Bandeau concernant le JMO du 28e RI en novembre 1914

Extrait commenté du Journal de marches et d'opérations (JMO). Disponible au SHD de Vincennes. Cote 26 N 603.

Attention, il s'agit d'une transcription. J'ai peut-être fait des erreurs de transcription et de copie.
N'hésitez-pas alors à me faire part de vos remarques, par mail.

Le sigle S.P.A. signifie : Situation des prises d'armes.

Les passages écrits en vert sont des remarques personnelles. Les termes mis entre crochets sont des mots que je n'arrive pas à déchiffrer.


1er Novembre
(Dimanche)
Au matin, on signale qu'un poste d'écoute composé d'un caporal et de six hommes du 1er Bataillon n'est pas rentré.
S.P.A. : 31 Officiers 2219 hommes.

Le régiment commence avec ses seules ressources l'amélioration des travaux du secteur (tranchées, abris, boyaux de communication), mais ces travaux, qui ne peuvent être exécutés pendant le jour qu'avec de très grandes précautions, seront poussés plus activement sous la protection de la nuit.

Le 28e RI en novembre 1914

Rien à signaler dans le cours de la journée si ce n'est une canonnade et une fusillade intermittentes qui ne causent aucun accident mais forcent les hommes à se dissimuler leurs tranchées et rendent très dangereuses les communications en terrain découvert. Les liaisons ne peuvent s'effectuer que par le téléphone. A la nuit close, le poste d'écoute dont on avait signalé la disparition rentre à son unité, après être resté terré toute la journée dans une tranchée où il avait dû se réfugier pendant la nuit pour se soustraire aux feux croisés de l'ennemi et du régiment voisin, qui ignorait sa présence sur la limite commune aux deux secteurs. Cet incident a donné lieu à une citation à l'ordre du régiment qui figure au Journal de marches, à la journée du 2 Novembre.

La nuit du 1er au 2 a été calme. Rien à signaler si ce n'est, comme dans la journée, une canonnade et une fusillade intermittentes ne présentant pas les caractères d'une attaque.

Diminution de l'effectif : 4 dont 2 évacués, pour raison de santé et 2 blessés accidentellement (l'un de brûlures au pied, l'autre en nettoyant son arme).

Un homme rentre de convalescence.

   

Sapigneul en 1914-1915
Photos du hameau de Sapigneul.
- photo avant la guerre de la ferme Hugot (photo : David Hugot).
- photo en noir et blanc : traces de combats sur les bâtiments de la ferme Hugot (photo : Alain Malinowski)

 
2 Novembre
(Lundi)












2. Désiré Perrier décédera.

3. Jules Brodin et Marcel Lemay décéderont à l'ambulance de Sapicourt. Ils sont enterrés dans la nécropole nationale de la Maison bleue à Cormicy.
SPA 31 officiers 2223 hommes.

Le colonel cite à l'ordre du régiment :

Le caporal Denis (Marcel) de la 1re Cie :

« Dans la nuit du 31 octobre commandant un poste d'écoute, s'est trouvé pris entre les feux des lignes allemandes et françaises, a gagné une tranchée pour s'y soustraire, n'a pu en sortir pendant la journée en raison des feux dirigés sur lui de tous côtés, a rejoint son unité avec ses hommes à la faveur de la nuit. »

Les soldats Bénard, Letellier, Drouet, Renoult, Lhuintre, Vaytelich, faisaient partie du poste d'écoute précité.

Rien à signaler sinon une canonnade, plus vive que les jours précédents, qui a occasionné les pertes suivantes :
3 tués : sergent Douville (1), soldats Leclerc et Gonsard.
9 blessés : Caporal d'Herbilly, soldats [Sorteur], Perrier (2), Lemay, Avenel, Boulay, Lochon, Chesnay, Brodin. (3)

La nuit a été plus calme que le jour.

2 évacués : l'un et l'autre se sont blessés en se déplaçant avec leur arme chargée.

   

Robert Douvillé, paléontologue
1. Le sergent Robert Douvillé était un brillant paléontologue.
Découvrez ici une présentation de ce jeune scientifique.


L'abbé Liénard du 201e RI et Robert Douvillé
En 1915, la tombe de Robert Douvillé sera répertoriée par l'abbé Liénart du 201e RI.
Voir ici une présentation des Carnets de l'abbé Liénart.

 
3 Novembre
(Mardi)















































2. Émile Mancheron,  Gaston Lenormand,  Raoul Bire,  Hubert Besloin, Maurice Lemoine,
Octave Lemoine, Marius Gonsard.
S.P.A. 31 officiers 2209 hommes.
Rien à signaler dans la journée. Canonnade intermittente violente sur les tranchées, le P.C., la maison bleue.

