le 23 février 1915

Cher Beau-frère et Belle-sœur,
J'ai reçu ce matin le colis que vous avez bien voulu m'envoyer. Je vous en remercie de tout cœur, il était en très bon état et j'ai pu me régaler, car notre menu ordinaire ne varie guère.
J'espère que vous êtes toujours en bonne santé, quant à moi, cela va, un peu fatigué, il est vrai, car la vie de tranchées est dure, et si par hasard j'en réchappe, j'aurai bien des heures de sommeil à rattraper.
J'ai reçu une lettre d'Eugène et une de Georges, ils sont toujours en bonne santé. Je me demande quand cela va finir, et surtout que c'est le plus dur qui va commencer avec le beau temps.
Mon cher Louis, je suis bien content pour toi qui tu ais "coupé" à cette triste guerre, il est vrai qu'il y en a assez dans la famille comme cela.
Je vais vous quitter, car l'heure des lettres arrive ; je vous prie de bien vouloir embrasser votre cher petit garçon pour moi, et embrasser Caroline et le petit Georges.
Je termine, chers frère et sœur en vous renouvelant mes remerciements, car vous m'avez fait bien plaisir et en vous embrassant de tout cœur.

Adolphe

28e infanterie, 3e compagnie
1er secteur postal 81


Voir la lettre : recto - verso

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