1er
Août 1918 (Jeudi) |
SPA
52. 2498 État d’encadrement du Régiment à la date du 1er Août 1918 Pour consulter la composition de chaque compagnie du 28e RI en août 1918,
cliquez sur l'image. Activité ennemie Calme au cours de la journée, légers harcèlements de l’artillerie, faible activité de l’aviation. ![]() Une vue actuelle du "PC Calvaire", secteur de deuxième ligne à la sortie de Gournay-sur-Aronde. Le PC se trouvait à l'endroit du calvaire actuel où pose Xavier Bocé. Photo : V. Calvez. Patrouille de reconnaissance – une patrouille allemande aperçue à 0h30 par un PP de la compagnie du 24e RI (droite GG n°1) fait déclencher le barrage. Tirs de harcèlements habituels sur Saint-Maur. Carrière N. de Saint-Maur. Boqueteau du bois Lataule. 1 blessé, 9e Compagnie, par obus. ![]() Plan du secteur de Neufvy-Gournay-sur-Aronde occupé par le 28e RI de juin à août 1918. Plan réalisé d'après le JMO de juillet 1918. Réalisation : V. Le Calvez. Extrait du JO du 29 juillets 1918, Infanterie Promotions. Armée active Par décision ministérielle en date du 24 juillet 1918 et par application du 2 janvier 1915, les promotions à titre temporaire ci-après sont ratifiées : Au grade de sous-lieutenant à dater du 16 Juillet 1918 MM.
Lascols, aspirant au 28e Infanterie.
Laurent, aspirant au 28e Régiment d’Infanterie. Laumond, aspirant au 28e Régiment d’Infanterie. Extrait du JO du 30 juillet 1918 Par décision ministérielle en date du 23 juillet 1918 et par application du décret du 2 janvier 1915, les promotions à titre temporaire ci-après sont ratifiées. Réserve Au grade de lieutenant (rang du 13 juillet 1918) M. Guérin (GFC) sous-lieutenant du 28e RI, détaché au service aéronautique. Maintenu au corps. (1) 1. Gabriel Guérin était avant 1916 caporal à Début juin 1916, il fut affecté à l’aviation. Il devint l’un des meilleurs as français avec plus de 23 victoires officielles à son actif. Le 1er août 1918, il trouva la mort lors d’un accident d'avion. Par décision ministérielle en date du 26 juillet 1918, les mutations ci-après sont prononcées : M. Renard (E.R.) lieutenant de réserve du 239e RI, passe au 28e RI. Extrait du JO du 31 juillet 1918. Réserve Par décret du Président de Au grade de Capitaine Les lieutenants de réserve dont les noms suivent : M.
Jolin (CJL) du 28e RI (détaché au service des chemins de fer et des
étapes).
Au
grade de lieutenant Les sous-lieutenants de réserve dont les noms suivent : M.
Letor (RJM) du 28e RI.
Extrait du JO du 31 juillet 1918. Armée territoriale Par décret du Président de Au grade de Capitaine Les capitaines à titre temporaire dont les noms suivent : M.M. Basin (AJ) du 28e Régiment d’infanterie Duché (H) du 28e Régiment d’infanterie (2) 2.
Ces deux officiers sont présents dans l’encadrement du régiment depuis le
printemps
M ![]() Photo d’Henry Duché. Au grade de lieutenant Les lieutenants à TT dont les noms suivent : M. Réminiac (EM) du 28e RI Le sous-lieutenant Lasalle-Séré de la 3e Compagnie rentre au corps (évacué malade le 26 juillet 1918). Extrait du JO du 1er Août 1918. Infanterie active. Application de la loi du 10 août 1918. Le rang d‘ancienneté des officiers dont les noms suivent est fixé aux dates indiquées ci-après Sous-lieutenant à TD (rang du 17 août 1917) M. Renard (RE) sous-lieutenant au 28e RI. |
2 Août 1918 (Vendredi) |
SPA
52. 2492 a) Activité ennemie Infanterie calme. Légers harcèlements de l’artillerie. Quelques rafales de mitrailleuses entre 0h et 2h. b) Activité française Patrouilles de liaison entre les PP. Quelques tirs de l’artillerie sur les objectifs habituels. Le Bataillon Bérenger est relevé aux AP par le bataillon Duché. Relève terminée à 0h sans incidents. Après cette relève, le bataillon Bérenger vient occuper le CR Évreux. Installation terminée à 1h30. Au cours de la relève, les unités du bataillon Bérenger ont utilisé leurs itinéraires éventuels de repli : Occupation du Bataillon Duché : GG n°1 : 11e Cie GG n°2 : 10e Cie Compagnie de réserve des AP : 9e Compagnie |
![]() Une vue actuelle sur le bois de Périmont. A droite se trouve la ferme de Portes ; derrière, le village de Saint-Maur. Photo : V. Le Calvez |
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3 Août 1918 (Samedi) |
a) Activité ennemie Journée très calme. Quelques rafales de mitrailleuses sur la cote 110, quelques harcèlements d’artillerie, principalement au cours de la nuit (ferme de Vol d’avions de 16h55 à 17h10, de 19h30 à 20h45. b) Activité française Une patrouille d’embuscade. Tir de notre artillerie (75 et 155) sur les 1ères lignes et arrières ennemis). Aéronautique très active. Nombreux appareils de réglage, de surveillances et d’observation. |
4 Août 1918 (Dimanche) |
SPA
54. 2484 a) Activité ennemie Infanterie calme. Quelques rafales de mitrailleuses au cours de la nuit. Artillerie calme jusqu’à 22h30. Quelques harcèlements au cours de la nuit sur ravin SO et N des Rouges-Terres. PC de Bataillon de droite. Sortie SO de Neufvy. Ferme de b) Activité française Patrouille d’embuscade aux abords de la haie SO de Saint-Maur (sans résultat). Harcèlements par 75 sur les premières lignes ennemies par 155 sur les arrières. Faible activité de notre aviation. |
5 Août 1918 (Lundi) |
SPA
54. 2481 a) Activité française Une patrouille commandée par le sous-lieutenant Decool reconnaît la partie O. de Saint-Maur. Légère activité de l’artillerie. b) Activité ennemie Quelques harcèlements par mitrailleuses entre 22h et 22h30 sur la cote 110. Artillerie peu active (harcèlement sur la région Carrière Bataillon de gauche - route Neufvy Gournay-ligne des GC). |
![]() Extrait de l'historique du 28e RI pour août 1918. |
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6 Août 1918 (Mardi) |
SPA
58. 2469 a) Activité ennemie Journée calme. Quelques rafales de mitrailleuses sur la gauche du sous-secteur. Quelques harcèlements par fusants de 17h à 20h. Vers 23h30, bombardement du secteur de b) Activité française Le village de Saint-Maur est occupé par la 2e Compagnie du 28e RI (lieutenant Émo). Au cours de la nuit, la 2e Compagnie a fouillé et occupé le village de Saint-Maur. Opération exécutée suivant les prescriptions du plan d’engagement établi. Les différentes fractions ne se heurtent à aucune résistance ; aucun ennemi n’est rencontré au cours du nettoyage des abris, mais de légers appels ressemblant à des miaulements se répétant ou s’éloignant ont été perçus. La compagnie a maintenu son occupation. Artillerie assez active entre 12h30 et 16h45, tir de notre AL. 6 avions survolent les lignes à faible hauteur. |
![]() La chapelle de Saint-Maur. Ce village est devenu une vaste zone de stockage de gaz !