Plan du secteur de Sapigneul le 3 novembre 1914
Reproduction du plan figurant dans les annexes du JMO du 28e RI.
Localisation des sections le 3 novembre 1914.
Plan : V. Le Calvez

Dans la nuit, attaque violente sur tout le front, en particulier sur le front du 3e Bataillon, aux abords de Sapigneul, où l'ennemi parvient à traverser le pont et à s'emparer du village. La 3e Bataillon se retire vers la Route Nationale cote 83. La Compagnie Degraine se maintient cependant à l'écluse au N.O. de Sapigneul et dans les tranchées adjacentes qui bordent le canal. L'écluse située au S. de Sapigneul tombe également au pouvoir de l'adversaire qui s'infiltre entre le canal et la route Nationale vers le pont de la Neuville.

Un barrage, établi face à Sapigneul entre la cote 58 (du canal) et la Route Nationale, au S. de la croisée des chemins où il se relie au 3e Bataillon et au 24e, couvre le pont de la Neuville et la partie S. du secteur.
Vers minuit, retour offensif sur Sapigneul effectué par le 3e Bataillon, débouchant du moulin cote 83 et 2 Compagnies du 148e, débouchant de Berry-au-Bac et de Moscou. Ce retour offensif échoue par manque de coordination des deux attaques.
Une nouvelle attaque, faite dans les mêmes conditions, échoue pour les mêmes raisons, vers 4 heures du matin.

Pertes 4 officiers
Sous-lieutenant Danysz tué (1) ;
Capitaine Cotinaud blessé ; sous-lieutenant Rethoré blessé ; Capitaine Vieillard blessé.


14 hommes tués : [Mancheron ; Guignon ; Lenormand ; Birre ; Hémard ; Bellon ; Lemoine (M.) Lemoine (O.) ; Orion ; Shirec ; Gillet ; Neel ; Gonsard]. (2)


79 hommes blessés 24 hommes disparus 6 évacués pour raison de santé.

  
  Jean Danysz, porte-drapeau du 28e RI, collègue de Marie Curie
1. En deux jours, la science perdra deux chercheurs au même endroit :
Robert Douvillé et Jean Danysz

   

La fiche "Mort pour la France"  d'Octave Lemoine
Fiche "Mort pour la France" d'Octave Lemoine.
Lemoine fut enterré dans le cimetière de Cormicy.
En septembre 1919, Agnès, sa mère demanda l'exhumation de son fils pour l'enterrer
dans son village natal d'Amfreville-les-Champs (Eure).
(Sources : archives départementales de La Marne ; merci à Thierry). 

   
4 Novembre
(Mercredi)




























1. Georges Schmitzler,
Raoul Vacher, Marcel Flicher,
Maurice Rivière, Jacques Boutrolle,
Aimé Mondeville.

2. On a entre autres :
Edmond Boucourt,
Henri Podevin,
Louis Bienfait.
S.P.A. 27 officiers 2086 hommes.
Rien à signaler dans les secteurs des 1er et 2e bataillons sauf une très vive canonnade, portant également sur le P.C. et la maison bleue.
Pertes assez nombreuses provenant de l'artillerie ennemie.
Dans le secteur du 3e Bataillon, fusillade presque ininterrompue entre les adversaires aux abords de Sapigneul et des écluses. La Compagnie Degraine se maintient toujours à l'écluse N. et aux tranchées adjacentes en s'appuyant au 148e vers Moscou et pont de Berry-au-Bac.
Dans la soirée, attaque de nuit dirigée sur Sapigneul et l'écluse S. Préparation des attaques pendant plus d'une heure par un feu particulièrement intense et efficace de l'artillerie.
Le colonel transporte son P.C. au moulin Cote 83 et dirige l'attaque menée par les unités de divers régiments.
Attaque à 18h, effectuée par deux compagnies du 148e se dirigeant de Moscou sur le pont de Sapigneul (pont du canal).
Un Bataillon (3e Bataillon du 28e) se porte du Moulin cote 83 sur les faces N et S de Sapigneul. Attaque sur l'écluse S par une compagnie du 2e Bataillon, débouchant de la Neuville par les deux rives du canal. Un Bataillon du 28e à Moulin cote 83 est prêt à appuyer ces attaques. Les attaques dirigées entre Chemin de Cormicy à Sapigneul et le canal au N.O. de ce chemin s'emparent du pont du canal et des maisons avoisinantes.
Les attaques dirigées au S. du Chemin de Cormicy à Sapigneul subissent des pertes importantes et doivent se replier jusqu'à la route nationale à deux reprises.
De nouvelles unités envoyées sur Sapigneul, au N. du Chemin cité ci-dessus, s'emparent définitivement de tout le village et l'ennemi se retire sur l'écluse S.E. de Sapigneul. Cette écluse est elle même enlevée par une Compagnie du 24e et une compagnie du 28e opérant par les deux rives du canal. L'ennemi évacue toute la rive O.
Le génie fait sauter le pont de Sapigneul, les passerelles  des écluses, et les passerelles de fortune entre Moscou et La Neuville.

