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René
Pigeard est peut-être l'un des poilus les plus
célèbres du 28e RI. En effet, le best-seller Paroles de Poilus des
éditions Tallandier a repris une
de ses lettres écrites du front. Témoignage remarquable
sur Verdun, ce texte est devenu
incontournable : lu par des acteurs, étudié par les élèves et même support d'examen. Le texte de cette fameuse lettre est mis en ligne sur plusieurs sites Internet, mais nous encourageons le lecteur à se procurer l'ouvrage publié dans plusieurs formats. |
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Septembre 1915, Neuville-Saint-Vaast René est né le 10 mars 1894 à Theil-sur-Vanne, commune de l'Yonne. Typographe de métier, il est domicilié à Arcueil dans le département de la Seine. On ignore quand il a rejoint le front mais on sait par le Journal des marches et des opérations du 28e RI qu'il participe à la terrible offensive du Bois de la Folie à Neuville-Saint-Vaast (Artois), où il fut cité. ![]() Extrait du JMO du 28e RI : René Pigeard, soldat à la 10e Compagnie est cité à l'ordre du régiment (ordre n°17) : "Belle attitude à l'attaque des tranchées ennemies le 25 septembre 1915". "Je croyais avoir tout vu à Neuville. Eh bien non, c'était une illusion. Là-bas, c'était encore de la guerre : on entendait des coups de fusil, des mitrailleuses, mais ici rien que des obus, des obus, rien que cela ; puis des tranchées que l'on se bouleverse mutuellement, des lambeaux de chair qui volent en l'air, du sang qui éclabousse... " Le 5 octobre 1915, peu après cette offensive, le soldat Pigeard devient caporal. |
![]() Détail de la lettre reproduite dans Paroles de poilus. On lit avril et non pas août 1916.
Quand cette lettre a-t-elle été écrite ?L'ouvrage Paroles de poilus date cette fameuse lettre du 27 août 1916. Or, ce courrier fut certainement écrit le 27 avril 1916 au moment où sa compagnie retrouvait l'arrière après plusieurs jours de terribles bombardements près des retranchements R1, R2 (fort de Vaux, près de Verdun). Le 27 avril, la 10e Compagnie se trouve probablement à Belleray au sud de Verdun. Il y a donc une erreur de datation car en août 1916, René était déjà interné en Allemagne... ![]() Voici une photo du secteur de Verdun (Retranchement R1)
prise par C. Pomepui, officier à la 2e compagnie du 28e RI, en avril 1916. C'est dans ce secteur que René Pigeard a vécu ces moments décrits dans sa lettre. Photo : B. Vieillot Juin 1916 : prisonnier devant Souville Un mois plus tard, sa compagnie fut de nouveau jetée dans la fournaise de Verdun et c'est à ce moment que le jeune René fut fait prisonnier. Le JMO du régiment ainsi que sa fiche registre-matricule indiquent la date de sa capture. ![]() Liste des disparus de la 10e compagnie du 28e RI au 1er juin 1916.
Une fin tragique
Selon sa fiche "registre-matricule", René Pigeard sera interné dans le camp de Geinesheim (Geinsenheim, région de Mayence, Mainz). Le 4 octobre 1917, René se tuera, électrocuté au cours de son évasion dans la région frontalière de Hesingue (Hösingen) en Alsace. Les circonstances de son décès restent encore à étudier... ![]() Carré
rouge : septembre 1916 localisation du camp de prisonniers de
Geinsenheim où fut interné René Pigeard.
Carré bleu : octobre 1917, localisation de Hesingue, lieu du décès de René. |