'Le JMO du 28e RI
L'attaque au gaz du 21 février 1916

Bandeau, Maucourt


Le 21 février 1916, le 28e RI va connaître l'un des jours les plus sombres de son histoire.
Les Allemands dirigent plusieurs vagues de gaz sur les tranchées occupées par la 11e Brigade.
Les hommes, surpris dans leur sommeil, vont vivre le pire cauchemard de la guerre chimique.


Extrait commenté du Journal de marches et d'opérations (JMO).
Disponible au SHD de Vincennes. Cote 26 N 603.

Attention, il s'agit d'une transcription. J'ai peut-être fait des erreurs de transcription et de copie.
N'hésitez-pas alors à me faire part de vos remarques, par mail.

Le sigle S.P.A. signifie : Situation des prises d'armes.

Les passages écrits en vert sont des remarques personnelles.
Les termes mis entre crochets sont des mots que je n'arrive pas à déchiffrer.


Encadrement du Régiment à la date du 1er Février 1916

État Major
Lieutenant-Colonel Roller  Louis Eugène Marcel AD 3.9.15
Capitaine faisant fonction de Major Jacony Paul Marie Jules AD 22.2.15
Médecin Major 2e classe Chef de service Jammes  François Joseph Ernest AD 24.6.12
Officier téléphoniste DI, Lieutenant de Fontanges  Jean RD 28.12.14
Officier dét. DI, Lieutenant Bourgeois RD 22.1.15
Officier téléphoniste Régt Lieutenant Blondel Henry Paul Georges RD 5.1.16
Officier porte-drapeau Sous-lieutenant Jouannon René AT 7.10.15
Officier d'approvisionnement Lieutenant Virolleaud André AT 29.1.15
Officier de détails Sous-lieutenant Bonneau Louis AT 24.4.15
Chef de musique 1re classe André Sylvestre Paul AD 30.10.04
  
Compagnie de Mitrailleuses
Régiment n°1
Lt Danglard RT 7.10.15
Pierre Louis
S/Lt Chipaux AT 14.10.15
René Alphonse
Régiment n°2
Cne de Blois AT 10.12.15
Jean, Timothée, Alfred
S/Lt Laugier AT 7.10.15
Maurice
S/Lt Cambours RT 4.11.15
Jean, Louis, Joseph
Régiment n°3
Lt Artaud AT 7.10.15
Alfred

S/Lt Laimé AT 7.10.15
Jean, Adolphe, Marie

S/Lt Barœn RT 27.12.15
Firmin, Sosthène

 
1er Batailllon
Chef de Bataillon Meyer George, Edouard AD 25.12.14
Médecin Aide Major 1re classe Trançon Henri Jules Marie RD 21.12.14

1re
Cne Guillebot AT 7.10.15
Ernest Marie

Lt Legoux RT 7.10.15
Eugène Emile

S/Lt Pomepui RT 8.1.16
Charles, Emile, Eugène
2e
Cne Jérôme AD 22.3.15
Albert Félix

S/Lt de Clausade AT 2.6.15
Jean Charles

S/Lt Grenier RT 7.10.15
André Eugène

S/Lt Bigot RT 29.12.15
André, Marie, Joseph
3e
Lt Jolin RT 7.10.15
Camille

S/Lt Riard RT 7.10.15
Eugène

S/Lt Taffary RT 3.11.14
Henry

S/Lt Fontaine RT 24.5.15
André
4e
Cne Obry TD 25.9.15
Marie Ange

S/Lt Seguin AT 2.6.15
Maurice

S/Lt Martin RT 7.10.15
Georges Henri

S/Lt Morel AT 28.4.15
Armand Alfred
 
2e Bataillon
Chef de Bataillon Ollié Léopold, François, Joseph, Jean AT 12.9.14
Médecin Aide Major 2e classe Lançon Jules, Eugène, [Joaimes] RD 29.6.12
5e
Lt Fromaget AT 7.10.15
Auguste

Lt Lelièvre RD 12.09
Jean Baptiste

S/Lt Lavallée RT 3.8.15
Louis Charles Eugène

S/Lt Emo RT 7.10.15
Léonce
6e
Cne Bedour AD 22.2.15
Jean Baptiste

Lt de Mauvoisin RT 7.10.15
Joseph Florentin

S/Lt Lacau RT 27.6.15
Maurice

S/Lt Vaugelade RT 29.12.15
Eugène Albert
7e
Cne Papembourg TD 5.1.16
Louis Eugène Henri

S/Lt Bazin RT 14.11.14
Albert Joseph

S/Lt Fortier RT 9.3.15
Marc

S/Lt Couillard RT 7.10.15
R... Emile
8e
Lt Le Bras RT 7.10.15
Henri Emile

S/Lt Joret RT 2.6.15
Georges Auguste

S/Lt Brou TT 2.6.15
Jacques Gaston

S/Lt Alary AT 22.12.15
Etienne François
 
3e Bataillon
Chef de Bataillon Bereni Marius Viennus RD 20.9.15
Médecin Aide Major 2e classe Lemarié Paul Ferdinand RT 13.11.15
9e
Lt Huet RT 7.10.15
Eugène Charles Léon

S/Lt Martinon AT 5.12.14
Daniel, Antoine

S/Lt St-Mleux RT 2.6.15
Henri
10e
Cne Dherse AD 22.1.15
Henri Léon

Lt Grillet AT 7.10.15
Jean

S/Lt Hibert RD 10.4.12
Edmond Louis

Souvré RT 14.10.15
Marcel Louis Joseph
11e
Cne Fitte RT 7.10.15
Albert Henri

Lt Miège AT 2.6.15
Adolphe François

S/Lt Leroux AT 7.10.15
Georges Charles

S/Lt Lallier RT 3.5.15
Robert
12e
Cne du Baudiez AD 24.9.08
[Ange] Paul Henri

Lt Duché RT 7.10.15
Henri

S/Lt Minart AT 2.6.15
Jacques

S/Lt Lobjoy RT 14.10.15
Jean


1er Février
(Mardi)

1. On pourra ainsi rencontrer Louis Sauget dans le témoignage de Louis Maufrais
J'étais médecin dans
les tranchées
.
Louis Maufrais du 94e RI
S.P.A. 62 Officiers 2776 hommes

Aucune activité de l’artillerie allemande.