Pertes : 8 tués
Sergent Major Schwitzer ; Sergent Vacher ; Flichier, Caporal ; Rivière ; Boutrolle ; Lemotte ; Mondeville ; Carré. (1)
61 blessés.
18 disparus : Lecoq ; Boncourt ; Beaucourt ; Gibeaux ; Clément ; Peltier ; Podevin, caporal ; Toulbac ; Renault ; Ledelker ; Bienfait ; Masson ; Berger ; Lesas ; Murier ;  Foucault ; Dufour ; Dumont. (2)
5 évacués.

Le Capitaine Cotinaud, bien que blessé, conserve le commandement de sa compagnie.

Sont nommés Sous-lieutenant à titre temporaire à la date du 3 Novembre 1914 :
Depré (Act.), Chéron (Rés.), Taffary (R.) et Raynaud (R.).

   

Les restes du pont de Sapigneul (Cormicy-51)
Sapigneul n'existe plus ! Il s'agit d'un hameau fantôme.
Il ne reste plus que les restes du pont de Sapigneul.
Photo : V. Le Calvez
le pont se Sapigneul détruit. Photo de l'album du général Mangin. Site Gallica BNF.
Voici une photo de l'album du général Mangin (collection BNF-Gallica).
 
Vue de Sapigneul, côté allemand
Vue de Sapigneul, côté allemand
Voici une vue de Sapigneul, côté allemand.
On aperçoit le pont détruit du hameau.
Collection V. Le Calvez.

   

Les cartes des 3 et 4 novembre 1914
Cliquez sur les cartes pour étudier le déroulement de ces deux journées.
Ces cartes retracent les combats du 3e Bataillon selon les rapports annexés au JMO du 28e RI.
Attention, le plan n'est pas à l'échelle.
Cartes : V. Le Calvez

 

LE COMBAT DE SAPIGNEUL (3-4 novembre 1914)
Extrait de l'historique du 148e RI

Peu après, les Allemands s'étant 'emparés de Sapigneul dont ils ont franchi le pont,
2 Compagnies du 2e Bataillon et la Compagnie Boitel, reçoivent l'ordre, le 3 novembre
au soir, de reprendre le village et de rejeter l'ennemi au-delà du canal.

Par suite de divers contre-temps, ces trois Compagnies ne parviennent sur leur base de départ,
à 150 mètres du village, que le 4 novembre, à 4 heures.
Ne disposant pas d'outils de parc pour se retrancher, elles regagnent les bois de Gernicourt.

L'attaque est reprise le soir avec une Compagnie du 284e Régiment d'Infanterie et la Compagnie Tassin du 148e Régiment d'Infanterie.

A 17 heures, l'artillerie lourde ouvre le feu sur Sapigneul ; à 17 heures 45, l'artillerie de campagne entre en action à son tour. Les deux Compagnies, commandées parle
commandant Bertrand, franchissent alors un large ruisseau marécageux qui les séparent du village et avancent sur les tranchées allemandes que l'ennemi évacue précipitamment.
Le sous-lieutenant Tassin, à la tête de sa Compagnie, pénètre dans Sapigneul, nettoie le village à la baïonnette et capture 12 prisonniers.

A 18 heures, cette opération particulièrement vigoureuse, était terminée.

Il n'avait pas été tiré un coup de fusil. Nous ne perdîmes que 30 hommes,
dont 1 tué et 13 disparus.

Au cours de l'action, le caporal Docker, qui conduisait une patrouille à l'Est du village,
traversa seul le pont de Sapigneul vivement battu par les feux ennemis.
Il y resta pour en surveiller les abords, jusqu'à ce que des sapeurs du

genie en eussent préparé la destruction.
Cet acte de courage lui valut une citation à l'ordre l'Armée.