Photo : V. Le Calvez |
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7 Août 1918 (Mercredi) 1. On retrouve dans cette compagnie le sous-lieutenant R. -G. Nobécourt, futur auteur de l'ouvrage culte Les fantassins du Chemin des Dames. |
SPA
58. 2469 a) Activité ennemie Le village de Saint-Maur a été évacué par la 2e Compagnie (1). Des reconnaissances faites par elle avant l’évacuation ont fait se dévoiler des mitrailleuses allemandes (1ère tranchées au nord de Saint-Maur et au fief Séguin). Rafales de mitrailleuses, particulièrement au cours de deux reconnaissances faites en avant de Saint-Maur (provenance : fief Séguin et région SO de b) Activité française La 2e Compagnie a évacué le village de Saint-Maur. Cette compagnie effectue 2 reconnaissances : l’une sur la carrière à Tir de l’AL à 14 heures. Harcèlements habituels par 75. Aéronautique peu active. 1 tué (2e Compagnie) Le sous-lieutenant Essette (3e Compagnie) est évacué malade. |
8 Août 1918 (Jeudi) |
SPA
58. 2468 a) Activité ennemie L’infanterie est très vigilante. Sans aucune action agressive. Nombreux harcèlements par 77 et 105 sur la ligne des AP. Très grande activité par gros calibre sur les arrières au cours de la nuit et violents harcèlements de 0h à 4h sur la ligne des AP, la ligne de résistance et les abords du PC de CR (obus de tous calibres et obus à gaz). Activité normale de l’aviation. b) Activité française Artillerie calme. Pas de réponses aux tirs allemands. Aviation très active. Nombreux appareils au cours des 24h. Avion français abattu le 9 août à 7h15 par biplace allemand. L’aviateur a été légèrement contusionné. |
![]() Extrait de l'historique du 28e RI.
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9 Août 1918 (Vendredi) |
SPA
57. 2464 Ordre général n°116 du Général commandant en Chef du 6 août 1918 « Quatre ans d’efforts avec nos fidèles
alliés, quatre ans d’épreuves stoïquement acceptées, commencent à porter leurs
fruits.
Brisé dans sa cinquième tentative de 1918, l’envahisseur recule. Ses effectifs diminuent, son moral chancelle, cependant qu’à vos côtés, vos frères américains, à peine débarqués, font sentir la vigueur de leurs coups à l’ennemi déconcerté. Placés sans cesse à l’avant-garde des peuples alliés, vous avez préparé les triomphes de demain. Je vous disais hier : « Obstination, Patience, les Camarades arrivent » Je vous dis aujourd’hui : Ténacité, audace et vous forcerez Soldats de France, je salue vos drapeaux qu’illustre une gloire nouvelle. » Pétain.
Ordre général n°83 du Général commandant le 34e CA du 9 Août 1918 « Les forces du Groupement sont
appelées à entrer à leur tour dans la bataille qui depuis deux jours bat son
plein de Montdidier à
[Deux
plans : le premier montre le parcours du régiment le 10 août, le deuxième
montre le secteur occupé devant Canny-sur-Matz.]J’ai le ferme espoir qu’elles rempliront complètement la tâche qui leur est assignée dans l’ensemble. Nous attaquons, en effet, l’ennemi du fort au faible. Nous avons pour nous le secret bien gardé, une infanterie plus nombreuse et qui viendra s’égaler aux meilleures, une artillerie puissante et bien maniée, des chars d’assaut qui arrivent de la bataille de Vous battrez l’ennemi comme il a été
battu sur
Vous attaquerez énergiquement, collant à vos barrages, allant loin, sautant sur les PC, capturant tout ce qui est devant vous. L’artillerie, les mitrailleuses d’appui marcheront sur nos talons, vous appuyant de près. Vous briserez comme verre la façade ennemie qui ne nous présente que des unités affaiblies, réduite à La vigueur, l’énergie dont vous avez déjà donné tant de preuves me sont un sûr garant que vous renverserez tout et que, dans la bataille libératrice qui s’ouvre, vous serez pour votre part, les ardents ouvriers de (S) Nudant |
10 Août 1918 (Samedi) |
SPA
57. 2446 Le lieutenant-colonel commandant le 28e RI recevait le 6 août des ordres lui prescrivant de préparer son plan d’engagement pour prendre part avec son régiment à une action offensive devant être menée par les 121e, 6e, 165e et 129e DI avec exploitation prévue du succès. Dans la soirée du 9, toutes mesures préparatoires ayant été prises, le lieutenant-colonel recevait l’avis : J :
10 août
Les
ordres furent aussitôt donnés pour l’exécution du plan d’engagement.H : 4h30 Le 10 août à 3h50, le Régiment a pris son dispositif d’attaque : 2 bataillons en 1ère ligne : 1er
Bataillon (Bérenger) à droite
3e Bataillon (Fages) à gauche 2e Bataillon (Thurninger) en réserve et chargé de l’exploitation du succès. ![]() Extrait de l'historique du 28e RI.
A
4h10, les Bataillons d’assaut ont porté leurs unités sur la ligne départ ;
à 4h20 sous la protection d’un puissant tir de barrage, déclenché seulement à
4h18, de manière à laisser aux assaillants le bénéfice de la surprise, les
Bataillons Bérenger et Fages, marchent sur les objectifs qui leur ont été
assignés et les abordent dans un ordre parfait.Carte schématisée du dispositif d'attaque du 10 août 1918.
