Jacky Tessier
nous offre une de ses découvertes puisées dans la presse locale
d'Évreux éditée lors de la
Première Guerre mondiale. Jules Soullez,
âgé de 23 ans fera partie des milliers de jeunes
hommes tués au début du conflit. Jules
était originaire
de Saint-Agathe-d'Aliermont en Seine-Maritime (canton de Dieppe). Il est
enterré
dans la nécropole nationale de la Maison bleue à
Cormicy
dans la Marne (nord-ouest de Reims). Voici la reproduction de trois lettres, choisie et utilisée par la propagande de l'époque.
"JE,
le 15 octobre 1914
Evreux. - Jules Souliez, soldat au 28e d'infanterie, en garnison
à Evreux, blessé grièvement le 2
octobre aux
combats de la Marne, est décédé
à
l'ambulance, en gare de Muizons, près de Reims, le 7 octobre.
Originaire de Sainte-Agathe-d'Aliermont, dans l'arrondissement de
Neufachâtel (Seine-Inférieure). Jules Souliez
était
fils de l'ancien maire de cette commune. Il était
âgé de 23 ans.
Voici quelques passages des lettres courageuses qu'il
écrivait à ses parents :
Première
lettre
Jules se trouve
soit à la caserne Amey d'Evreux, soit dans les forts de l'Est parisien.
Le régiment quitte Paris et Évreux le 6 août pour
débarquer le lendemain à Rethel dans les Ardennes.
Le 28e RI se dirige alors à pieds vers la Belgique où, le 22,
il va mener son premier combat.
Deuxième
lettre
Cette lettre a
été écrite le 2 septembre. Jules parle du
combat du
vendredi 28 août 1914 qui correspond aux terribles affrontements de Guise où le régiment contre-attaqua
les forces
allemandes.
En une seule journée, le 28e RI perdra plus de 700 hommes (tués, blessés, disparus).
Le 2 septembre, le régiment est poursuivi par la
déferlante allemande, il a quitté Fismes et se dirige
vers Dormans.
Troisième
lettre
Il parle certainement des
combats de Loivre dans la Marne qui ont eu lieu du 13 au 18 septembre
1914. Pendant six jours, le 28e RI
a tenu le village et a empêché les Allemands de
franchir
le canal de l'Aisne à la Marne. De nombreux soldats et
officiers y seront tués dans le village de Loivre, écrasé par l'artillerie
allemande du fort de Brimont.
Ces
fragments de lettres resteront pour la famille de Jules Souliez un
glorieux souvenir et pour tous un bel exemple de foi patriotique et de
bravoure militaire."
Le journal indique que ce
pantalon rouge fut blessé le 2 octobre, c'est-à-dire
à Villers-Franqueux, village situé près de Loivre.
Villers-Franqueux et bois du Chauffour (Marne). C'est peut-être à cet endroit que fut blessé Jules Soullez.
Le jeune Jules repose dans la
nécropole nationale de la Maison bleue à Cormicy. Son
corps a probablement été transporté après
la guerre dans cette vaste nécropole.
Un grand merci à Jacky Tessier pour cette découverte.