De 16h45 à 17h30, une vingtaine de grenades Aasen et 12 torpilles de 58 sur la 1re ligne allemande entre les points 796 et 798.
Dans la nuit continuation des travaux d’amélioration du secteur (approfondissement de boyaux ; défenses accessoires).

Mutations (J.O. 29.1.16)
Par D.M. du 25.1.16, avec la mention « service », M. Sauget, chef de bataillon, 28e, passe au 94e I (1)
et M. Cambours, officier interprète de 3e classe à l’EM DI, affecté temporairement comme sous-lieutenant à titre temporaire au 28e I.

A 21h30, 4 obus de 75 sur une mitrailleuse allemande (en 810) qui vient de tirer sur notre première ligne.
4 évacués.

 

Méharicourt
Reproduction de la carte du secteur occupé par le 28e RI
Carte du JMO du 28e RI (janvier 1916).
Cliquez pour agrandir. Plan :V. Le Calvez.


2 Février
(Mercredi)
S.P.A. 62 Officiers 2772 hommes
Journée calme.
A 21h30 4 coups de 75 sur le point 810.
La nuit travaux de réfection du secteur et de renforcement des défenses accessoires.

Ordre général n°103 du 1er Février 1916 de la 6e DI.
Le général commandant la 6e DI cite à l’ordre de la DI
Le sous-lieutenant Macqueron, Alban , du 28e RI
« Jeune officier qui a donné les plus beaux exemples de courage au cours de la campagne. A montré une extrême énergie en continuant à entraîner sa compagnie à l’assaut malgré plusieurs blessures. Est tombé sous les balles à 20 mètres des tranchées ennemies (affaire du 26 Septembre 1915). »
QG le 1er Février 1916
Le Général commandant la 6e DI (S) Jacquot

Alban Macqueron
Le jeune Alban Macqueron fut tué en septembre 1915 devant le bois de la Folie
(Neuville-Saint-Vaast, au nord d'Arras, Artois).
Merci à Thierry et à Guilhem.

Ordre n°13 de M. Le Général commandant la 11e Brigade du 31.1.15
« Appelé par décision du Général commandant en chef à prendre un autre commandement, je quitte la 11e brigade à la date de demain 1er Février.
Je salue vos drapeaux.
Depuis seize mois que je vous commande et que je vous vois à l’œuvre, je n’ai pu qu’apprécier et admirer vos vertus militaires.
Je veux y rendre hommage encore aujourd’hui.
En même temps, je tiens à saluer avec vous ceux des nôtres qui sont tombés en braves à Sapigneul, à Berry-au-Bac, à Aix-Noulette, aux Cinq Chemins, devant la Folie, partout où nous avons combattu.
Gloire à eux qui sont morts pour la patrie !
Mais souvenons-nous ! Et que leur noble exemple nous rappelle chaque jour le devoir qu’il nous reste à remplir.
Gas du 24e et gas du 28e, au revoir et hardi jusqu’au bout, pour la France ! »
Le général commandant la 11e Brigade I.
(S) A. Boulangé.

Par D.M. du 25.1 .16, JO du 29.1.16, le Chef de bataillon Sauget, du 28e, passe au 94e I.
Le général Boulangé, commandant la 11e Brigade, est nommé au commandement de la 51e DI.
Le général Pont, 1er Aide Major Général, est nommé, au commandement de la 11e Brigade.
(note 17.142 GQG 28/1/16 et 2314/S 1/2/16 6e DI).

3 rentrées. 7 évacués.

   
3 Février
(Jeudi)
S.P.A. 62 Officiers 2768 hommes
Fusillade légère dans la journée, plus active la nuit.
Léger bombardement dans l’après-midi, notamment à 14 h (6 105 sur boyau Baumgarten), 15h15 et 18h40 ( 2 105 et 12 77 sur 2e ligne, près de la route Fouquescourt-Maucourt), 19h35 et 20h15 (25 77 sur la région des Pommiers).
Évacué : néant.

     

Le bois du Calvaire, Maucourt (80). Photo : V. Le Calvez
Le bois du Calvaire, Maucourt (80). Photo : V. Le Calvez

 
4 Février
(Vendredi)
S.P.A. 62 Officiers 2768 hommes
Journée calme. Fusillade la nuit.
Quelques 77 isolés au sud de Méharicourt de 15 à 17h.
Une rafale de 75 sur un point (791-798) de la 1re ligne ennemie, où des travailleurs étaient entendus.
La nuit, continuation des travaux d’organisation du secteur, notamment de construction d’abris en 1re ligne (par le génie) et mise en défense des boyaux Baumgarten et des chasseurs.
Blessés : 2 : Ferrant M., caporal ; Lelogeais P., 12e.
Rentrées : 2.