Cliquez sur l'image pour lire la carte en grand format. Plan réalisé d'après le plan figurant au JMO du 28e RI. Plan : V. Le Calvez. Les avancées des lignes ennemies, Fief Séguin à droite, carrière de Saint-Maur à gauche, sont enlevées au passage à 5h12 et 5h15, la ligne principale de résistance constituée devant le Bataillon Bérenger par la lisière sud du bois de Ressons et devant le bataillon Fages par les organisations au sud et au nord de la route 35 est emporté, et le 1er objectif est atteint à 5h35. Au moment où ils y arrivent le capitaine Lepin commandant la 9e Compagnie, droite du bataillon Fages, est tué par un obus. Le capitaine Louis Lepin est enterré dans la nécropole nationale de Vignemont.
Photo : Jean-Claude Poncet L’ennemi n’a probablement pas été absolument surpris, car il a replié une partie de ses unités ; certains groupes qui résistent sur leurs emplacements sont faits prisonniers, les autres s’enfuient. A 5h12, le lieutenant-colonel a donné l’ordre au Bataillon Thurninger de se porter aux emplacements de la carrière de Saint-Maur et abords. Les Bataillons Bérenger et Fages continuent leur progression victorieuse ; la ferme de Bellicourt tombe entre nos mains ; le bois de Ressons est pris en entier ; la section de JD rattaché au 1er Bataillon et commandée par le sergent Chassevent fait tomber par un tir de 6 obus, deux nids de résistance, dont la garnison s’enfuit précipitamment. De nouveaux prisonniers sont amenés au PC dont deux médecins. L’ensemble du 2e objectif est occupé à 6h20, le Bataillon Fages y est dès 6h10 et en commence l’organisation. Le commandant Thurninger quitte la carrière avec le détachement de reconnaissance prévu au plan d’exploitation du succès, à 9 heures. ![]() Extrait de l'historique du 28e RI.
Les opérations de nettoyage s’effectuent dans les conditions prévues. Deux canons de 150 sont mis hors de service par le détachement commandé par le sergent Motte (1) de la 11e Compagnie, qui, blessé, ne se laisse évacuer qu’une fois sa mission accomplie. Un certain nombre de mitrailleuses tombent entre nos mains. ![]() 1. 24 juin 1919, Ibersheim, Allemagne. Le sous-officier de gauche est probablement le célèbre adjudant Motte. Collection : V. Le Calvez. Le détachement du commandant Thurninger s’établit sur les points désignés à l’Ouest de A 10h35, le détachement du 2e Bataillon sous les ordres du capitaine adjoint major Bodard a rejoint le commandant Thurninger. Le 1er Bataillon se porte à la gauche du 2e et à sa hauteur, le 3e Bataillon reste sur ses positions prêt à suivre le mouvement du 1er. La progression du Régiment sur les objectifs qui lui ont été désignés, et dont le dernier est le bois des Loges [Nord de Canny], commence à 11h15. La liaison est assurée à gauche avec la 165e DI par un détachement de liaison commandé par le sous-lieutenant Bertrand, à hauteur des unités de renfort et en 1ère ligne, par les compagnies de tête ; la droite du Régiment appuyé à la voie ferrée, qui constitue l’axe de marche, y est en liaison étroite avec le 119e RI. La marche en avant s’effectue en formation d’approche, petits colonnes largement espacée et sans arrêt. Cependant, à partir de midi, la progression est arrêtée pendant plus d’une heure et demie par des mitrailleuses ennemies très masquées et dont les emplacements sont difficilement repérés et aussi en partie par le tir trop court de notre artillerie. A 13h45, la marche reprend ; les mitrailleuses ennemies sont réduites et la progression continue. A 16h, le Bataillon Bérenger a occupé et dépassé Biermont. Le Bataillon Thurninger en échelon arrière à droite, est en liaison à la station de Haut-Matz avec le 119e (Bataillon Laporte, élément de tête de ce régiment). ![]() Extrait de l'historique du 28e RI.
A
20 h, le lieutenant-colonel reçoit l’ordre de continuer le mouvement en avant
et d’aller s’établir à cheval sur la voie ferrée, ses Bataillons, en échelons
successifs ; le Bataillon de tête (Bataillon Bérenger) à la ligne
Roye-sur-Matz-Conchy-les-Pots, est chargé de rechercher la liaison à gauche
avec la 1ère Armée, qui d’après les renseignements reçus, doit avoir
des éléments dans Conchy-les-Pots. En conséquence, la marche est reprise à 21h30. L’avance réalisée par le Régiment est ce moment de plus de Carte schématisée de l'attaque du 10 août 1918.
Cliquez sur l'image pour lire la carte en grand format. Plan réalisé d'après le plan figurant au JMO du 28e RI. Plan : V. Le Calvez. |
![]() Extrait de l'historique du 28e RI. |
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11 Août 1918 (Dimanche) |
SPA
57. 2423 Vers 1h30, les bataillons sont sur leurs emplacements. Le Bataillon Bérenger, en arrivant sur la ligne prescrite, se heurte dans la nuit obscure à des tirs presque à bout portant de mitrailleuses légères exécutés par des troupes ennemis qui se replient sur riposte des F.M. La 3e Compagnie a spécialement essuyé ces feux. Le capitaine Mutel qui la commande a ses vêtements traversés par plusieurs balles. ![]() La voie ferrée près de Roye-sur-Matz.
