artillerie ennemie. Quelques rafales de mitrailleuses au cours de la journée et pendant la nuit. Aviation peu active dans la journée ; très active pendant la nuit. Tirs de l’artillerie française au cours de la journée et à 20h20. De 3h25 à 4h30, violent bombardement et lutte d’artillerie dans le sous-secteur de droite.
M. Courroy, chef de musique est évacué malade.

 
27 mars
(Mercredi)
60. 2486
Journée calme, très faible activité de l’artillerie allemande. Aviation ennemie peu active. Pas de passage d’avions au cours de la nuit.
Dans la première partie de la nuit, en exécution de l’ordre n°7212 de l’ID6, l’occupation du secteur est modifiée comme suit :
Une section de la 6e Compagnie quitte le Ravin des Loups et vient s’installer près du PC Wagner, dont elle doit assurer la défense.
La 7e Compagnie quitte ses emplacements près du PC Wagner et vient s’installer sur la position intermédiaire.
Le Bataillon III conserve ses emplacements (Camp C et G).
Les travailleurs sont fournis par le Bataillon II (position intermédiaire) et par le Bataillon III (2e position).
Vers 4h45 une patrouille ennemie s’est heurtée au groupe de Combat N (îlot 2) (Carrefour Chicot-Périnetti-Lamarche) après un court engagement à la grenade, la patrouille ennemie s’est retirée.
2 blessés (11e Compagnie).

Le Capitaine Duchénois (6e Compagnie) passe Capitaine adjoint au 1er Bataillon, par note n°101/P18 du 3e CA en date du 27 mars 1918.
Le lieutenant Basin (11e Compagnie) prend le commandement de la 6e Compagnie.

 
28 mars
(jeudi)
59. 2483
Journée et nuit calmes. Grande activité de l’AC et de l’AL françaises ; pas d’activités de l’artillerie allemande dont les tirs sont en dessous de la moyenne.
Faible activité des deux aviations.

 
29 mars
(Vendredi)
59. 2482
Journée et nuit calme. Artillerie ennemie peu active ; très faible activité des deux aviations. Pas d’action d’infanterie.

Dans la nuit du 29 au 30 :
Le Bataillon I Fages, prend la situation de Bataillon III.
Le Bataillon II Garde, prend la situation de Bataillon I.
Le Bataillon III Bérenger, prend la situation de Bataillon II.

Relève terminée à 1h30 par les unités, et à 6h30 par les îlots, sans incident.
Après relève, les unités du Régiment occupent les emplacements suivants :

Bataillon I (Garde)
2e Bataillon
EM et CM2 : Wagner
5e Compagnie : PA 105
6e Compagnie : PA Mamelles
7e Compagnie : PA Constantinople

Bataillon II (Bérenger)
1er Bataillon
EM, 2e, 3e et 1/2 CM1 : Ouvrage VI
1re Compagnie, 1/2 CM1 : les Loups

Bataillon III (Fages)
3e Bataillon
EM, 10e, 11e, CM3 : Camp G
9e Compagnie : Ouvrages C et D.

 
30 mars
(Samedi)
59. 2482

Le Régiment reçoit l’ordre général n°104 du Général commandant en chef :

« Ordre Général n°104 »
« L’ennemi s’est rué sur nous dans un suprême effort. Il veut nous séparer des Anglais pour s’ouvrir la route de Paris.
Coûte que coûte, il faut l’arrêter.
Tenez ferme !
Cramponnez-vous au terrain !
Les camarades arrivent.
Tous réunis « vous vous précipiterez sur l’envahisseur ». C’est la bataille !
Soldats de la Marne, de l’Yser et de Verdun, je fais appel à vous :
il s’agit du sort de la France »
Pétain.

Journée et nuit calmes ; légère recrudescence de l’artillerie ennemie ; faible activité des deux aviations. Pas d’action d’infanterie.
Sous-lieutenant Huvey (7e Compagnie) évacué malade.

 
31 mars
(Dimanche)
59. 2469
Journée et nuit calmes ; faible activité des deux artilleries. Aviation nulle. Pas d’action d’infanterie.
Vers 3 heures, des avions ennemis lancent des bombes sur la région des Caissous et des Hurlus.

   

Pertes subies pendant le mois de mars 1918

Tués
8. Troude, 7e Cie.
9. Panier, Giard, 7e Cie ;
12. Brun, Daubin, 7e Cie.
18. Labiche, sergent, 9e Cie.
21. Ricoul, sergent 1re, Tort, CM1, Foutelais, 1re, Vilette, 1re.

Blessés
13. Legaille, 5e.
15. Juge, 2e ; Bred, caporal, Langelé, Mortreuil, Chapsal, Burel, sergent, Duchesne, 3e ; Gaillard, CM1.
17. Maufroid, sergent, Auzou, 2e.
18. Segondat, 1re ; Jacques, 9e, Galmiche, CM3.
21. Frizon, CM2 ; Gadazzi, 1re ; Lannes, sergent, 3e ; Savault, 1re, caporal.

Intoxiqués
16. Chopin, sergent, 5e Cie.
21. Milloche, Legrand, 6e ; Tords, Fleury, Lesamnier, Bousse, Chevalier, Duverger, Gresset, Rocher, Petit, Herny, Labriet, caporal, Duquesnoy, Guyon, Bovin, Gauthier, Nevel, Goubert, Matelot, Morin, Mirault, Fortier, 9e.
Philippe, 6e.
Madelaine, CHR.
22. Marchand, Thomas, Legrand, Delarue, sergent, 9e.


À suivre : avril 1918

Un très grand merci à :
- Christian Mulot de Sourdeval pour les renseignements à propos du capitaine Clouard.
- Hervé Toulotte.

À lire, à voir :
Le site Internet de Souain


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