En complément, on pourra également lire le Journal des marches et des opérations du 148e RI (SHD, Vincennes, 26 N 696/2)


Un soldat du 127e RI retrouvé entre les lignes
(extrait du JMO du 148e RI, 26N696)
Alors que les hommes du 148e RI s'emparent du pont de Sapigneul, ils découvrent un soldat du 127e RI, blessé, seul depuis quinze jours. Voici ce que dit le JMO :
"Le Caporal brancardier Géraud, s'est fait remarquer depuis 15 jours par son zèle et son dévouement. Chaque jour, il est allé jusqu'à quelques mètres des tranchées allemandes chercher, sous un feu violent, des blessés considérés comme perdus. Il s'est particulièrement distingué à la reprise de Sapigneul en ramenant au prix des plus grandes difficultés un soldat blessé du 127e Régiment d'infanterie dont on connaissait la situation et qui n'avait pu être secouru depuis 21 jours, abandonné entre les lignes de feu (le Soldat Vandenberghe, Louis de la 8e Compagnie du 127e, matricule 4710, blessé le 15 octobre d'un éclat d'obus ayant déterminé une plaie pénétrante de la jambe gauche, fut par la suite atteint au cou et à l'autre jambe par des éclats d'obus. Il est restré du 15 octobre au 4 Novembre sans capote, se traînant sur le sol, et se nourrissant de feuilles de choux et de betteraves qu'il avait à sa portée.)"


 
5 Novembre
(Jeudi)
S.P.A. 32 Officiers 1994 Hommes.

Copie de l'ordre général n°17 de M. le Général commandant le 3e CA,
en date du 3 Novembre 1914 :
« Une très violente attaque sur le Godat et la Neuville a été, dans la nuit du 31 Octobre, repoussée par les 5e et 28e Régiments, soutenus par l'artillerie. Le général commandant le C.A. exprime sa satisfaction aux unités qui ont pris part à cette action. Il signale tout particulièrement l'acte de solidarité du 28e qui venait de relever depuis quelques instants un autre corps dans les tranchées de La Neuville et n'a pas hésité à se porter en avant pour venir en aide aux troupes de défense du Godat. »
Signé : le Général commandant le 3e CA Hache

La journée s'est passée sans incident.
6 hommes sont évacués.

 
6 Novembre
(Vendredi)
S.P.A. 32 Officiers 1988 Hommes.
Le régiment est relevé à 3h du matin par le 24e. La relève se fait sans incident et le régiment rentre à Cormicy à 6h . Il prend les dispositions suivantes : le 2e Bataillon chargé de la garde du village et des lisières E.

Le 1er Bataillon, chargé de la défense du flanc S. et des tranchées entre Cormicy et Le Cauroy vers lequel il se relie au 5e Régiment. Le 3e Bataillon chargé du flanc N. et N.O. jusque vers La Chapelle où il se relie au 1er C.A.

Le régiment incorpore un détachement composé de :
M. le capitaine du Baudiez (active) blessé, guéri et revenu sur le front ;
M. le sous-lieutenant Gide (réserve) ;
1 adjudant, 1 sergent major, 11 sergents, 10 caporaux, 129 hommes (réserve).
4 sergents et 247 soldats territoriaux.
Au total : 2 officiers et 403 hommes.

   

Adolphe Orange en 1911
Adolphe Orange fait-il partie de ces territoriaux venus en renfort ce 6 novembre 1914 ?

 
7 Novembre
(Samedi)
S.P.A. 34 Officiers 2391 Hommes.
Même situation.
Le régiment travaille à perfectionner le système de défense de Cormicy.


 
8 Novembre
(Dimanche)
S.P.A. 34 Officiers. Hommes : 2391.
Même situation. Rien à signaler.

Ordre n° 5
Le Colonel cite à l'ordre du régiment :
Giraud, Sergent fourrier, Verdier clairon, Houssaye, Lebas, Ehinger, Rousseau, Guiselin, soldats :
« Ont montré beaucoup de courage pour faire une patrouille et aller fouiller une tranchée dans laquelle l'ennemi pouvait avoir laissé des éléments. »

 
9 Novembre
(Lundi)
S.P.A. 34 Officiers Hommes 2452.
Le régiment a incorporé dans la nuit du dimanche 8 un détachement de 6 sous-officiers et 55 hommes provenant du T.E.M. et destinés à relever les conducteurs des trains et à remplir des emplois spéciaux. 7 hommes rentrent de convalescence.

 
10 Novembre
(Mardi)
S.PA 34 officiers 2459 hommes.
Rien de particulier à signaler. Quelques obus sont tirés sur Cormicy vers la tombée de la nuit. A 2h15 du matin le régiment relève le 24e. La relève s'effectue sans incidents. Emplacements des Bataillons : les mêmes que précédemment.
Sous-lieutenant Borelli blessé.
6 évacués pour raison de santé.

