Bandeau de la page consacrée au 28e RI en avril 1915

En avril 1915, le 28e RI occupe le village de Berry-au-Bac et le hameau de Sapigneul.
À la fin du mois, il quitte le front pour cantonner à Fismes.

Extrait commenté du Journal de marches et d'opérations (JMO).
Disponible au SHD de Vincennes. Cote 26 N 603.

Attention, il s'agit d'une transcription. J'ai peut-être fait des erreurs de transcription et de copie.
N'hésitez-pas alors à me faire part de vos remarques, par mail.

Le sigle S.P.A. signifie : Situation des prises d'armes.
Les passages écrits en vert sont des remarques personnelles.
Les termes mis entre crochets sont des mots que je n'arrive pas à déchiffrer.


1er Avril
(Jeudi)
S.P.A. 46 Officiers 3015 Hommes
Vers 8 heures, 3 salves de 77 sur Moscou et l’entrée du boyau Saint-Martin.
Journée calme. Quelques obus seulement sur la région du Choléra.




  Localisation des trois bataillons du 28e RI.

 

La Cote 108
Le 1er avril 1915, à 2 heures du matin, les Allemands font sauter une mine provoquant un entonnoir  en avant de leur ligne.
Ce fait est consigné par le capitaine Weil de la compagnie 3/4 du 3e génie dans le JMO de son unité.
Voici la localisation (hypothèse) de cet entonnoir qui est certainement le premier d'une longue série.
Plans : V. Le Calvez et plan extrait de La revue du génie militaire (1929).
Cliquez pour agrandir.

 
2 Avril
(Vendredi)
1. Le sous-lieutenant Reuter a été évacué le 2 février 1915. Le 15 de ce mois,
il passera au 82e RI.
S.P.A. 46 Officiers 3017 Hommes
De 9h10 à 13h37 102 obus sur le Choléra.
Le sous-lieutenant  Reuter (1), 4e, rentre du dépôt d’éclopés de Lagny.
1 blessé : sergent Anderson (2), 5e.
1 changement de corps.



2. Il s’agit du franco-britannique John Anderson, qui décédera des suites de ses blessures à l'ambulance de Sapicourt.
Il est enterré dans le carré militaire du cimetière de Maison-Lafitte (78). Florence, son arrière petite-fille nous offre sa photo.

Photo de John Anderson fiche "Mort pour la France" de John Anderson Tombe de John Anderson
John Anderson était
entraîneur de chevaux
La fiche "Mort pour la France" de John Anderson
Sa tombe.
Cimetière de Maison-Lafitte (78)





3 Avril
(Samedi)
S.P.A. 46 Officiers 3015 Hommes
Bombardement du Choléra dans l’après-midi.
1 rentrée.
A 20h, le 3e Bataillon relève sans incidents le 1er dans le sous secteur 108.


4 Avril
(Dimanche)
S.P.A. 47 Officiers 3016 Hommes
De 10h20 à 11h bombardement du Choléra en 77. De même à 15 h 2 salves de 77.
Bombardement de Moscou et des canaux vers 18h.
Blessé : Delestre, 8e.


5 Avril
(Lundi)
S.P.A. 47 Officiers 3015 Hommes
Vers 15h bombardement de Berry nord en 77 (15 obus).
4 R.A.T passent au 102e Tal.
4 évacués pour maladie.



Photo de la cimenterie
    Le secteur de la Cimenterie et de la Cote 108 à Berry-au-Bac.  Carte postale d'avant 1914 et vue actuelle.


6 Avril
(Mardi)





1. Georges Lascroux
est présent au 28e RI
depuis le début
de la campagne.

S.P.A. 47 Officiers 3007 hommes.

