Blaise Cendrars dans Aujourd’hui 1917-1929 écrit à propos de Charlie Chaplin : « Lui, le petit étudiant pauvre dont je partageais la misérable chambre, à Londres, vers 1909, ce pauvre petit étudiant en médecine qui lisait Schopenhauer toute la journée et qui le soir, encaissait des coups de pied au cul dans un brillant music-hall où Lucien Kra, aujourd’hui éditeur, triomphait comme champion du monde de diabolo et où je jonglais moi-même des deux mains, car, alors, j’avais encore mes deux mains… ». |
Aspirant au 28e RI : blessé le 26 mai 1915 devant la tranchée des Saules Quelques jours après son arrivée au 28e RI, Lucien Kra sera blessé devant la tranchée des Saules à Aix-Noulette lors de l'attaque du 26 mai 1915. Revenu au front en octobre 1915 dans la Somme, il sera de nouveau blessé le 10 décembre 1915 dans le secteur où Cendras a tenu les tranchées. Il sera cité le 17 novembre 1916. |
Extrait du JMO du 28e RI (novembre 1916) : citation de Lucien Kra |
Lucien Kra, d'après une eau-forte de Pozzi.
Collection J. Paoly (Illustration publiée dans le remarquable ouvrage de F. Laurent et B. Mousli). |
Avec son père Simon et ses sœurs : les éditions Kra Après la Guerre, Lucien Kra fonde avec son père Simon les éditions Kra connues sous le nom des éditions du Sagittaire. Le jeune directeur littéraire des éditions n'est autre que André Malraux, chineur de livres rares et découvreur d'écrivains. De 1919 à 1930, les éditions Kra vont imprimer des éditions luxueuses illustrées de grands classiques de la littérature mais vont aussi jouer un rôle novateur dans l'édition d'auteurs comme André Breton, Robert Desnos, Thomas Mann, Francis Scott Fitzgerald. Ces ouvrages seront illustrés par Max Ernst, Salvador Dali, Pablo Picasso... Avec la crise économique, la famille Kra est écartée des éditions du Sagittaire. Lucien et sa sœur Hélène continuent dans le milieu des livres et tiennent deux librairies au 6 et au 10 rue Blanche. En 1940, la librairie Kra est frappée par les lois anti-juives. Plusieurs fois, sa librairie est dévalisée par l'occupant et son commerce confisqué. Au contraire de sa sœur Hélène qui se cachera, Lucien avec femme et enfant feront partie des victimes du Nazisme. |
Le mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris : les noms de Lucien, d'Henriette et de Jean Kra sont gravés à l'année 1944. Photos : Michèle Colllat et Vincent Le Calvez |