Photo : V. Le Calvez C'est dans ce secteur que le sous-lieutenant Lassalle-Séré et le capitaine Mutel de la 3e compagnie furent blessés par deux sentinelles allemandes. Le sous-lieutenant Lassalle-Séré fut touché aux deux épaules. Lisez à ce propos les souvenirs d'André Garanger. Les mesures sont prises pour rechercher la liaison avec la 1ère Armée vers Conchy-les-Pots. Il est constitué un détachement par des éléments de la 1ère Compagnie sous le commandement du sous-lieutenant Tessier. D’autres éléments de liaison sont échelonnés. Ces mouvements effectués dans la nuit très noire, au contact immédiat de l’ennemi, sur un terrain inconnu, et dans le secteur de A 3 heures, ordre est reçu de reprendre la marche en avant, à 5 heures, l’axe de marche de La liaison est rétablie avec la 165e DI à gauche qui a reçu comme premier objectif le bois des Loges, jusque là attribué à la 6e DI. A 6h25, le Régiment a pris son dispositif face au NE. Le point de soudure des deux bataillons de 1ère ligne (Bataillon Thurninger à droite, bataillon Bérenger à gauche) se faisant à la voie ferrée, vers la station de Roye-sur-Matz ; le bataillon Fages placé derrière le Bataillon Thurninger devra progresser à une distance de celui-ci variant entre 1000 à A 6h45, les 2 bataillons de 1ère ligne se portent en avant. Ils progressent malgré un tir de barrage ennemi déclenché par fusée dès le 1er passage de crête. Ce barrage remarquablement réglé par l’ennemi et très violent, est à peu près exclusivement constitué par des obus de 150 ; il est particulièrement dense sur la zone franchie par le bataillon Bérenger. Cependant, il n’occasionne pas le moindre flottement dans l’attaque. Le bataillon Fages, bataillon de réserve, le traverse d’une façon impeccable. D’une façon générale, l’ennemi ne tient pas et s’enfuit vers sa ligne de résistance, talonné par nos éléments de tête. Cependant plusieurs îlots munis de mitrailleuses et de mitrailleuses légères résistent ; ils sont réduits par manœuvre d’encerclement et notamment par des tirs de FM exécutés en marchant. De nombreux prisonniers sont amenés au PC du lieutenant-colonel, dont deux officiers. La 7e Compagnie qui a poursuivi l’ennemi au plus près, en a capturé la plupart. Les sections conduites par sous-lieutenant De Fornel et le sous-lieutenant Lascols se sont particulièrement distinguées. A droite, le village de Roy-sur-Matz est enlevé conjointement avec le 119e RI. La progression continue jusque vers 10h30. A ce moment, l’ennemi s’est établi sur sa ligne de résistance en avant de la ferme de Canny et du village de Canny. Il dévoile de nombreuses mitrailleuses, leur tir très nourri forme un barrage d’une intensité considérable, la plaine est absolument balayée. Notre attaque se stabilise et les bataillons s’établissent en liaison à gauche avec le 155e, un peu à l’Est de la voie ferrée et à droite avec le 119e un peu avant des lisières NE de Roye-sur-Matz, le bataillon Fages est en réserve aux lisières NO et O du village. La mission du régiment reste la même ; les bataillons ont ordre de continuer la marche en avant dès que se présente une occasion favorable. Aussi lorsque se déclenche à 17 h un tir de notre artillerie lourde sur la ferme de Cany et sur la lisière Ouest du village, et avant même qu’elles aient pu être touchées par un ordre de Le Bataillon Thurninger à droite occupe [Manquent deux pages] arrive l’ordre d’attaque à 5 h la ferme de Cany avec 1 Bataillon dont une Compagnie appuiera l’attaque que doit faire le Bataillon Thurninger à 5h30 sur les lisières S et SO de Cany. L’opération aura l’appui de cinq groupes d’AC. Les 3 chefs de bataillon reçoivent in extenso du lieutenant-colonel, copie de l’ordre de Le lieutenant-colonel demande à l’ID de n’exécuter que 24h après la date fixée, de manière à faire la relève dans la nuit du 12 au 13 par le bataillon Fages du Bataillon Bérenger, épuisé et incapable juge-t-il, d’une nouvelle attaque. En attendant, une compagnie du bataillon Fages est immédiatement poussée auprès du commandant Bérenger, pour faire face à toute contre-attaque ennemie. A 3h, arrive ordre de relève du 28e par le 24e RI qui exécutera l’attaque à l’heure fixée sur les objectifs et dans les conditions prévues. A 3h30, seulement les chefs de bataillon du 24e RI, précédant leurs bataillons, se présentent au PC du lieutenant-colonel ; le lieutenant-colonel Henry commandant le 24e RI y arrive à son tour à 4h30. Les bataillons ne sont signalés sur les emplacements d’attente qui leur ont été fixées par leurs chef de bataillon qu’à 4h45. Le lieutenant-colonel prescrit alors au commandant Thurninger d’attaquer à la place du bataillon Machart-Grammont du 24e RI qui doit le dépasser, si celui-ci n’est pas à l’heure fixée à 5h30. Il ne peut être envoyé d’ordre semblable au commandant Bérenger qui ne serait pas touché à temps, l’attaque du bataillon Feyzeau du 24e RI en passage de ligne sur son front, devant avoir lieu à 5 heures. Le barrage de notre artillerie se déclenche à l’heure prescrite. A 5 h, le bataillon Feyzeau n’est pas encore proche. Le capitaine Bérenger n’hésite pas à porter ses unités en avant. La tranchée où a pénétré la veille la 3e compagnie, ne peut cependant pas être atteinte, le barrage d’artillerie et surtout le tir de mitrailleuses obligent le bataillon à revenir sur ses emplacements de départ. Pendant ce temps, le bataillon Machart-Grammont du 24e a été porté vers la ligne de départ d’attaque. Il l’a franchie à 5h30 sous le barrage ennemi, dans un ordre parfait mais il a été légèrement désaxé et se porte un peu trop à gauche. Les lisières sud du village de Canny ne sont donc pas attaquées. Le commandant Thurninger s’en aperçoit et bien que n’ayant l’ordre d’attaquer que dans le cas où le bataillon Machart-Gramont ne serait pas arrivé à l’heure, il juge de son devoir de ne pas laisser un trou dans l’attaque, sur une partie importante de l’objectif désigné et il lance son Bataillon. En se portant en avant, il est tué par un obus qui tue en même temps à ses côtés le lieutenant Jannot commandant ![]() Voici les deux fiches "Morts pour la France"
du commandant Thurninger et du lieutenant Jannot. Depuis la soirée du 9, le commandant Thurninger faisait preuve d’une énergie remarquable ; outre la gêne considérable que lui causait une ancienne blessure très grave au pied, cet officier supérieur souffrait d’une entorse prise dans la matinée du 10 ; il n’avait cependant pas cessé un instant de se dépenser sans compter, toujours présent à tous les points sensibles ou délicats. Malgré la mort de son chef, le Bataillon se porte vigoureusement à l’attaque, les 6e et 7e compagnies atteignent les tranchées où elles s’étaient portées le 11 à 17 heures, mais la liaison n’existe pas avec le 119e RI, ni avec le bataillon Machart-Grammont et la violence extraordinaire du barrage ennemi ainsi que l’intensité du tir des mitrailleuses les obligent à rentrer dans leur ligne de départ. Le capitaine Détrois commandant la 7e Compagnie a pris le commandement du bataillon. Partout, les pertes sont assez sensibles. La relève du Bataillon Fages par le bataillon Molliner du 24e RI s’est effectué à 5 h ; celle du bataillon Bérenger par le bataillon Feyzeaux se fait au fur et à mesure de l’arrivée des unités et se termine vers 11 heures ; le bataillon Machart-Grammont se trouve dans une situation délicate, dans l’impossibilité de faire mouvement de jour et par conséquent de relever le bataillon Détrois ; celui-ci est retiré de ses emplacements vers 11h30. Le Régiment vient prendre la situation de régiment de réserve ; un bataillon (Bataillon Fages) réserve d’ID vers Manceau ; deux bataillons, réserve de DI ; Bataillon Bérenger, vers Ovillers-Sorel, Bataillon Détrois vers le Haut-Matz. Le PC du lieutenant-colonel est entre le Haut-Matz et Orvillers, au nord de la route le Haut-Matz-Orvillers. Au cours de ces trois journées, malgré la fatigue résultant d’un séjour immédiat de 12 jours dans les tranchées du sous-secteur de Neufvy, le Régiment a fait preuve d’une endurance dans le soutien de l’effort, d’une cohésion, d’un élan et d’un esprit offensif remarquables. Il a mis hors de service : deux canons lourds, s’est emparé d’un certain nombre de mitrailleuses lourdes et légères. Il a capturé : Dans la journée du 10 : 98
prisonniers dont 1 officier, 2 médecins et 15 sous-officiers. La 5e
compagnie ayant pour sa part 54 prisonniers dont 1 officier et 1 officier tué.