De 16h à 16h30 environ, l’opération préparée sur la cimenterie est exécutée dans les conditions suivantes :
Le but de l’opération était :
- 1e la destruction des ouvrages construits par les Allemands entre le canal latéral et l’Aisne et la carrière.
- 2e d’exécuter un coup de main sur la tranchée ennemie de la Cimenterie.
Les troupes chargées de cette opération comprenaient la 10e Compagnie (Compagnie Lascroux (1)).
28 sapeurs du génie sous la conduite du sous-lieutenant Robinet.
Une section de canons de 37 mm, une section de lance-bombes 58 mm sous la direction du sous-lieutenant Thiry.
L’attaque a été menée en deux échelons dont le premier composé  de volontaires de la 10e Compagnie et de 10 sapeurs du Génie exécute le coup de main sur la dernière tranchée de la Cimenterie pendant que le deuxième échelon et 18 sapeurs du génie tentaient la destruction des ouvrages.
Le premier échelon atteignit le but qui lui avait été fixé. Les trois colonnes du centre qui opéraient entre les Fours et les bâtiments de la cimenterie abordèrent la tranchée allemande, en détruisirent en partie les défenses accessoires, bouleversèrent les sacs à terre et parvinrent à tuer quelques ennemis.
Cette attaque fut exécutée malgré le barrage de l’artillerie allemande et les feux de flanquement des mitrailleuses ennemies.

La cimenterie de Berry, vue du côté allemand
La cimenterie de Berry-au-Bac, vue du côté allemand.
Le dessin, signé de Karl Peres, a été réalisé le 25 avril 1915.
On y aperçoit le pont de Berry-au-Bac et bien sûr les restes de la Cimenterie.

Le deuxième échelon, sous la protection du premier, permit les travaux de destruction exécutés par le génie qui parvint à faire exploser 50 kilos de cheddite au centre du bâtiment de la Cimenterie et une charge de 25 kilos de cheddite et 25 kilos de mélinite dans les fours situés en face de ce bâtiment.
Les canons de 37 m/m complétèrent l’action de notre artillerie, l’un sur les bords Nord de la Cimenterie, l’autre sur les pentes de la Carrière qui dominent la Cimenterie.
Les lance-bombes de 58 m/m prirent pour objectifs les parties des bâtiments qui échappaient au tir de l’artillerie.
L’opération a été faite dans des conditions défavorables, l’ennemi ayant pu se tenir à l’abri des feux de préparation de l’artillerie dans les nombreux abris que présente la Cimenterie. La mission n’en a pas moins été remplie d’une façon aussi complète qu’elle pouvait l’être vu les circonstances et la durée de l’opération. Il n’a pas été possible de faire des prisonniers en raison des obstacles qu’a rencontrés l’opération. Deux Allemands surpris par un sapeur du génie n’ont pu être ramenés.
Le travail préparatoire à l’attaque avait été fait d’une façon très minutieuse comme en témoignent les croquis établis par le Capitaine Lascroux chargé de cette attaque.
L’action a été menée avec une vigueur et un esprit  de sacrifice qui fait le plus grand honneur à tous ceux qui y participèrent.

Photo de la cimenterie
    Le secteur de la Cimenterie.
    Tranchées françaises en rouge et tranchées allemandes en bleu.
    C'est probablement le bâtiment 2 qui fut l'objet de la destruction du 6 avril 1915.

En dehors de cette opération, une centaine de 77 et quelques 105 sont tombés sur le village de Berry nord. Une centaine d’obus sur le Bois aux geais.
Le Capitaine Lascroux s’est distingué par le soin qu’il a apporté à la préparation de l’opération, l’ardeur qu’il a communiqués à ses hommes et la vigueur qu’il a su donner à l’exécution.
Le sous-lieutenant Robinet grâce à une minutieuse préparation à un très grand esprit de prévision et beaucoup d’audace a réussi des explosions qu’on ne pouvait espérer produire dans les limites du temps donné.
Le sous-lieutenant Thiry dont le concours a été précieux comme dans d’autres circonstances a malheureusement été mortellement frappé au cours de l’attaque.
Tous les exécutants ont fait preuve d’un merveilleux élan.

pertes du 6 avril 1915
 Extrait du JMO du 28e RI : liste des pertes du 6 avril 1915.


Photo de Pierre Maurice
Pierre Maurice,
tué ce 6 avril.
À propos des pertes du 6 avril 1915 :

Au 28e RI :
Sous-lieutenant Pierre Maurice, 19 ans. Voir ici.
Sergent Ernest Bellêtre,  33 ans
Sergent Charles Seitz,  40 ans
Soldat Robert Monique,  24 ans
Soldat Léon Leblond, 26 ans
Soldat Lucien Bertaud,  27 ans
Soldat Albert Simon, 20 ans

René Garnault et Joseph Rosset décéderont à l'ambulance n°3 de Sapicourt le 8 avril.

