Bandeau de la page consacrée à François Martin, sergent du 28e RI
Problème de train ?
Le 6 août 1914, alors que le 129e Régiment d'infanterie du Havre s'apprête à partir pour la concentration de l'armée française aux frontières, un soldat manque à l'appel dans une compagnie : François Martin, chaudronnier de métier. Dix jours après, il est considéré comme déserteur au dépôt du régiment. Que s'est-il passé ? Le soldat Martin a-t-il échappé à la mort en loupant le train ? Difficile de connaître le fin mot de l'histoire... le soldat Martin réapparaîtra en octobre 1914 au dépôt et sera dirigé vers le 28e RI en novembre.
Malgré cette absence des premières semaines, Martin partira au front et sera nommé caporal puis sergent.

Le fortin de la Folie
Un an plus tard, François Martin, sergent à la 5e compagnie, participera à la prise du fortin des Cinq-Chemins lors de l'attaque du bois de la Folie. Hélas à la fin de l'hiver, sa compagnie sera fortement touchée par l'attaque aux gaz du 21 février 1916 de Maucourt. Intoxiqué, il sera transporté à l'ambulance d'Hangest-en-Santerre où il succombera comme tant d'autres hommes de sa compagnie.

Le vitrail de l'église de Saint-Jean-de-Folleville (Seine-Maritime 76). Détail de la photo : le sergent François Martin, tué le 21 février 1916). Photo : Valérie.

Dans l'église de Saint-Jean-de-Folleville (Seine-Maritime), un superbe vitrail sanctifie les hommes de la paroisse tombés à la guerre. François Martin, y est représenté avec un visage souriant, vivant. Ce vitrail constitue probablement l'une des plus belles représentations d'un soldat du 28e Régiment d'infanterie.

Un vitrail mais pas de décoration
Dans le JMO du régiment, on peut lire au moins deux citations du sergent Martin :
- Citation à l'ordre  de la 6e Division d'infanterie (ordre
n°64) :
"Par son ascendant sur ses hommes, a su les maintenir dans des conditions excessivement difficiles. Par un jet continu de grenades, a contribué pour une large part à empêcher l'ennemi de reprendre le fortin dont une fraction de la compagnie venait de s'emparer."

- Citation à l'ordre  du 1er Corps d'Armée coloniale (
n°425) :
"Excellent sous-officier, gravement atteint, est resté néanmoins dans la tranchée jusqu'au moment où, à bout de forces, il a dû être évacué."

Fait étrange, ces deux citations ne sont pas reportées sur sa fiche registre matricule. Pas de citation, pas de décoration...

Extrait de la fiche RM de François Martin. Source : archives départementales de Seine-Maritime.

François Martin est enterré dans la nécropole nationale de Montdidier (Somme).

La sépulture de François Martin, Montdidier. Photo : Michel Martin.
Il y a certainement une erreur sur la plaque : son deuxième prénom était Victor et non Alexis ;
à moins qu'il ne s'agisse de François Alexis Martin tué en septembre 1916 devant Cléry ?

Photo : Michel Martin.


D'autres hommes, d'autres compagnons :
- François Martin était dans la même compagnie qu'Émile Gagnepain, tué le 25 septembre 1915 devant le fortin des Cinq-Chemins.

Sources :
- Journal des marches et des opérations du 28e RI.
- Fiche registre matricule de François Martin, Archives départementales de Seine-Maritime.

Remerciements chaleureux à Valérie pour ses clichés et à Michel Martin pour la photo de la sépulture.


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