 
5 Février
(Samedi)

1. Eugène, Albert Pasquier
est enterré dans la nécropole nationale de Maucourt.
Il avait 22 ans.
Cliquez sur la petite croix pour visualiser sa sépulture.
S.P.A. 62 Officiers 2768 hommes
Journée très calme.
Entre les 1res et 2e lignes, près de la route Fouquescourt-Maucourt, 12 105 vers 16 heures et quelques 77 à 19h15.
17 torpilles Aasen lancées de 13 à 14 h sur 795 (emplacement mitrailleuses)
1 tué : Pasquier E., 5e. (1)

 
6 Février
(Dimanche)






1. André Verdière
décédera en avril 1916
à Verdun et enterré à la nécropole Bevaux ed Verdun.
Voir ici sa citation.
S.P.A. 62 Officiers 2767 hommes
Journée calme.

A 16h45, une vingtaine de 77 sur la 1re ligne SE de la route Fouquescourt-Méharicourt.
Tir de repérage de torpilles Aasen sur un abri de mitrailleuses en construction au point 796.
Nuit du 6 au 7 : continuation des mêmes travaux que les jours précédents.

Ordre général n°104 du 4 Février 1916, 6e DI.
Le général commandant la 6e DI cite à l’ordre de la DI.
Le sergent Verdière, André, matricule 2435 du 28e I.
(1)
« Sous-officier qui a donné de nombreuses preuves de courage. S’est porté en avant de la tranchée le 10 Décembre 1915 et s’est emparé d’un patrouilleur ennemi blessé. S’est de nouveau porté en avant de nos défenses accessoires le 30 Janvier 1916 au risque de tomber sous les balles pour s’emparer d’un aspirant, chef de patrouille, blessé par nos guetteurs ; l’a ramené dans nos lignes malgré sa résistance. »
Le Général commandant la 6e DI.
(S) Jacquot
Méharicourt
Mutations prononcées provisoirement par le général commandant en chef le 22.1.16 et définitivement par décision ministérielle des 25.1.16 (Gonthier JO 29.1.16) et 30.1.16 (Bereni JO 1.2.16)
Chef de bataillon Gonthier, François Adolphe, du 114e I passe au 28e I

Chef de Bataillon R. Bereni, du 28e I, passe au 68e Territorial.

Le Chef de Bataillon Gonthier rejoint le corps. Le commandant Bereni lui passe le commandement du 3e Bataillon le 7 au matin.
Dans la nuit du 6 au 7 (2e partie), relève du 3e Bataillon par le 1er. Le 3e se transporte à Rosières (99e DT).
1 blessé : Terrier L.H. 7e.
1 rentrée.

 

Le 28e RI est donc commandé par le lieutenant-colonel Louis Roller avec :
. 1er bataillon : commandant Georges Meyer, tué à Verdun (avril 1916)
. 2e bataillon : commandant Léopold Ollié, tué à Verdun (juin 1916)
. 3e bataillon : commandant François Gonthier, fait prisonnier à Verdun ( juin 1916)

 
7 Février
(Lundi)









1. Voir
le lien ici.
S.P.A. 62 officiers 2767 hommes
Journée calme.
A 15 heures, 12 torpilles de 58 et 25 torpilles Aasen sur l’abri de mitrailleuses repéré la veille, qui est bouleversé.
De 14h10 à 14h40, entre la 1re et la 2e ligne aux environs de la route Fouquescourt-Méharicourt, 32 77.
A 20h05, 16 77 sur la 2e ligne, en face de 816.
Dans la nuit, continuation des travaux.

Par note, n°32 P/3 du 3e CA du 5 Février 1916 le capitaine Degraine, du 28e, passe au 24e I.
Ordre n°2354D du 27/1/16, conférant à la date du 27/1/16 la médaille militaire à :
Dubois, Joseph, René, matricule 0676, Adjudant au 28e I :
« Atteint d’une luxation de la clavicule le 1er Septembre 1914 a donné un très bel exemple en revenant au feu le bras en écharpe. Très grièvement blessé le 4 Septembre 1914. Impotence fonctionnelle du bras droit. » (1)

3 blessés : Marécal L.R., 7e ; Jandriat M., Leroux, G., 12e.
3 évacués.
2 rentrées.

 
8 Février
(Mardi)
S.P.A. 62 Officiers 2763 hommes
Journée calme
Une certaine activité de l’artillerie, surtout en 77, et principalement sur la 1re ligne au S.O. de la route Fouquescourt-Méharicourt (une cinquantaine d’obus par moitié, entre 18h50 et 20h30 et S.O. de la route Fouquescourt-Maucourt, une dizaine de 77 à 11h10).
Quelques 105 à 9h sur la 1re ligne près de la route Fouquescourt-Maucourt ; à 10h15 et vers 17h30 sur la région du Saillant et N. du Saillant.
1 homme venu du PD6.

  

Henri Épinette, décédé le 8 février 1916.
Le 8 février 1916, Henri Épinette décède de maladie à Pierrefonds. Il est enterré dans la nécropole nationale.

 
9 Février
(Mercredi)
S.P.A. 62 Officiers 2764 hommes
Journée calme. De 14h15 à 15h25, 25 105 entre les anciennes tranchées de 1re ligne et la ligne de soutien au S.O. de la route Méharicourt-Fonquescourt.
A 14h envoi de 8 torpilles Aasen sur l’emplacement d’une mitrailleuse allemande à 50 m  au sud de 791.
3 rentrées. 4 évacués.

    

Obus
Obus du secteur de Maucourt (photos : V. Le Calvez, avril 2009).
Nombre d'obus n'ont pas explosé et demeurent toujours un danger mortel.
Ne les manipulez pas et prévenez la gendarmerie.