Au 22e RAC :
Sous-lieutenant Henri Thiry, 25 ans.
Canonnier Amand Jeanne.

Voir également les citations publiées dans le JMO de mai 1915.

  

Lors de cette opération, le sous-lieutenant du 22e RAC, Fernand Thiry fut tué.
Fernand Thiry, sous-lieutenant du 22e RAC
Er
Depuis décembre 1914, Fernand Thiry, sous-lieutenant du 22e RAC mis à la disposition du 28e,
organise le secteur de la cote 108, un endroit très difficile à défendre des terribles minenwerfer allemands.
En quelques semaines, il sillonne la cote 108 de fond en comble et aménage
des plateformes de tir pour ses canons de 37 et de 58 mm, et chaque jour,
il ramasse et collectionne les balles et les éclats d’obus de l’ennemi.

Ernest Capitant, le lieutenant-colonel du 28e,  disait de lui qu’il était brave comme un obus de 75 :
« Il envoie d’énormes bombes sur les allemands qui font des colonnes de poussière et de fumée formidables ».

Le 6 avril, il est victime de l’une de ces torpilles qu’il craignait ;
le capitaine Weil du génie qui était en sa compagnie fut aussi blessé.

Son corps fut acheminé à Cormicy et son enterrement eut lieu à Hermonville à 7 heures du matin
en présence du colonel Estienne du 22e RAC.

Le futur général Estienne, le père des chars, y fera un discours à la mémoire du sous-lieutenant :

« Ici repose un vrai soldat. Il s’appelait Thiry, Henri-Fernand.
Né à Montmédy le 11 juillet 1889, il est arrivé au 22ème Régiment d’Artillerie
au moment de la mobilisation, nommé Sous-lieutenant sortant de Fontainebleau.

Orgueil de son régiment par sa bravoure légendaire dans le Division, cité à l’ordre de l’armée,
toujours au premier rang dans l’attaque et dans la défense avec ses canons de 37 et de 58,
il est glorieusement tombé à son poste de combat dans nos tranchées de Moscou le 6 Avril 1915 à 4 heures du soir.

Inclinons-nous, Messieurs, devant la douleur auguste d’une mère qui, en quelques mois, vient de donner ses deux fils à la Patrie et retournons au labeur sacré, le cœur plus haut pour avoir médité sur la tombe d’un héros. »

Extrait du Journal des marches et des opérations du 22e RAC.
Un des minenwerfer de la cote 108. Collection Gerd Galle
Un des minenwerfer de la cote 108. Collection Gerd Galle.
Cette photo fut prise par Willy Benirchke, officier dans un des régiments saxons originaires de Dresde.


 

L'autre historique du 28e RI : Henri Duché
Dans ses souvenirs, Henri Duché écrira :

"Le 6 Avril, nous devons, à notre tour, alimenter le communiqué.
Neuf groupes d’assaut sont formés pour faire un coup de main sur la Cimenterie de Berry-au-Bac. Le Lieutenant d’active commande une réserve qui n’interviendra pas. Le Capitaine reste à son PC et attend le résultat. C’est un échec complet et une perte sévère dont un Officier et plusieurs sous officiers tués. Finalement chacun reste sur ses positions, mais officiellement tout a marché pour le mieux. Le Capitaine qui « a su électriser ses hommes et les entraîner à l’assaut avec un élan et un ensemble admirables… » a été cité à l’ordre de l’Armée."

Extrait du numéro 53 (1967) du bulletin de l'amicale des anciens du 28e RI.


7 Avril
(Mercredi)
S.P.A. 46 Officiers 2980 hommes.
Bombardement du secteur Berry nord dans la matinée en 77 et 105.
En réponse à l’artillerie française, bombardement du boyau de la cimenterie à la carrière ainsi que du bois des geais de 17h à 18h.
1 évacué.


8 Avril
(Jeudi)

1. Les abris de la chapelle-Gernicourt.


2. Le commandant
Maestracci sera
commandant du 28e RI en septembre 1917.

Émile Gardret.