Dans
la journée du 11 :101
prisonniers dont 2 officiers et 11 sous-officiers, la 7e Compagnie
ayant pour sa part 71 prisonniers, 7 sous-officiers et 1 officier. Le second
officier a été pris par la 5e Compagnie.
Au
total : 199 prisonniers dont 3 officiers, 2 médecins et 26 sous-officiers.Il a perdu : Dans la journée du 10 : 1 officier tué (capitaine Lepin). 3
officiers blessés (sous-lieutenant Lassalle, Nobécourt, Jourdon).
6 tués, 64 blessés, 5 disparus. Dans la journée du 11 : 2 officiers intoxiqués (capitaine Arrignon,
sous-lieutenant Vézier).
17 tués, 101 blessés, 37 intoxiqués, 2 disparus. Dans la journée du 12 : 1
commandant tué (commandant Thurninger)
1 officier tué (lieutenant Jannot) 2 officiers blessés (capitaine Mutel, sous-lieutenant Prieur). 3
tués, 36 blessés, 9 intoxiqués, 5 disparus.
Soit au total : 10 officiers, 285 hommes hors de combat. Les disparus peuvent être selon toute vraisemblance considérés comme des tués, les unités ne s’étant trouvées à aucun moment en situation d’avoir des prisonniers. Il y a lieu d’ajouter 12 blessés ou intoxiqués à la 9e Compagnie, mise à la disposition du lieutenant-colonel pour le ravitaillement en matériel et munitions. Cette compagnie sous les ordres du lieutenant Gevrey et du lieutenant Laugier s’est parfaitement acquittée de sa mission bien que composée d’hommes dont la plupart n’avaient jamais vu le feu. ![]() Deux acteurs de ces journées en 1919 : André Garanger et Émile Prieur
Photo : collection Gouesse-Nobécourt |
13 août (Mardi) |
SPA
51. 2158 Le 28e reçoit du 34e CA le message téléphoné suivant : QG le 11 Août 1918 Unité Nudant à Unité Poignon « Le
Président de
(S) Nudant. Extrait du JO du 30 Juin 1918 et rectificatif paru au JO du 8 août 1918. P 6866, 1ère colonne Services de Santé. Promotions et nominations Réserve Par décret en date du 16 juin 1918, rendu par le Président de Au grade de Pharmacien, A.M. de 2e classe de réserve à TD, le pharmacien AM de 2e classe de réserve : Homo Marie Léon, André, du 28e RI. Extrait du JO du 25 Juillet 1918. Infanterie. Promotions. Nominations et mutations Armée active Par décret en date du 21 juillet 1918, les officiers dont les noms suivent sont nommés au grade de Lieutenant à TD pour prendre rang aux dates indiquées ci-après, auxquelles a pris fin leur deuxième année d’ancienneté dans le grade de sous-lieutenant, décomptée conformément à l’article 1er de la loi du 10 août 1917 (3 décembre 1917) M. Colas (M.L.) Lieutenant à TT au 28e RI |
14 Août (Mercredi) |
SPA
47. 2091 Ordre général n°209 du 34e CA du 14 août 1918 « La
bataille continue.
Il faut contraindre l’ennemi à un nouveau repli et vous l’y contraindrez. Depuis le 10 août, par votre foudroyante avance d’abord, et ensuite par votre mordant et votre ténacité, vous vous êtes taillé une part glorieuse dans la bataille. Vous continuerez. Il s’agit d’exploiter, avec de nouveaux et puissants moyens, vos succès des jours derniers. Comme au 10 août, vous attaquerez à fond et vous enfoncerez le boche abhorré qui déjà ne peut plus se ressaisir. Chars d’assaut, artillerie de tous calibres vous aideront dans cette tâche. Enfoncez-le. Ce sera une victoire complète. » Le
général de DI commandant le 34e CA.