 
10 Février
(Jeudi)


1. Le JMO de la 11e Brigade indique que 400 obus tomberont sur Méharicourt.


















3. Pierre Theillac décédera le 11 février 1916. Il est enterré à Cambronne-les-Ribécourt.
S.P.A. 62 Officiers 2763 hommes
Journée assez agitée.
(1)
A 11h35, 12h10 et 15h35, tirs de 75 sur différents points de la 1re ligne ennemie où des travaux ou une certaine agitation avaient été observés (une quarantaine d’obus).
A 11h35, tir de 8 torpilles de 58 et de 10 grenades Aasen sur un observatoire à 80 m Sud de 791.
Artillerie ennemie active, presque exclusivement en projectiles lourds.
De 10h à 10h45 et à 12h15 tir de 105 (25 obus) sur la région de la route Fouquescourt-Maucourt.
De 11h30 à 12h30, tir de concentration en 77, 105 et 150 sur Méharicourt, blessant 5 hommes.
A 13h, 23 : 77 sur la région route Fouquescourt-Méharicourt.
Le bombardement principal est effectué dans l’après-midi sur le Saillant :
A 12h35, 20 210 et 20 105
De 15h35 à 16h40 : 60 150
A 15h55 15 150
A 16h20 10 150

Par lettre du grand quartier général n°1930 du 3/2/1916 transmise par la 6e DI sous le n°2811 du 8/2/16, M. le Capitaine Obry est remis à la disposition du Ministre en vue de son emploi à l’intérieur.
M. le sous-lieutenant Hibert passe à la 4e Cie et en prend le commandement. M. Le sous-lieutenant Bigot passe à la 10e Compagnie.

8 tués :
Butant M., 1re
Marie M., caporal ; Rosse M. ; David E. ; Tasset G. ; Carpentier P. ; Chambre E. ; Bauche E. ; 8e.
(2)

9 blessés :
Cohendy J.L., Mallet R, 1e ; Houei P.M. sergent , Chriris H. , Joyez A.J. , Theillac P., 2e 
(3) ; Patly A., sergent 8e ; Chauveau L., Barthélémy A. , 8e.

2. Gustave Eugène Tassel Cliquez sur la petite croix pour visualiser sa sépulture., Pierre André Carpentier Cliquez sur la petite croix pour visualiser sa sépulture., René Chambe Cliquez sur la petite croix pour visualiser sa sépulture.,
Auguste Alexandre Bauche Cliquez sur la petite croix pour visualiser sa sépulture. sont enterrés à Maucourt.
Notons également Mary Butant, Maurice Marie, Marcel Rosse, Ernest David.

Maucourt
79 soldats du 28e RI sont enterrés à Maucourt (sépultures individuelles).
Voir ici.
Photo : V. Le Calvez

La tombe d'Ernest David à Elbeuf-sur-Seine
Ernest David, tué ce jour, est enterré dans le carré militaire d'Élbeuf-sur-Seine (76).
Photo : Stéphan Agosto.

   
11 Février
(Vendredi)







1. Joseph Maupin décédera quelques jours plus tard.
Voir sa fiche MPLF.
S.P.A. 61 Officiers 2746 hommes
Journée assez calme. Dans l’après-midi, quelques 77 sur la région chemin Fouquescourt-Méharicourt.
Dans la nuit continuation des travaux d’amélioration et de défense de secteur.

Ordre n°2361 D du GQG du 21/1/16 (et A. Mle JO 28/2/16) nominant au grade de Chevalier de la Légion d’honneur :
M. Maupin Joseph, sous-lieutenant à T.T. au 28e I :
« Jeune officier plein d’entrain et de courage. A été très grièvement blessé le 17 janvier 1916, pendant qu’il organisait des défenses accessoires, en avant de notre front, dans les conditions les plus périlleuses. » (1)
(Attribution de Croix de guerre avec palme).
1 évacué.
5 rentrées (hommes rejoignant d’un dépôt d’éclopés).

 
12 fevrier
(Samedi)
S.P.A. 61 Officiers 2750 hommesMéharicourt
Journée calme, à l’exception d’une soixantaine de 150 sur le Saillant de 11h30 à 12h30. Quelques 77 sur le chemin Fouquescourt à 16h35.
Dans la nuit du 12 au 13, le 2e bataillon est relevé par le 3e Bataillon qui se rend à Rosières.

Ordre général n°108 du 10/12/19 de la 6e DI :
Le général commandant la 6e DI cite à l’ordre de la DI :
Bereni, Marius Viennus, Chef de Bataillon au 28e I :
« Après avoir été blessé en Août 14, a sollicité son affectation dans un régiment actif. A donné depuis le début de la campagne le meilleur exemple à sa compagnie puis à son bataillon. A fait preuve de calme et d’énergie dans le commandement d’un sous-secteur difficile. »
Le général commandant la 6e DI : (S) Jacquot.

 
13 Février
(Dimanche)
S.P.A. 61 Officiers 2750 hommes
Journée calme. Une cinquantaine de 150 dans la matinée (de 10 à 13h) sur la région du Saillant.
A 15h20 22 torpilles ennemies sur le Saillant. 12 coups de 75 tirés sur l’emplacement du minenwerfer en 798.
Nuit très calme. Continuation des travaux.
2 blessés : Villy E.L., 3e ; Fromage J., caporal, 6e.
1 rentrée.

 
14 Février
(Lundi)







1. Jean Allot avait 21 ans.
Il était originaire de Oisemont dans la Somme.
Voir sa fiche MPLF.
S.P.A. 61 Officiers 2749 hommes.
Journée et nuit calmes.