4. Sera fait prisonnier
en juin 1916 devant Verdun.
S.P.A. 46 Officiers 2979 hommes
A 2 heures du matin le Bataillon Maestracci du 24e I relève le 3e Bataillon dans le sous secteur 108. Le 3e Bataillon se porte dans les abris de la Chapelle Gernicourt (1) abandonné par le Bataillon Maestracci (2). Relève correspondante des sect. Mit. Respectives.
Le régiment est relevé dans le secteur de Berry au Bac par le 24e et relève ce dernier corps dans le secteur de Cormicy-Sapigneul.
Quelques obus de 77 et 105 sur le secteur Berry Nord.

Un tué : Gardet, 7e (par balle à la tête). (3)
Un blessé : Septier.

A 21 heures le Bataillon Giansilj du 24e I relève le 1er Bataillon du 28e I dans les abris de Moscou Bois des Geais. Le 1er Bataillon relève réciproquement le Bataillon Giansilj (4) dans le sous-secteur de Sapigneul.
A 22 heures le lieutenant colonel Capitant transporte son P.C. à Cormicy et prend le commandement du secteur Cormicy-Sapigneul.



Photo de Sapigneul aujourd'hui

Le secteur de Sapigneul aujourd'hui. Cliquez sur la photo.


9 Avril
(Vendredi)



1. Adolphe Raoul
Lefrançois

avait 34 ans.
S.P.A. 46 Officiers 2977 hommes
A 2 heures du matin, le 2e Bataillon du 28e I (Bataillon Pineau) est relevé dans le sous-secteur de Berry Nord par le Bataillon Thibault du 24e I et se porte dans les abris de Cormicy-cote 83.
Du 4 Mars au 8 Avril, le Bataillon a porté ses travaux de défense très activement et les a portés à 200 mètres de l’ennemi.
Une dizaine d’obus tombent dans le secteur de Sapigneul.
Un tué, par balle, à son créneau : Lefrançois (Raoul) (1), 2e.

   

Plan du hameau de Sapigneul
Le hameau de Sapigneul dépend de la commune de Cormicy (Marne).
Les photos de l'album du général Mangin. Source : BNF
Sur le site de la BNF (Gallica),
on pourra admirer les très belles photos de Sapigneul prises par le célèbre général Mangin.


 
10 Avril
(Samedi)
S.P.A. 46 Officiers 2976 hommes
Une vingtaine d’obus tombent dans le secteur de Sapigneul.
Un tué (par balle) : Blanchet, 2e. (1)

 

1. Il s'agit de Georges Blanchet, 35 ans. Voir sa fiche MPLF.

 
11 Avril
(Dimanche)
S.P.A. 46 Officiers 2975 hommes
17 obus tombent sur le sous-secteur de Sapigneul. Quelques obus sur Cormicy vers 5h du soir.
Vers 20 heures, le 3e Bataillon relève le 1er dans le sous-secteur de Sapigneul. Le 1er Bataillon se porte à Cormicy-83. Le 2e à la Chapelle-Gernicourt.
Incorporation du soldat Touzain venu du 24e I.



12 Avril
(Lundi)
S.P.A. 46 Officiers 2976 hommes
Vers 1 heure du matin une vive fusillade éclate sur la gauche du secteur. La 12e Compagnie (Compagnie Martin) ouvre le feu. 2 sections de Cormicy-83 sont appelées en renfort par commandant du sous-secteur de Sapigneul ; au bout d’une heure, tout rentre dans le calme.
A 18 heures, le 2e Bataillon est alerté, à l’occasion d’une opération dans le secteur voisin. Vers 9h une compagnie seulement reste alertée.
Une rentrée.


13 Avril
(Mardi)
S.P.A. 46 Officiers 2977 hommes

Ordre général n°36 du 12 Avril 1915 :
Le Général comandant le 3e C.A. cite à l’ordre du 3e C.A.

Le Lieutenant Bourgeois, Maurice, du 28e I.