Le
3e Bataillon (Fages) relève le 1er Bataillon du 154e
RI et une compagnie du 287e RI. Le 1/154e occupait depuis
le point 23-37 jusqu’à (S) Nudant Le 3e Bataillon occupe un front de Relève terminée le 15 août à 1h30. |
15 Août (Jeudi) |
SPA
46. 2054 Même situation pour le Régiment. |
16 Août (Vendredi) |
SPA
46. 2025 Des renseignements font connaître que l’ennemi se retire sur le front de la Ière Armée (à gauche). Le 28e à gauche de la 6e DI a en ligne le 3e Bataillon. Dans la soirée, ordre est donné de surseoir à l’exécution du mouvement. La situation du Régiment reste sans changement. |
![]() Extrait de l'historique du 28e RI. |
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17 Août (Samedi) |
Ordre général,°3534/3 du 34e CA « La
6e DI dans la journée du 17 août, continuant vers le sud les
opérations engagées le 16 par la 165e DI a réalisé une avance de
plus de
C’est un très beau succès dont peuvent s’enorgueillir les belles troupes de la 6e DI. Le général commandant le CA adresse à tous, officiers, sous-officiers et soldats, ses compliments les plus cordiaux et il leur transmets les félicitations du commandant de l’Armée. (S)
Nudant
« Après
la conquête des villages de Ressons-sur-Matz,
Le
général commandant la 6e DI
(S)
Poignon
A 9 heures du matin, la 165e DI (à gauche) se portant à l’attaque, le bataillon Fages reçoit l’ordre d’enlever la ferme de Canny, en la débordant par le Nord, avec comme objectif ultérieur, la tranchée de Le Bataillon Bodard reçoit l’ordre de se porter immédiatement dans les tranchées de la cote 97, entre la voie ferrée et le chemin de la ferme Bleue au bois des Loges. Le lieutenant-colonel se porte en un PC situé dans le remblai de la voie ferrée. Le Bataillon Bérenger reste alerté sur place. A 11h40, la situation du Régiment est la suivante : Le bataillon Fages est sur sa base de départ. Le bataillon Bodard se trouve dans les tranchées de la cote 97 (entre la voie ferrée et le chemin ferme Bleue-bois des Loges). Le Bataillon Bérenger est en réserve de DI. A midi (12h) le bataillon Fages se porte à l’attaque. A 12h20, la ferme de Canny est occupée par le lieutenant Kaltenbach et la 11e Compagnie. A 12h35, la tranchée de A 12h40, l’artillerie ennemie réagit surtout entre la ferme Canny et le bois des Loges. A 14h10, la compagnie Kaltenbach a dépassé la ferme Canny, se dirigeant sur la partie Sud de la tranchée de A 16 heures, le lieutenant-colonel reçoit l’ordre d’attaquer Canny par le Nord, en liaison avec le 24e RI qui l’attaque par l’Ouest – Les Boches occupent les lisières Est de Canny. Le capitaine Bodard avec deux compagnies de son bataillon sont chargées de cette attaque qui doit avoir lieu à 17 heures. A 19 heures, la situation du Régiment est la suivante : Le bataillon Fages est en liaison à gauche dans la tranchée de la hanche avec le 155e RI à droite avec le Bataillon Feyzeau. Les deux compagnies du bataillon Bodard qui n’ont pas trouvé place pour s’intercaler entre les Bataillon Fages et Feyzeau se tiennent en arrière de la jonction de ces deux bataillons. A 23h40, le colonel reçoit l’ordre de mission pour la journée du 18 août, à savoir : continuer les opérations commencées, pour s’emparer des anciennes premières lignes françaises, la progression au-delà de cet objectif ne devant avoir lieu que sur un nouvel ordre. Le Général commandant le 34e CA adresse ses compliments les plus cordiaux aux officiers, sous-officiers et soldats de la 6e DI et leur transmet les félicitations du Général commandant l’Armée pour les résultats obtenus dans la journée du 17 août 1918. |
18 Août (Dimanche) |
SPA
44. 1963 A 0h20, l’ordre est donné au Bataillon Fages de faire des patrouilles en avant de la tranchée de A 5 heures, l’attaque se déclenche. La 5e Compagnie (lieutenant Brochu) se porte sur son objectif qu’elle trouve occupé par A 11 heures, la situation du Régiment est la suivante : Le bataillon Fages occupe la tranchée de Dans la nuit, la 165e DI avait été relevée par la 129e DI. Le bataillon Bodard a deux Compagnies en soutien derrière la droite du Bataillon Fages, et la gauche du bataillon Feyzeau, 1 compagnie en réserve à la disposition du lieutenant-colonel commandant le Régiment vers 18-36. A 22 heures, le lieutenant-colonel reçoit des ordres pour l’attaque du 19 août : La 6e DI, liant son action à celle de la 129e DI, manœuvrera par sa gauche pour trouver le bois Verlot par le Nord, et prendra pied sur la croupe de l’Orme de Canny, puis pour s’emparer du plateau de la ferme de Saint-Hubert. 1er objectif : point à 2e objectif : 3e objectif : achèvement de la conquête du plateau 101. Heure de l’attaque : 6h30. |
19 août (Lundi) |
SPA
44.1917 A 6 heures, le Régiment est en place pour l’attaque prescrite : Le bataillon Fages occupe la tranchée de Le bataillon Bodard, occupe le boyau du Hareng et le boyau du Hibou. Le bataillon Bérenger est en réserve d’ID (région de la ferme des Granges). Le PC du lieutenant-colonel est en 18-36. A 6h30, l’attaque se déclenche. Le bataillon Fages se porte vers ses objectifs. Le bataillon Bodard se met en mouvement pour prendre les emplacements du bataillon Fages sur la base de départ. A 8h17, le bataillon Fages est en 42-47, la progression est lente et difficile ; le barrage ennemi est très nourri ; de nombreuses mitrailleuses ennemies sont en action. A 8h50, le bataillon Fages est en entier dans la tranchée [NS] allant de la corne Nord du bois de Verlot au bois des Fuyards, en liaison avec le 297e RI à gauche. Le bois de Verlot est inoccupé. Le bataillon Fages a des pertes sérieuses surtout par les mitrailleuses ennemies. Le bataillon Bodard subit un gros bombardement et des obus toxiques. Le capitaine Détrois, du bataillon Bodard, est mis à la disposition du commandant Fages pour continuer la progression sur l’objectif assigné. A 10h52, le 24e RI étant arrivé à la hauteur du Bataillon Fages, dans le bois Verlot, le bataillon Fages continue sa progression vers l’objectif. A 12h5, 2 compagnies du bataillon Bérenger et 3 sections de mitrailleuses vont remplacer dans la tranchée de Le bataillon Fages ayant continué lui-même cette progression sans attendre l’arrivée du bataillon Bodard, ordre est donné au bataillon Bodard de venir se mettre en soutien du bataillon Fages, lorsqu’il aura été relevé par le bataillon Bérenger sur la base de départ. A 12h50, le bataillon Fages soutenu par une compagnie du bataillon Bodard, atteint le 1er objectif, Orme de Canny et tranchée allant de ce point au bois de Renss ; il est en liaison à gauche avec le 297e, à droite avec la 2e Compagnie du 24e RI qui se trouve un peu en retrait. A 14h30, le bataillon Bodard relevé dans la tranchée par le bataillon Bérenger, se porte en avant, en soutien du bataillon Fages. A 15h10, un violent bombardement ennemi se déclenche sur Fresnières et semble être une menace de contre-attaque de ce côté. A 16h, A 18h15, l’ID signale qu’une contre-attaque boche a fait tomber le bois de Renss et une partie des tranchées du bataillon Fages. A 18h7, le commandant Fages rend compte que la droite de la 129e DI s’étant repliée à la suite de la contre-attaque ennemie et voyant sa gauche découverte, il se replie sur les tranchées qui bordent la route de Roye à Lassigny ; le mouvement est commencé par la gauche. A 21 heures, la contre-attaque ennemie paraissant avoir échoué, le bataillon Bodard cherche à s’établir sur le 1er objectif. A 21h10, le Colonel reçoit l’ordre du colonel commandant l’ID6 d’occuper les tranchées à l’Ouest de la route Lassigny-Roye avec un bataillon en 1ère ligne et 1 bataillon en soutien à gauche. Le mouvement est exécuté dans le courant de la nuit. Apprenant que le 297e RI occupe le bois de Renss et la 2e compagnie du 24e la lisière du bois de Canny, le mouvement pour réoccuper le 1er objectif par infiltration, est commencée par le bataillon Bodard. Le mouvement arrêté momentanément à la suite de l’ordre d’attaque prescrit pour midi a été repris à 10h30. A 13h35 il est en voie d’exécution. A 13h5 un violent tir de barrages par obus toxiques et explosifs s’abat sur le bataillon Bodard, ce qui retarde sa progression. L’objectif est atteint à 13h45. Pertes pour la journée du 19 : 4
officiers : 2 tués, 2 blessés.
