Hommes du 28e RI

Jean Danysz (1884-1914)
Un collègue de Marie Curie dans les tranchées

Extrait d'une biographie tirée
du Livre d'or de l'École de physique et de chimie
(merci à Frédéric Santi qui m'a transmis ce document).


Jean Danysz (1884-1914) du 28e RIJean Danysz, né à Paris le 11 mars 1884, d'une famille d'origine polonaise, après avoir fait ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly et obtenu ses deux baccalauréats, entre à l'École de Physique et de Chimie en 1902, avec la 21e promotion.
Sa vive intelligence et ses qualités de travail le classèrent de suite parmi les meilleurs élèves, mais c'est vers l'étude de la physique que ses goûts le poussèrent plus particulièrement ; aussi opta-t-il, après trois semestres d'études, pour la section de physique, dont il sortit le premier en 1905.
À ce moment, il fit son année de service militaire à Evreux et il crut de son devoir de faire mieux encore pour son pays, car il demanda à passer l'examen de chef de section et fut affecté comme sous-lieutenant de réserve au 28e régiment d'infanterie.
Puis il reprit sa vie studieuse : il passa sa licence ès sciences et compléta son bagage scientifique au point de vue physique et mathématique. Il fonde alors une famille en épousant une jeune fille polonaise, étudiante à Paris. Préparateur au laboratoire de Madame Curie, l'étude de la radioactivité, alors en plein développement, l'attire, et c'est désormais à cette science qu'il consacre tout son temps. La thèse remarquable qu'il passa en 1913 est consacrée à l'étude expérimentale des rayons béta de la famille du radium. Il y montre l'extrême complexité du spectre magnétique fourni par les rayons béta ; en particulier ceux émis par les radiums B et C ne comportent pas moins de 27 faisceaux distincts de rayons, dont les vitesses varient  entre 0,36 et 0,78 de la vitesse de la lumière ; il étudie également le ralentissement de ces rayons lorsqu'ils traversent la matière, ainsi que les charges électriques qu'ils transportent.
Son grade de docteur ès sciences acquis, Jean Danysz se vit confier par Madame Curie la direction du laboratoire de radiologie  de Varsovie, où il continua ses recherches ; il montra, en particulier, que les particules  alpha, pénétrant à l'intérieur même du noyau d'un atome radioactif, étaient impuissants à modifier la vitesse des transformations radioactives, qui, jusqu'ici, sont restées immuables.
C'est à Varsovie que la guerre surprit Jean Danysz, qui vint de suite, mais non sans difficulté, prendre le commandement de sa section au 28e régiment d'infanterie. Après avoir pris part à la bataille de la Marne, pendant laquelle il commanda sa compagnie, il fut officier porte-drapeau de son régiment ; le 4 novembre, dans une action de détail, il tombe glorieusement à la tête de son peloton, près de Cormicy, frappé mortellement par une balle en pleine poitrine.
Aucune citation n'est encore venue récompenser le beau et froid courage de Jean Danysz, comme celui, hélas ! de beaucoup de héros du début de la campagne. Nous espérons que cette injustice sera bientôt réparée et que la croix d'honneur sera remise à sa veuve et à  ses enfants, comme un témoignage ultime de la bravoure et du courage de ce jeune officier.
Ceux qui ont connu Jean Danysz conservent pieusement dans leur coeur le souvenir de ce bon loyal camarade.
D. Florenton

Sa fiche "Mort pour la France" :

fiche MPLF de Jean Danysz


Voici les couvertures
du
Livre d'or de l'École de physique et de chimie

Couverture du livre d'or de l'École de physique et de chimie Couverture du livre d'or de l'École de physique et de chimie


Jean Danyz est enterré
dans le cimetière communal de Cormicy :

Photo de la tombe de Jean Danysz


Photo de la tombe de Jean Danysz


La commune de Cormicy a rendu hommage à ce physicien
en donnant son nom à une rue du village :


Cliquez sur l'image


  accueil