« Détaché au QG de la 6e D.I. s’est montré pour le commandement un auxiliaire des plus précieux dans les services les plus multiples dont il a été chargé et  principalement en organisant, à force d’ingéniosité, dans des circonstances délicates, et avec des moyens matériels à l’origine insuffisant, un réseau téléphonique modèle.
« s’est dépensé avec le plus grand dévouement se surmenant au point de compromettre gravement sa santé ».

Ordre n°760 D du 7 Avril 1915 (V6475/1)
Le Général commandant en chef a conféré, à la date du 6 Avril 1915, la médaille militaire aux militaires du 28e, dont les noms suivent :

1e Compagnie
Leverrier, Georges, Mle 4487, 2e cl. «S’est bien conduit au cours de la campagne. Grièvement blessé au combat du 30 Août 1914. A perdu l’œil gauche. »
Couanon, Ch., Sergent, Mle04518. « S’est bien conduit au cours de la campagne. Grièvement blessé au combat du 17 Septembre 1914. A été amputé de la cuisse gauche. »

2e Compagnie
Fortune, M., Caporal, Mle ?. « S’est bien tenu au cours de la campagne. A été grièvement blessé au combat du 17 Septembre 1914. A perdu l’œil gauche. »
Capelle, L.J., Caporal, Mle 03134. « S’est bien tenu au cours de la campagne. Grièvement blessé au combat du 28 Août 1914. A perdu l’œil gauche. »

3e Compagnie
Cartier, Louis, 2e cl., Mle011905. « S’est bien tenu au cours de la campagne. Grièvement blessé au combat du 7 Septembre 1914. A perdu l’œil droit. »

7e Compagnie
Lemonnier, A.G.L., Caporal, Mle4540. « A été blessé grièvement le 4 Septembre 1914 en entraînant les hommes de son escouade à l’attaque d’une lisière de bois fortement occupée par l’ennemi. A été amputé de la cuisse gauche. »

8e Compagnie
Levasseur, G.R., 2e cl., Mle 06645. « S’est bien conduit au cours de la campagne. Grièvement blessé le 4 Septembre 1914. A perdu l’œil droit. »

9e Compagnie
Meslin, Gaston, 2e cl., «  Placé à un poste dangereux, y est resté malgré les rafales d’artillerie. Blessé grièvement au cours du combat du 15 Septembre 1914. A perdu l’œil droit. »
Extrait de l'Elbeuvien du 13 juillet 1915 : la citation de Gaston Meslin
Extrait de l'Elbeuvien du 13 juillet 1915 : la citation de Gaston Meslin.

Aubert, Emile, 2e cl., « Très bon soldat. Volontaire pour toutes missions dangereuses, s’est offert spontanément pour faire une patrouille difficile et a été grièvement blessé le 17 Septembre au cours de sa mission. A été amputé de la cuisse droite. »

11e Compagnie
Lecomte, René, 2e cl., « Excellent soldat ayant courageusement fait son devoir dans toutes les circonstances. Blessé grièvement le 22 Novembre 1914. A été amputé de la cuisse droite. »

1 blessé. 1 évacué.


14 Avril
(Mercredi)
S.P.A. 46 Officiers 2975 hommes
Arrivée du Maréchal des logis Richard, du 7e chass., affecté C. sp. Off. Adjoint au commandant du 1er Bataillon.
1 évacué.
A 20 heures le 2e Bataillon relève le 3e dans le sous-secteur de Sapigneul. Déplacement correspondant des 3e et 1er Bataillon.



15 Avril
(Jeudi)

Photo de Jean Galtier
1. Jean Galtier sera tué le 23 septembre 1915 avant l'offensive du bois de la Folie.
S.P.A. 46 Officiers 2975 hommes
Par décision ministérielle du 30 Mars (J.O. du 7 Avril) le sous-lieutenant Reuter passe au 82e I. Le Capitaine Jérôme est désigné pour prendre le commandement de la 2e Compagnie ; le Capitaine Clouard celui de la 8e Compagnie (Décret du 22 Mars 1915 et décision du Général commandant la Ve Armée n°V6653/1).
Arrivée de l’aspirant Galtier (1).