   
11 Novembre
(Mercredi)
S.P.A. 33 Officiers 2453 Hommes.
Rien de particulier. Canonnade sur les tranchées.
1 homme blessé.

 
12 Novembre
(Jeudi)

1. Désiré Alabarbe venait de l'Eure et avait 22 ans.
Est-il mort ce 12 novembre
au le 22 ?
S.P.A. 33 Officiers 2452 hommes.

Dans la journée, canonnade sur les tranchées.
Vers 15h plusieurs obus sont tirés sur le P.C.
1 tué : Caporal Alabarbe (1) ; 5 blessés.
1 évacué.

 

Fiche "Mort pour la France" de Désiré Alabarbe
Fiche "Mort pour la France" de Désiré Alabarbe

   
13 Novembre
(Vendredi)
S.P.A. 33 Officiers 2445 hommes.
Dans l'après-midi (vers 12h), violente canonnade des tranchées par l'ennemi jusque vers 16h.
A 18h le Général Jaquot commandant la 6e DI inspecte le secteur et visite les tranchées. Cette visite se termine vers 19h 30.
Pertes 11 : dont 10 blessés.
1 évacué.

 
14 Novembre
(Samedi)
S.P.A. 33 officiers 2434 hommes.

A la suite des combats du 3 au 5 Novembre, le Colonel propose pour une citation à l'ordre de l'armée :

Le capitaine Degraine :
« Chargé d'occuper une partie d'une ligne de défense, s'y est maintenu malgré la perte du reste de la position dont il a ainsi permis la reprise, après 24h d'abandon. A effectué le 10 Novembre une reconnaissance pour aller, en entrant dans l'eau jusqu'à la poitrine, se rendre compte des dégâts causés par une mine allemande qui avait fait sauter une partie de la berge du canal.»

A l'ordre du corps d'armée :

Capitaine Lascroux :
« Au cours du combat de nuit des 3-4 et 4-5 Novembre 1914, a fait preuve de beaucoup d'énergie et de bravoure en entraînant plusieurs fois de suite sa compagnie à l'attaque à la baïonnette des tranchées ennemies. »

Portrait du capitaine Lascroux
Le capitaine Lascroux. Futur général.


Ordre du Régiment du 10 novembre (n°6) :

Sergent Aubriot (1) :
« S’est comporté avec beaucoup d'audace pendant une attaque de nuit, au cours de laquelle il a fait plusieurs prisonniers. »

D'autre part, le Colonel a cité à l'ordre du régiment du 10 Novembre :
Sous-lieutenant Tisserand (1) :
« A porté sa Cie à l'attaque d'un point d'appui avec beaucoup d'énergie et de bravoure.»

Sous-lieutenant Chéron :
« Au cours de l'attaque de nuit dirigée sur le village de Sapigneul, a porté résolument sa fraction jusqu'à l'arrivée des renforts. »

Caporal Flicher
« Blessé une première fois le 13 septembre et revenu au feu depuis quelques jours, a été tué, au moment où, au premier rang de sa compagnie, il abordait une tranchée ennemie. »

Caporal Inderbitzen
« S'est précipité résolument sur les défenseurs d'un poste avancé qu'il a enlevé, a continué sa marche sur les tranchées suivantes, devant lesquelles il est tombé grièvement blessé. »

Caporal Morize
« Chargé de la défense d'un poste difficile, s'est acquitté avec beaucoup d'initiative et de sang froid de sa mission. »

Soldat Richard
« Belle conduite au feu, au cours d'un combat de nuit. »

A 3h. du matin le régiment est relevé par le 24e. La relève se termine à 4h30 sans incidents. Le régiment prend les mêmes emplacements que lors de la précédente relève.

 

Aubriot et Tisserand du 28e RI

1. Voici les visages d'Edmond Tisserand et de René Aubriot.
Ces deux hommes seront tués en 1915 : l'un à Berry-au-bac (02), l'autre en Artois (62).
René Aubriot était instituteur. Son frère était député.



À suivre...
Lire Le JMO pour novembre-décembre 1914
   
Remerciements :
- à Anne Granger qui a effectué la transcription du JMO.
- à Jean-Marc Moltchanoff pour la transcription de l'historique du 148e RI.
- à Stéphan Agosto, la famille Capitant, Thierry Cornet, Olivier Gager, David Hugot, Alain Malinowski,
Jean-Claude Poncet, Jacky Tessier, Frédéric Videlaine.



Histoire du 28e RI en 1914-1918
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