178
hommes : 3 tués, 90 blessés, 54 intoxiqués, 31 disparus.
Parmi
les disparus, la plupart ont été tués ; il n’y a pas de prisonniers,
aucune fraction du Régiment n’ayant été en situation d’avoir des prisonniers.Prisonniers faits pendant la journée du 19 : 1
officier
30
hommes dont cinq sous-officiers.
De
nombreuses mitrailleuses ont été faites à l’ennemi ; près de plusieurs se
trouvaient des cadavres. |
![]() Adolphe Lebatteux : une des victimes du 19 août 1918.
Il repose dans la crypte-caveau de Lillebonne (un grand merci à Valérie Quevaine). ![]() La fiche "Mort pour la France" et le visage d'Henri Motreul. Le 19 août 1918, Henri Motreul, originaire de Soudan (Loire-Atlantique) trouve la mort dans les combats de l'offensive du Matz. Henri était cultivateur, il avait été incorporé au 93e Régiment d'infanterie le 7 janvier 1916 où il fut blessé en septembre 1917 sur le Chemin des Dames. Pour cette blessure, il fut cité à l'ordre de la division et reçut la Croix de guerre avec étoile d'argent. Il fut alors dirigé le 23 septembre 1917 au 28e RI. Henri Motreul repose dans le cimetière de Soudan, son village natal. (Un grand merci à Jean-Louis Marchand, son petit neveu, pour ses informations). |
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20 août (Mardi) |
SPA
44.1916 En exécution de l’ordre général n°294 de la 6e DI du 19 août, la division doit occuper la ligne : tranchée Est du système de défense de L’attaque doit avoir lieu le 20 août à 12 h, en liaison avec la 129e DI et sera précédée d’une préparation de 3 minutes. En exécution de cet ordre, le bataillon s’établit à 11h30, dans la tranchée le long de la route Lassigny-Roye dans le secteur affecté au Régiment. A 12 h, le bataillon Bodard continue sa progression par infiltration sur l’objectif Orme de Canny et tranchée au nord de ce point. L’objectif est atteint à 13h45. A 13h45, la situation du Régiment est la suivante : Bataillon Bodard : en premières lignes, la droite appuyée à l’Orme de Canny, en position dans la tranchée de l’Idée, au nord de ce point. Bataillon Fages : en soutien dans les tranchées à l’Ouest de la route Lassigny-Roye, contre cette route. Ces deux bataillons établissent sur leurs lignes respectives, la liaison avec le 24e RI à droite et la 129e DI à gauche. |
21 août (Mercredi) |
SPA
40.1730 A 10h15, l’ID fait connaître que le mouvement de A 16h, le lieutenant-colonel reçoit de l’ID l’ordre d’envoyer une reconnaissance sur la ferme Saint-Hubert, voir si cette ferme est occupée. Cette reconnaissance est faite par le sous-lieutenant Bertrand de la 11e compagnie, 20 gradés et hommes de la 11e compagnie, 10 gradés et hommes de la 9e Compagnie. La reconnaissance sort à 18h50. Elle est échelonnée en 3 colonnes, s’engage dans le boyau partant de la tranchée de l’Idée en se dirigeant vers la ferme Saint-Hubert. ![]() Dessin figurant au JMO du 28e RI
Au point A, elle trouve une barricade en plusieurs emplacements de grenadiers, frais, visiblement occupés la nuit. Arrivée au point B (observatoire) le sous-lieutenant Bertrand trouve un Allemand endormi (162e RI) et le fait prisonnier. Interrogé, il déclare qu’il est seul et que la ferme est évacuée. La reconnaissance s’engage dans la plaine dans la direction de la ferme. Elle aperçoit après un parcours de De la ferme et de plusieurs points de la ligne s’ouvre en même temps le feu de 5 ou 6 mitrailleuses ennemies. De nombreuses fusées vertes sont lancées des tranchées, à hauteur de la ferme et un violent tir de barrage de 105 et 150 se déclenche sur la route de Lassigny et en avant. Durée du barrage : 1h30. Pertes : néant. Il résulte de cette reconnaissance que la ferme Saint-Hubert est occupée par de l’infanterie assez nombreuses et des mitrailleuses. |
22 août 1918 (Jeudi) |
SPA
41.1694 Une patrouille de reconnaissance d’un peloton du 7e chasseurs à cheval sous le commandement du lieutenant de Romblay, sur la ferme Saint Hubert est éventée vers 4 heures, à environ Le 1er bataillon a relevé en premières lignes, le 2e bataillon qui est venu occuper après relève la tranchée de Ordre général n°630/OP de « Soldat
de
Voilà 12 jours que vous combattez sans relâche avec un courage, une générosité dont je veux vous remercier. Mais pour vous, la plus belle récompense sera de vous souvenir de ce que vous venez d’accomplir. Le 10 août, c’était la ruée en avant de la gauche et du centre de l’Armée. Le 34e CA (Général Nudant) bousculait l’ennemi sur dix kilomètres de profondeur, des environs de l’Aronde à Boulogne-la-Grasse et Conchy-les-Pots, pendant que le 15e CA (général de Fonclare) enlevait le massif de Vignemont. Cette heureuse progression permettait dès le lendemain d’orienter l’attaque face à l’Est sur tout le front de l’Armée. Pendant
que le 34e CA, à l’aile marchante, progressait encore de
Puis, pendant huit jours, ce fut un combat incessant, au cours duquel vous avez pas à pas rejeté l’ennemi ; la conquête du Bois des Loges, l’enlèvement du plateau Saint-Claude, les durs combats du bois de Thiescourt, de l’Ecouvillon, d’attiche, de Maintenant, l’ennemi se terre devant vous. Il est découragé, ses pertes sont énormes, il est mûr pour une nouvelle défaite. Réjouissez-vous,
soldats, vous avez bien travaillé et la victoire vous a récompensés de vos peines
et de vos fatigues.