16 Avril
(Vendredi)
S.P.A. 46 Officiers 2977 hommes

Par ordre général n°762D, le Général commandant en chef a conféré la médaille militaire au soldat  de 2e cl. territorial Carpentier, Albert, Mle 2667, du 28e :
« Soldat intelligent, dévoué et consciencieux ayant donné toute satisfaction au cours de la campagne. Blessé grièvement le 2 Mars 1915. A été amputé de la cuisse droite. »

Une vingtaine d’obus tombent sur l’écluse Sud de Sapigneul.
Un blessé : Quenouille, 10e Compagnie.
2 évacués pour maladie.



Photo de la chapelle gernicourt
La Chapelle-Saint-Hubert à Cormicy, entre les 2e et 3e lignes.


17 Avril
(Samedi)
S.P.A. 46 Officiers 2974 hommes
Le Capitaine Martin, 12e Compagnie, passe au 24e I.
A 20 heures, le 1er Bataillon relève le 2e dans le sous-secteur de Sapigneul. Déplacement correspondant des 2e et 3e Bataillons.



18 Avril
(Dimanche)
S.P.A. 45 Officiers 2974 hommes
Bombardement de Cormicy de 8 à 9h et vers 12h.
Bombardement de l’écluse S. de Sapigneul.
3 évacués pour maladie.


19 Avril
(Lundi)
S.P.A. 45 Officiers 2971 hommes
Bombardement de l’écluse S. de Sapigneul en 77 de 10 à 11 heures. Vers la même heure 1 obus tombe sur Gernicourt blessant 2 hommes de la 11e Compagnie.
Bombardement intermittent de Cormicy dans la matinée.
5 rentrées des hôpitaux (dont 4 pour remplacer les R.A.T.)
1 sous-officier parti pour le dépôt.
2 blessés : Gondoin, Croiseau 11e Compagnie
2 évacués pour maladie.


20 Avril
(Mardi)
S.P.A. 45 Officiers 2971 hommes
Bombardement de Cormicy en 77 de 8h à 9h, vers 12h et 18h. Bombardement du village de Sapigneul en 105 de 16h30 à 16h38.
A 20 heures, le 3e Bataillon relève le 1er dans le sous-secteur de Sapigneul. Le 1er Bataillon se porte à Cormicy-83 et le 2e à la Chapelle-Gernicourt.
3 évacués pour maladie.



21 Avril
(Mercredi)





1. L'adjudant Lemaire est enterré dans la nécropole nationale de berry-au-Bac.
Voir sa tombe.
S.P.A. 45 Officiers 2968 hommes
15 obus de 105 tombent sur Sapigneul vers 10 heures. Le boyau Sapigneul-63 est bombardé en 77 à 200 mètres environ du PC du commandant.
Bombardement de Cormicy en 77 et 88 de 9h à 10h et vers 12h.

Ordre n°8613S de la 6e D.I. du 20 Avril 1915.
« L’adjudant Lemaire du 5e I, cassé de son grade par décision du Général commandant la 6e D.I., en date du 9 Janvier, et affecté au 28e I, comme soldat de 2e classe, a trouvé dans un combat livré le 24 Janvier 1915 une mort glorieuse, à la suite de laquelle il fut cité à l’ordre du régiment.
Pour que la réhabilitation de l’adjudant Lemaire soit complète, le Général commandant le 6e D.I. annule son ordre de cassation en date du 9 Janvier, et prononce le passage de Lemaire, avec son grade, et non comme soldat de 2e classe, au 28e régiment d’infanterie.
Les contrôles des corps intéressés seront rectifiés en conséquence. »  (1)


22 Avril
(Jeudi)
S.P.A. 45 Officiers 2968 hommes
9 obus de 105 tombent sur le village de Sapigneul de 12h40 à 12h50.
De 11h à 12h bombardement de Cormicy.
3 évacués pour maladie.