Ordre du Régiment n°19
Le lieutenant colonel commandant le 28e RI cite à l’ordre du régiment :
Le soldat 2e classe Chiris, Honoré, n° matricule 7263, 2e compagnie
« Belle conduite au cours de la campagne. Blessé grièvement le 10 Février 1916 à son poste de combat. »
PC le 13 Février 1916
Le lieutenant-colonel Roller commandant le 28e I : (S) Roller

1 tué : Allot J., caporal, CMR2.
(1)
3 évacués. 1 rentrée.

  
15 Février
(Mardi)
S.P.A. 61 Officiers 2746 hommes
Journée et nuit calmes. Continuation des travaux de renforcement et d’amélioration du secteur.
A 16h20, 10 77 sur le boyau Baumgarten.
Evacués : néant.

  
16 Février
(Mercredi)
S.P.A. 61 Officiers 2746 hommes
Journée et nuit calmes. Continuation des travaux.
(1)
M. Le capitaine du Baudiez évacué p.m.

  

1. Le JMO de la 11e Brigade indique un très mauvais temps.

   
17 Février
(Jeudi)
S.P.A. 60 Officiers 2746 hommes
Infanterie allemande sans activité.
L’artillerie par contre a été active dans la journée et a tiré une centaine d’obus de 77 105 et 150, en particulier sur l’ouvrage de Wagram (une quarantaine de 77 et une quinzaine de 105 en 2 fois ; 11 h et 17h) et sur la région du chemin de Fouquescourt à Maucourt (une quarantaine de 150  de 11h à 12h15).
Des travaux de mine allemande sont perçus à 100 m N. du Saillant.
1 blessé : Dreux D., 12e.
2 évacués. 5 rentrées.

  
18 Février
(Vendredi)
SPA 60 Officiers 2748 hommesMéharicourt
Dans la matinée du 17, les trains et la CHR et la 9e (6e compagnies de réserve) se transportent à Beaufort, où ils cantonnent.
Dans la matinée du 18, le 2e bataillon se transporte de Rosières à Beaufort où il cantonne (baraquements).
Journée calme. Quelques 77 de 10 à 11 heures sur la région du Saillant et le boyau Baumgarten.
14 torpilles allemandes sur la région N. du Saillant.
Les travaux de réfection et d’amélioration du secteur continuent, bien que très ralentis par la pluie. Les communications sont très difficiles dans les boyaux.
Des bruits de mine continuent d’être entendus.
Dans la 2e partie de la nuit, le 2e bataillon relève le 1er dans le secteur (sous-secteur de gauche). Le 1er bataillon se porte et cantonne à Beaufort.
1 blessé : Gauthier A., 2e.

     

La mort n'a pas épargné les frères Pitaval de la 11e compagnie.
Dans la 11e compagnie, deux frères : Félix (20 ans) et Benoist (23 ans).
Ils trouveront la mort, ensemble le 21 février...


 
19 Février
(Samedi)
SPA 60 Officiers 2747 hommes
Journée et nuit calmes. A 5h30, le 20, une dizaine de grenades tombent sur nos défenses accessoires vers l’intersection de la 1re ligne et la route Fouquescourt-Méharicourt, venant du poste d’écoute ennemi de 816. Tir de représailles de 75 sur ce poste.
Continuation des travaux.
Les bruits de mine continuent.
Par note n°82/P3 du 17/2/16 du 3e CA, M. le Médecin Aide Major de 1re classe Lhomel, du GBD 99 passe au 28e I, en remplacement de M. Gassiot, évacué.
3 rentrées.

    

Michel Jacques le Seigneur, sergent du 28e RI
Parmi les hommes de la 5e compagnie, notons la présence d'un Jésuite : Michel Jacques-le-Seigneur .
Ce religieux sera tué lors de l'attaque aux gaz du 21 février 1916.
Merci à Laurent Soyer  et à Stéphan Agosto.

Maurice Thonon de la 6e compagnie.
Maurice Thonon sera une autre victime de cette attaque aux gaz.
Touché le 21 février, il décédera le lendemain à Hangest-en-Santerre.
Extrait du tableau d'Honneur de la Grande Guerre, Tome 3 Edition Archives et Cultures.
Merci à Xavier.

 
20 Février
(Dimanche)
SPA 60 Officiers 2750 hommes
Matinée calme.
Dans l’après midi, de 12h20 à 13h40 activité de l’artillerie ennemie, principalement sur les boyaux Baumgarten et les Chasseurs : une vingtaine de 105 et une quarantaine de 77.
Passage de deux avions ennemis venant de l’Est de Chilly à 14h55. Autre avion à 16h15.
Bruits de mine observés au même point à 9h et 17h40.

A. Min. inscrivant au tableau spécial de la Médaille militaire (JO 17/2/16) (pour prendre rang du 24/1/16)
Dessol (Léon, Paul) sergent au 28e I, 8e compagnie, matricule 4281
« Excellent sous officier plein d’allant et d’entrain. Grièvement blessé le 28 Octobre 1914. Impotence fonctionnelle de la main droite. Perte de deux phalanges de l’index et du médius de la main gauche. »

Le médecin Aide Major de 1re classe Lhomel rejoint le corps.
1 blessé : Bertho, 10e. 1 rentrée.



  

L'attaque aux gaz du 21 février 1916
Alors que les Allemands déclenchent la gigantesque bataille de Verdun, les poilus du 28e RI vont être victimes d'une importante attaque aux gaz. Les effets ne se feront pas sentir de suite mais beaucoup de soldats évacués décéderont le lendemain dans les ambulances de la région.