Je vous félicite de tout cœur, tous, chefs, EM, troupes et services. » (S)
Humbert
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23 août (Vendredi) |
Tirs de harcèlements ennemis par 105 et 150 sur nos premières lignes. Pendant la nuit, tir par obus spéciaux sur les régions ferme de Canny, pistes en avant village de Canny-sur-Matz. Travaux : Organisation d’emplacements de combat, d’abris individuels. |
24 août (Samedi) |
SPA
41.1612 Tirs ennemis par 105 et 150 sur nos lignes (harcèlement) principalement au cours de la nuit et par obus spéciaux. Aviation assez active de part et d’autre entre 18h et 19h10. |
25 août (Dimanche) |
SPA
41.1567 Journée calme. Harcèlements assez faibles de 21h à 23h. Quelques obus toxiques. Harcèlements violents de 3h à 5h30 par 77 et 105 (ligne de soutien-Canny). Faible activité de notre artillerie pendant la journée ; tir d’artillerie lourde à 15 h sur les arrières. Patrouilles de reconnaissance. Continuation de l’aménagement des tranchées d’emplacements de combat, de construction d’abris, de dégagement de boyaux. Extrait du JO du 15 août 1918 Infanterie. Promotions et mutations. Armée active Par décision ministérielle en date du 10 Août 1918 et par application des décrets du 2 janvier 1915 et 3 février 1917, les promotions à titre temporaire ci-après sont ratifiées : Au grade de sous-lieutenant (à dater du 2 Août 1918) M.M. Tessier, aspirant au 28e RI Gluais, aspirant au 28e RI Extrait du JO du 18 août 1918 Infanterie. Mutations Par décision ministérielle en date du 12 août 1918, les mutations ci-après sont prononcées : M. Sers (M.L.J.), Chef de bataillon au 28e RI, est nommé commandant du dépôt au Corps. Territoriale M. Deschamps (A.L.V.) sous-lieutenant de réserve au 28e RI, passe au 18e RIT. Extrait du JO du 19 août 1918 Infanterie Par décision ministérielle en date du 10 août 1918 et par application du décret du 2 janvier 1915, les promotions à titre temporaire ci-après sont ratifiées : Au grade de sous-lieutenant (à dater du 2 août 1918) M.M. Granjon (L.A.), adjudant au 28e. Maintenu au Corps Prieur (J.E.) sergent au 28e. Maintenu au Corps. Extrait du JO du 22 août 1918 (Réserve) Par décret du Président de M.M. Guérin (G.F.C.) du 28e détaché service aéronautique. Lainé (M.G.) du 28e RI Pourny (E.A.B.) du 28e RI Le lieutenant Laugier du 28e RI, venu du CID6 et affecté au 28e par note n°030/ID du 19 août 1918 du général commandant la 6e DI, a pris le commandement de |
26 août (Lundi) |
En exécution de l’ordre général n°297 de la 6e DI en date du 26 août 1918, le 28e RI, est relevé par le 155e RI dans la nuit du 27 au 28 août 1918. Deux bataillons relèvent sur la ligne de couverture les deux bataillons du 28e RI. |
27 août (Mardi) |
SPA
40.1532 La relève prévue en exécution de l’ordre général n°297 a lieu dans la nuit du 27 au 28 août sans incident. Après relève, le Régiment doit occuper les cantonnements suivants : EM, CHR : Reuny 1er bataillon : Francières 2e et 3e bataillons : Rouvillers |
28 août (Mercredi) |
SPA
39.1531 Le 28 août matin, la situation du régiment est la suivante : EM, CHR : Reuny 1er bataillon : Francières 2e et 3e bataillons, TR : Rouvillers Installation terminée à 10 heures. |
29 août (Jeudi) |
SPA
39.1531 Repos. Nettoyage. Renfort de 300 hommes venus du CID6. |
30 août (Vendredi) |
SPA
39.1839 Ordre général n°1425/3OP du 3e CA du 21 août 1918 « J’ai
été heureux d’apprendre par vos comptes rendus et par l’ordre général n°3564/3
du Général commandant le 34e CA, que vous m’avez communiqué, les
succès de la 6e DI dans les journées des 16 et 17 août 1918.
L’opération menée sur Canny restera par la 6e DI, un de ses titres
de gloire après le Godat, Berry-au-Bac, Vimy,
Je vous adresse mes félicitations personnelles et vous prie de les transmettre à vos troupes. » Signé :
Lebrun.
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31 août (Samedi) |
SPA
38.1835 Repos. Ordre général n°3666/3 (n°90) du 34e CA du 31 août 1918 « Dans
la poussée où nous sommes engagés vous avez tous donné, Chefs et soldats, le
magnifique exemple et d’une mâle énergie et d’une ténacité indomptable.
Grâce à vos efforts, combinés avec ceux des corps voisins, l’ennemi prépare et effectuera sous peu, sans doute, un nouveau et profond repli. Je sais que tant d’efforts vous ont fatigués, mais je sais aussi que vous avez devant vous le même Boche qu’hier, qui n’a pas été relevé et qu’il est plus fatigué que vous, avec en plus, le sentiment de sa défaite, alors que vous êtes victorieux. Donc, je compte encore sur vous complètement. Les admirables soldats que vous êtes et que le haut commandement m’a chargé de féliciter se sont montrés égaux en valeur à ceux des plus belles divisions. Ils voudront rester les mordants entre les plus mordants. » (S)
Nudant
Récompenses obtenues par le Régiment pendant le mois d’août 1918 [8 pages Pertes subies par le Régiment pendant la période du 10 au 27 août 1918 Officiers Tués
Capitaine
Lepin, 9e Cie
Commandant Thurninger, 2e bataillon Lieutenant Jannot, CM2 Sous-lieutenant Foucart, 9e Cie Sous-lieutenant Boivin, 11e Cie Blessés
Sous-lieutenant
Jourdon, 1ère
Sous-lieutenant Nobécourt, 2e Capitaine Mutel, 3e Sous-lieutenant Lassalle-Séré, 3e Sous-lieutenant Prieur, 3e Sous-lieutenant Caubert, 9e Sous-lieutenant Quéré, 10e Lieutenant Sainte-Foi, 11e Intoxiqués
Capitaine Arrignon, 1ère Sous-lieutenant Vezier, CM2 Troupe Tués :
77
Blessés et intoxiqués : 620 Disparus : 4 Se reportant ainsi ![]() |