23 Avril
(Vendredi)
S.P.A. 45 Officiers 2965 hommes

Par ordre N°809 D du 18 Avril 1915, le Général commandant en chef a conféré la médaille militaire à l’adjudant Boscage Lucien du 28e, Mle 28e.
« Sous-officier d’un dévouement et d’une bravoure exemplaires. Sous le feu de l’artillerie et de l’infanterie adverse s’est précipité à la tête  d’une demi section contre une tranchée allemande, dont il a renversé le parapet et tué une partie des défenseurs. A été grièvement blessé d’un éclat d’obus en ramenant sa fraction après avoir accompli sa mission. »

Le Bataillon du 78e Tal qui était affecté à la défenses du sous-secteur Berry Nord ayant été relevé dans ce sous-secteur, est remplacé par deux compagnies du 2e Bataillon du 28e.
Le 2e Bataillon se trouve par suite réparti comme suit :
2 Compagnies dans le sous-secteur de Berry Nord
1 peloton à Gernicourt
1 Compagnie _ dans les abris de la Chapelle
La relève de ces deux compagnies s’effectuera à l’intérieur du Bataillon tous les 4 jours.
Les deux autres bataillons continueront à occuper alternativement le secteur de Sapigneul où ils se relèvent tous les 4 jours.
2 évacues pour maladie.

24 Avril
(Samedi)
S.P.A. 45 Officiers 2963 hommes
A 20 heures, le 1er Bataillon relève le 3e dans le sous-secteur de Sapigneul.
2 évacués pour maladie.
1 rentrée.

 

Le poème allemand de Sapigneul



La chouette de Sapigneul

(proposition de traduction)

Il fait nuit. Dans les tranchées d'Hundertacht
et de Sapigneul, les Saxons veillent.

Contre vents et marrés, les sentinelles guettent d'un œil acéré.
Fidèles à leur patrie, maison, cœur, femme et enfant.

Sous un ciel gris, porté par le vent,
les sentinelles entendent des battements d'ailes.

Sur les ruines du moulin mort s'installe
calmement la chouette de Sapigneul.

Elle surveille, par dessus les fossés et les collines,
si chacun monte bien la garde.

Elle s'envole.
Ses battements d'ailes rappellent aux sentinelles leur devoir de vigilance.

Désormais la chouette de Sapigneul figure sur le mémorial.


Traduction : Patrice Blougorn.
On pourra également dire Hibou au lieu de Chouette.
En effet, le dessin du poème montre un Hibou reconnaissable à ses aigrettes sur la tête.


 
25 Avril
(Dimanche)
S.P.A. 45 Officiers 2962 hommes
2 évacués pour maladie.


26 Avril
(Lundi)

1. Gaston Potin est mort à Loivre le 14 septembre 1914.

Photo de Maurice Molénat, officier du 28e RI
2. Maurice Molénat
est l'un des officiers tués
les premiers lors du conflit.
Voir ce lien.

3. Pierre Dutrut
fut blessé le 22 août 1914
à Leernes. Il décédera
le 5 seprembre 1914.
S.P.A. 45 Officiers 2960 hommes

Ordre général n°41 du 3e C.A. en date du 24 Avril 1915, citant à l’ordre du C.A.

Capitaine Potin, du 28e I : (1)
« Commandant un bataillon violemment attaqué au débouché d’un point, a maintenu son unité derrière les barricades rapidement improvisées malgré l’incendie qu’y provoquaient les batteries ennemies. Est tombé mortellement frappé par un éclat d’obus à la tête pendant qu’il dirigeait la défense. »

Lieutenant Molenat, du 28e I :  (2)
« Commandant de compagnie en l’absence de son capitaine, détaché comme agent de liaison, et ayant reçu l’ordre de renforcer deux compagnies de son bataillon attaquées par des forces supérieures, a été tué au moment où sous un feu d’une extrême violence, il entraînait sa compagnie électrisée par sa bravoure. »

Chef de Bataillon Dutrut, du 28e I :   (3)
« Son bataillon étant attaqué par des forces considérables, a donné à tous le plus exemple d’esprit de décision et de bravoure, en organisant une résistance énergique. Est tombé mortellement blessé, en se portant sur la première ligne sous un feu très violent. »  

Ordre général n°35 de la 6e D.I., en date du 25 Avril 1915, citant à l’ordre de la D.I.
Soldat « Feufeu » Jules (Mle1837)
« A fait preuve du plus grand courage à l’attaque d’une tranchée allemande. A pénétré dans cette tranchée et y a tué de sa main deux soldats ennemis. »

8 obus de 77 tombent à midi 15 sur l’écluse S.
Bombardement de Cormicy à 17h30.