21 Février
(Lundi)

1. Selon le rapport Florentin publié ici, le terrain est plat et le vent soufflait assez fortement
de l'Est-Sud-Est.












2. A 6 heures, on commence
à sentir le chlore à Amiens,
soit à 34 km !





























































3. Quelles sont les compagnies touchées ?
2e bataillon :
5e, 6e et 7e compagnies

3e bataillon :
9e, 11e et 12e compagnies.
















4. Beaucoup de soldats ont été intoxiqués car ils ont été surpris dans leur sommeil. D'autres n'ont pas eu le temps de se munir de leur masque car ils alertaient les autres.
























5. Les gaz ont également eu
un effet sur les poignées
de baïonnettes, les fusils,
les mitrailleuses
et les fils téléphoniques.


SPA 60 Officiers 2750 hommes

5h
Sifflement produit par l’émission de nappe gazeuse. Emission de la première nappe gazeuse. (1)
Mise en action des moyens avertisseurs. Mise en œuvre des moyens de protection individuelle et collective. Les guetteurs donnent le signal d’alerte avec une extrême rapidité.
La première ligne et les mitrailleuses ouvrent un feu très vif sur la nappe gazeuse.
Les bombardiers tirent les mortiers Aasen.

5h5
Tir très violent de l’artillerie allemande avec obus lacrymogènes et suffocants (dans la région des contre attaques et sur Méharicourt).

5h10
Émission d’une deuxième nappe gazeuse très dense. Les moyens employés pour en combattre l’effet sont les mêmes que ceux mis en action à 5 heures. Les hommes commencent à souffrir de l’action des gaz.
(2)

Méharicourt
Carte du secteur le 21 février 1916. La 16e DIC (44e RIC et 37e RIC)
se tient à la gauche de la 11e Brigade.

6h15
Bombardement ennemi sur tout le front ; un barrage ennemi est fait en arrière de la région du Saillant.
Tous les hommes demeurent à leur poste.

6h25
Une troisième nappe gazeuse est lancée par l’ennemi, tout particulièrement sur la région du Saillant. Elle est bientôt suivie d’une 4e nappe.
(3)
Action des gaz sur les six compagnies de première ligne et de soutien ; mais en particulier sur les compagnies du Saillant et au nord du Saillant : toux, irritation des muqueuses, larmoiements.
Une compagnie (8e compagnie) tient l’ouvrage du Calvaire.
Le 1er Bataillon (capitaine Jérôme) venu de Beaufort se porte en avant à la disposition de la brigade.


8h
Le bombardement s’est accentué surtout en première ligne. On a l’impression d’une attaque imminente.

8h5
Devant la droite du régiment (région Fouquescourt-Méharicourt) l’ennemi essaie de sortir de sa tranchée. Il est fauché immédiatement par les feux de la 1re ligne et des mitrailleuses.

8h10
Les effets des gaz se font sentir davantage. Les compagnies du Saillant ne tardent pas à avoir la moitié de leur effectif hors de combat.
(4)
Une compagnie (10e Compagnie) est envoyée en renfort au bataillant du Saillant (commandant Ollié).

9h5
Une accalmie se produit. On a l’impression que l’attaque allemande a échoué malgré de gros moyens mis en œuvre.
De nombreux hommes sont indisposés : toux, irritation des muqueuses, larmoiements, coryza, vomissements, asphyxie.

10h
La 8e compagnie qui tenait le Calvaire est envoyée en renfort dans le secteur du bataillon du Saillant (comandant Ollié). A partir de 10 heures les conséquences de l’action des gaz deviennent de plus en plus graves.

12h45
Les deux compagnies du Saillant (5e et 6e compagnies) très éprouvées sont relevées par deux compagnies (8e et 10e compagnies). Une 3e compagnie (1re compagne) est, avec l’autorisation du général commandant la 11e Brigade mise à la disposition du Bataillon de droite.

13h30
L’indisponibilité des éléments atteints par les gaz ne va pas en s’atténuant, au contraire.
(5)
Demande de tir systématique, très lent, mais très prolongé sur la première ligne allemande pour entraver tous nouveaux préparatifs.

15h
Situation très calme en première ligne mais le grand nombre d’hommes malades rend désormais la relève des compagnies de première ligne et de soutien nécessaire ; les hommes les plus valides souffrent de maux de tête et sont plus ou moins hébétés.
Le Général commandant la 11e brigade met tout le 1er Bataillon (capitaine Jérôme) à la disposition du lieutenant-colonel pour relever les compagnies éprouvées.

plaque à la mémoire de Marcel Chandioux. Photo : Jean-Michel
Marcel Chandioux fait partie des victimes de cette attaque. Il appartenait à la Compagnie de mitrailleuses n°1.
Il est enterré au cimetière du père Lachaise.
Photo : Jean-Michel Lasaygues.
Le vitrail à la mémoire du sergent Martin. Église de Saint-Jean-de-Folleville (76).
Le sergent François Martin de la 5e compagnie sera aussi intoxiqué par les gaz.
Comme tant d'autres, il succombera à ses blessures le 21 février 1916 à l'ambulance d'Hangest-en-Santerre.
Photo : Valérie Quevaine.

Sépulture d'Ernest Prévost de la 9e compagnie du 28e RI. Enterré dans le carré militaire de Louviers. Photo : Thierry Guilbert
Des dizaines d'hommes du régiment succombèrent dans les hôpitaux de la Somme.
C'est le cas d'Ernest Prévost de la 9e compagnie.
Décédé à Hangest-en-Santerre, il est enterré dans le carré militaire de Louviers (27).
Photo : Thierry Guilbert.

