Le rapport du commandant Sauget
Chef du 2e Bataillon du 28e RI

Source : annexe au JMO du 28e RI, SHD (cote 26N603).
« Journée du 25 au 26 Mai 1915, Rapport des Chefs de Bataillon ».


Rappel : le 2e Bataillon est constitué de quatres compagnies : 5e, 6e, 7e et 8e).


11e brigade d’infanterie
28e RI
2e Bataillon

Compte rendu sur les opérations des journées des 25-26 Mai 1915

Photo de Louis Sauget, chef de batailln au 28e RILe 25 Mai, le Bataillon a été rassemblé d’abord dans les boyaux et places d’armes du grand boyau central.
Vers 12 h, il s’est porté en avant occupant le fossé aux loups jusqu’à ce que l’ordre lui soit parvenu (17h15) de se porter dans les tranchées de 1ere ligne.
Il se mit aussitôt en marche, mais vu l’engorgement du seul boyau existant, il ne peut arriver jusqu’aux positions fixées comme point de départ de l’attaque de 18h15. Le Colonel commandant le Régiment étant venu de sa personne et constaté les faits, provoqua des ordres et le Bataillon revient passer la nuit dans les positions où il s’était rassemblé primitivement (Places d’armes du grand boyau central).

Le 26 Mai, le Bataillon reçut l’ordre de venir occuper les tranchées de 1ere ligne qu' il n’avait pu occuper la veille. Le mouvement commença  vers 6 heures, tout le monde était en place vers 9 heures dans les positions suivantes :

8e compagnies - Tranchées des saules.
7e compagnie - Tranchée des saules et boyau de raccordement venant de la tranchée des saules à l’ancienne tranchée française.
6e compagnie - Parallèle en avant de l’ancienne tranchée française.
5e compagnie – Ancienne tranchée française se reliant à la Brigade Marocaine.
PC du Chef de Bataillon - Tranchée des Saules
Sections de Mitrailleuses -  Tranchée des Saules
1 escouade de Génie - Tranchée des Saules
1 escouade de Génie – Boyau central de la route d’Angres.

Lors de la préparation d’attaque de l’artillerie, des coups courts de 75 m/m et de torpilles, arrivent juste sur la tranchée des Saules (7 ou 8 coups) et démolissent environ 2 sections des compagnies qui s’y trouvaient, désorganisaient le reste.
Plusieurs messages téléphoniques et rapports portés par plantons furent envoyés sans résultats, de mêmes des fusées.
Un lieutenant d’Artillerie vient lui-même constater les dégâts.
A l’heure fixée par l’attaque, la 8e Compagnie (1ere ligne) essaya de déboucher de la tranchée des saules et fut fauchée par des mitrailleuses allemandes qu’étaient restées intactes.
La 7e Compagnie en sortant de la tranchée de départ subit le même sort, un essai renouvelé au moment de l’attaque marocaine n’obtint pas de meilleurs résultats, personne ne put dépasser les dix pas de départ.
Le reste de ces deux compagnies et une compagnie du 3e Bataillon restèrent dans la tranchée des saules où elles subirent un violent bombardement des batteries d’Angres qui leur firent des pertes.
A 20 heures, le restant des 7e et 8e Compagnies fut rassemblé dans les gourbis et boyaux en arrière de la tranchée des saules où il passa la nuit.
La 6e Compagnie sortit du parallèle en avant de l’ancienne tranchée française à l’heure fixée pour l’attaque, se portant sur les tranchées allemandes des saules. Elle fut reçue par le feu des mitrailleuses encore en position, et perdit près des _ de son effectif avant d’atteindre la ligne allemande. Une quarantaine d’hommes sauta dans la tranchée allemande avec le lieutenant Chamerot et en occupa une partie pendant près de deux heures, combattant à coups de grenades.

Vers 16h30, ces hommes furent obligés de se replier devant les renforts qu’amenait l’ennemi, les nôtres n’ayant pu arriver pour les renforcer.
En effet, la 5e compagnie (2e ligne) qui portait derrière la 6e compagnie reçut en entier le tir de barrage allemand et le feu des mitrailleuses et fut arrêté avant d’avoir pu rejoindre la tranchée Allemande.

Pertes subies

5e

Officiers : sous-lieutenant Jacquin, sous-lieutenant Schweitzer, sous-lieutenant Quilcaille (blessés) ; sous lieutenant Léon (blessé et disparu).
Sous-off : 5
Soldats : 96

6e
Officiers : sous-lieutenants Coursin et Legay (blessés)
Sous-officiers : 10
Soldats : 166

7e
Officiers : sous-lieutenants Martinon et Fauchey
Sous-officiers : 8
Soldats : 78

8e
Capitaine Clouard blessé
Sous-lieutenants Le Cointe et Spitzer
Sous-officiers : 7
Soldats : 43

Effectif actuel des Compagnies

Compagnie    Officiers    Sous-officiers        Soldats
5ie                    _____        12                         106
6ie                        2            4                            43
7ie                        2            12                        126
8ie                    _____        8                            86

Total                    4            8                            361
EM                        2        ____                         10

Dans ces conditions, il a été constitués 2 compagnies :

1ere : 5e et 6e compagnies, lieutenant Chamerot.
2e : 7e et 8e compagnies, sous-lieutenant Legorju
Ces compagnies formées d’éléments divers et encadrées par des gradés qui ne les connaissent pas et n’en sont pas connus, ne paraissent pas fortement constituées, ni encadrées.

Le 27 Mai 1915
Le Chef de Bataillon commandant le 2e Bataillon
Sauget


Pour en savoir plus :
plusieurs pages consacrées à mai 1915



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