Le régiment est relevé dans son secteur par le 84e I. Il se porte dans la nuit du 26 au 27 sur Ventelaye où il doit être enlevé à 7 heures, le 27, par des voitures automobiles pour être transporté à Fismes.
Le mouvement doit s’effectuer par bataillons, au fur et à mesure de la relève.
3 rentrées.
2 évacués pour maladie.


27 Avril
(Mardi)
S.P.A. 45 Officiers 2961 hommes
A 2 heures, le régiment se porte sur Ventelaye. A 7 heures, il est enlevé par automobiles, sur Fismes, où il est définitivement installé dans ses cantonnements à 11 heures.
1er Bataillon : secteur 2 ; 2e Bataillon, Villette, Cour Le Roland ; 3e Bataillon : Fismette.
Par décision du Général commandant en chef du 24 Avril 1915 n°9071, l’adjudant Bonneau du 28e I est nommé sous-lieutenant à titre temporaire.
5 évacués pour maladie.
2 rentrées.


28 Avril
(Mercredi)
S.P.A. 45 Officiers 2958 hommes
Le régiment occupe les mêmes cantonnements que la veille.
Ordre n°2 de la Brigade citant à l’O. mil. Du 28e –V 4 Juin).
5 évacués.


29 Avril
(Jeudi)

 1. Voir le JMO du mois
de janvier 1915.













2. Gaston Seclin sera blessé
le 26 mai 1915 devant
le bois carré à Aix-Noulette.


3. Alphonse Lebrun
sera tué le 26 mai 1915
à Aix-Noulette.
Voir le lien.
S.P.A. 45 Officiers 2953 hommes

Extrait du J.O. du 27 avril 1915 : sont inscrits au tableau spécial de la médaille militaire les militaires dont les noms suivent : (1)

Langlois (Aristide), Sgt au 28e I (Mle 14077)
« A conduit le 21 Janvier 1915, à deux reprises différentes dans la même journée, sa section à l’attaque de tranchées ennemies avec courage et sang-froid entraînant ses hommes par son bel exemple. A concouru avec sa section à faire 22 prisonniers ».

Prisé (Jean), soldat de 2e cl au 28e I
« Faisant partie d’une section qui s’est lancée le 21 Janvier 1915 à l’assaut deux fois dans la même journée, est entré le premier, les deux fois, dans la tranchée ennemie. »

Seclin (Gaston), soldat de 1e classe, réserviste 28e I (Mle 9421) (2)
« S ‘est toujours fait remarquer par son courage depuis le début de la campagne et particulièrement le 23 Janvier 1915, où il est entré un des premiers de sa section dans les tranchées enlevées à l’ennemi. »

Lebrun (Alphonse) soldat de 2e cl., 28 I, Mle 4350 : (3)
« S’est toujours fait remarquer par son courage depuis le début de la campagne, et particulièrement le 23 Janvier où il est entré un des premiers de sa section dans les tranchées enlevées à l’ennemi. »

Mentré (F.A.) Sergent au 28e I (Mle 736)
« Sous-officier très apprécié de son Cdt de Cie. Chef de demi-section sur lequel on peut compter d’une façon absolue. Nombreuses [annuités]».

Lapeyre (N.E.) Adjudant chef au Batatillon de marche du 28e I
« Courageux et énergique, blessé, revenu au front. Nombreuses annuités. »

11 évacués pour maladie.


30 Avril
(Vendredi)
S.P.A. 45 Officiers 2942 hommes
Ordre du Régiment citant à l’O. des Mel… du Régiment (V. 4 Juin)
Le régiment occupe les mêmes cantonnements que la veille.
Sous-lieutenant Depré rentré directement de Limoges.
A 9 heures, revue du régiment en tenue de campagne par le Colonel ; présentation du drapeau suivie d’un défile.
Une revue d’effectif est passée dans les unités.

Sources :
- JMO du 22e Régiment d'artillerie de campagne (RAC), avril 1915.
 
Un grand merci à Patrice Blougorn, Albert Fructus et Gerd Galle.

Lire le JMO de mai 1915 : accéder à la page


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