19h
Les compagnies du 1er Bataillon se portent en première ligne et en soutien. L’opération terminée, le régiment a six compagnies en première ligne et soutien (1e, 2e, 3e, 4e, 8e et 10e Compagnies).
Les 6 autres compagnies se reconstituent à Méharicourt. Le nombre des hommes hors de combat est considérable. Les effets tardifs de l’action des gaz se font sentir (vomissements, phénomènes d’intoxication, défaillance cardiaque).
L’évacuation des malades dans les boyaux boueux ne s’effectue pas que lentement.

20h
Calme à peu près complet sur le front.
Continuation de l’évacuation des malades avec l’aide des brancardiers divisionnaires.
Nuit du 21 au 22 calme. Continuatin de l’évacuation des malades pendant la nuit.
De belles preuves de ténacité tant sous le bombardement que sous l’action des gaz ont été données par de nombreux soldats et gradés du 28e.

Pertes 483 dont :


Tués Disparus Asphyxiés Blessés
Officiers 3
7
Sous-Officiers
Et Soldats
14 (t)
80 (int)
13 339 27
Total 97 13 346 27


  
22 Février
(Mardi)
SPA 50 Officiers 2267 hommes
Journée calme. Nuit du 21 au 22 occupée à la relève des malades.
2 blessés : Tourre H., 3e ; Clerembosq J., 3e.

    


Quatre régiments seront touchés par cette attaque : les 44e et 37e RIC et les 24e et 28e RI.

  

La guerre de tranchées entre le 28e et le 24e aura-t-elle lieu ?

Le lieutenant Duché relate une anecdote assez intéressante concernant les relations entre les deux régiments de la 11e Brigade.

L'histoire se situe lors de l'attaque du 21 février 1916 :
« On me signale que quelques Boches ont tenté de déboucher, notre fusillade et le barrage précis de notre artillerie les ont vite cloués sur place ou rejetés dans leurs tranchées.
De droite, je reçois un compte rendu inquiétant : l’ennemi aurait abordé les tranchées du 24e : j’ordonne aussitôt l’envoi d’une patrouille dans la première ligne du 24e, expédie des coureurs au commandant de la Compagnie du 24e mon voisin, afin d’avoir des renseignements et établit dans la tranchée de soutien un solide poste de soudure d’une demi section pour parer à toute éventualité.
La patrouille rend compte, la première ligne du 24e sur un assez long trajet est inoccupée. Pas plus de boches que de poilus du 24e. Elle rapporte toutefois deux grenades et une cisaille boches. Les Boches sont donc en effet descendus dans la tranchée, mais peu nombreux craignant d’être contrattaqués, ils ont dû se replier aussitôt.
Le 24e réoccupe d’ailleurs peu de temps après sa première ligne.
Je signale naturellement cet incident au chef de Bataillon et des remontrances durent être adressées par la Division au Colonel Pineau commandant le 24e car ce dernier, l’affaire terminée, vient de sa personne faire une enquête en première ligne et questionner les patrouilleurs de la Compagnie espérant peut-être les mettre en contradiction ou obtenir une détractation. Ce fut peine perdue. La présence des pièces à conviction (grenades, cisailles) leur permirent de ne rien retrancher à leur compte rendu primitif au grand mécontentement du Colonel. Le sergent Gosse qui commandait à droite me raconta par la suite, l’intervention de ce chef.»

  
23 Février
(Mercredi)
SPA 50 Officiers 2265 hommes
Vers 1h et 4h quelques indices dénotant un certain travail de l’ennemi sont signalés.
Bruit de piquets enfoncés. Bruits de moteur entendu vers 791.
Vers 10h15, une vingtaine de 77 sur le boyau Baumgarten, à la ligne des contre-attaques.
Dans l’après-midi, bombardement actif en 150 :
Du PC Wagram 23 obus à 11h55
De la maison des Cochons 20 obus à 15h50
De la maison des Cochons 180 obus de 16h25 à 17h40
De la maison des Cochons 56 obus à 17h40
De la région Nord du Saillant 12 obus à 16h10

Aucun bruit de mines entendu.
A 23h25, bruits intermittents et très assourdis, assez semblables à des bruits de moteur. Lancement de fusée à chenilles dans la direction d’Hattencourt.
Évacués : Néant.

    


Le 23 février 1916, 92 corps de soldats du 28e RI sont enterrés à Méharicourt.
52 de ces hommes sont enterrés dans la nécropole nationale de Maucourt.
Photo : V. Le Calvez

 
24 Février
(Jeudi)
SPA 50 Officiers 2265 hommes
Fusillade assez nourrie pendant la nuit du 23 au 24.
Bruits de moteur et de roulement de voitures entendus dans Chilly. L’artillerie dirige pendant une grande partie de la nuit du 24 au 25 un tir sur les points de la 1re ligne allemande, où des travaux étaient à craindre.
Continuation des travaux de secteur.

Ordre général n°924 du 21 Février 1916  de la 6e Armée
Le général commandant la 6e Armée exprime sa satisfaction aux unités des 6e DI et 16e DIC qui ont été sous le coup d’une émission de gaz, pour la vigilance dont leurs fractions avancées ont fait preuve et qui ont permis d’enrayer l’attaque allemande du 21 Février.
(S) Général Dubois

Ordre général du 1er Corps d’armée colonial du 22 Février 1916
En portant à la connaissance des troupes l’ordre général n°924 du général commandant le 1er CA colonial est heureux d’exprimer toute sa confiance dans la solidité des troupes qui dans des conditions aussi dures que celle du 21 Février au matin, ont arrêté et rejeté complètement l’ennemi.
Il leur exprime également toute sa satisfaction pour la vigilance, l’esprit d’abnégation, l’entente complète qui ont permis aux différentes armes d’infliger à l’ennemi une sévère leçon.
Chacun doit avoir plus que jamais la ferme conviction qu’en restant vigilant et prenant les précautions qui viennent de faire leurs preuves toute tentative analogue sera pour l’ennemi un sanglant échec.
Le Général Berdoulat commandant le 1er CAC
(S) Berdoulat

2 rentrées.

 
25 Février
(Vendredi)

1. Selon le JMO de la 11e Brigade, il y a eu d'abondantes
chutes de neige.
SPA 50 Officiers 2267 hommes
Journée et nuit calmes.
(1)
Bruits de moteur entendus dans Fouquescourt vers 7h45.
L’artillerie française exécute un tir lent sur la 1re ligne allemande de 791 à 815 où des travaux sont à craindre, à partir de 21h.
Dans la soirée du 24, le groupement placé sous le commandement du commandant Gonthier (5e, 6e, 7e, 9e, 11e, 12e compagnies) s’est porté à Beaufort où il cantonne (baraquements).
Les six autres compagnies continuent d’occuper le secteur sous le commandement du commandant Ollié (sous-secteur Nord : G4 et G5) et du capitaine Jérôme (sous secteur Sud G1 G2 G3).
2 compagnies du 5e I (11e et 12e) se tiennent à Méharicourt, à la disposition du colonel et occupent les ouvrages du Calvaire et Nicolas II.
3 rentrées.

   

Panneaux de Maucourt.

 
26 Février
(Samedi)
SPA 50 Officiers 2270 hommes
A 14h45, bruits de travaux et de ferraille dans la 1re ligne allemande sur le font 807-810.
L’artillerie française bat ces points. De 14h à 17h45 bombardement des premières lignes ennemies (en 75 et lourd) de Chilly à Fouquescourt.
Vers 20h15 des vapeurs chlorées sont signalées par le poste de Wagram. L’alerte est donnée ; elle prend fin à 20h35.

D.M. du 16/2/16 (JO 20/2) nommant sous-lieutenant à t. tr. et affecté au 28e :
M. Falue, sergent au 36e I
M. Roger, adjudant au 39e I

A.M. (J.O. 20/2/16) inscrivant au tableau spécial de la Médaille militaire pour prendre rang du 27 janvier 1916 :
Dubois (Joseph, René) Adjudant à la 8e Compagnie du 28e , matricule 0676
« Atteint d’une luxation de la clavicule, le 1er Septembre 1914, a donné un très bel exemple en revenant au feu le bras en écharpe. Très grièvement blessé le 4 Septembre 1914. Impotence fonctionnelle du bras droit ».
2 blessés : Legrand G., 3e ; Louchez R., 8e.
3 évacués.

 
27 Février
(Dimanche)
SPA 50 Officiers 2265 hommes
Dans la journée bombardement intense par notre artillerie de campagne et lourde de la 1re ligne ennemie (de 10h45 à 13. de 15 à 17. de 21 à 23h) ainsi que de la route Fouquescourt-Fransart (18h45 à 20h30 et 23h à 1h).
Activité de l’artillerie ennemie, principalement sur Méharicourt et les batteries avoisinantes, et surtout en 105 et 150 (10h à 10h20. 10h45 à 11 : une dizaine de 105. 16h20 à 16h50. 18h35. 20h45 : douzaine de 150. 23h : une cinquantaine de 105).
Par D.M. du 15/2/16 (J.O. du 21) M. Tassy de Montluc chef de bataillon au 28e I passe au 24e I.
10 évacués.

 
28 Février
(Lundi)
SPA 50 Officiers 2255 hommes
Journée calme.
Le régiment est relevé dans la première partie de la nuit du 28 au 29 par le 338e I. Les compagnies, au fur et à mesure de leur relève se rendent au Quesnel où tout le régiment, sauf les compagnies de mitrailleuses, se trouve concentré à 7h du matin.
1 blessé : Perchepain A., 3e. 1 rentrée.

 
29 Février
(Mardi)
SPA 50 Officiers 2255 hommes
A 7h30 le régiment quitte Le Quesnel et se porte sur la route d’Amiens, la tête à la hauteur de Beaucourt. Il est enlevé à 9h30 en automobile et transporté, par Montdidier, Compiègne et Villers Cotterets à Coeuvres (Aisne), où il arrive à 18h.
Selon ordre de cantonnement reçu à l’arrivée, il se porte par voie de terre et cantonne à Saint-Pierre Aigle : EM, CHR, 3e bataillon, compagnies de mitrailleuses.
Dommiers : 1er Bataillon
Chafossé : 2e bataillon.

Ordre n°2451 D du 25 Février 1916, conférant la Médaille militaire, du 20 Février 1916 à :
Durant Marius Pierre, matricule 170, Adjudant 8e compagnie 28e :
« Sous officier très dévoué qui a eu une conduite héroïque au combat du 28e août 1914. Blessé grièvement au début de l’action, n’en a pas moins continué à commander bravement sa section, jusqu’au moment où il dût , trahi par ses forces, se laisser conduire au poste de secours. Infirme. »


La suite : mars 1916

À lire
- le lien très intéressant sur l'attaque au gaz du 21 février 1916
- le JMO de la 11e brigade pour ls 21 et 22 février 1916
- La nécropole nationale de Maucourt
- La nécropole nationale de Montdidier

Remerciements
Xavier Bocé, Sylvestre Bresson (Sly), Stéphan Agosto, Jean-Michel Lasaygues, Valérie Quevaine, Laurent Soyer,
Louis Schéromm et Jérôme Charraud pour leurs fonds documentaires.


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