Bandeau de la page consacrée au JMO du 28e RI, mars 1915


Extrait commenté du Journal des marches et des opérations (JMO). Mois de mars 1915.
Disponible au SHD de Vincennes.
Cote 26 N 603.

Attention, il s'agit d'une transcription. J'ai peut-être fait des erreurs de transcription et de copie.
N'hésitez-pas alors à me faire part de vos remarques, par mail.


Le sigle S.P.A. signifie : Situation des prises d'armes.

Les passages écrits en vert sont des remarques personnelles.
Les termes mis entre crochets sont des mots que je n'arrive pas à déchiffrer.



1er Mars
(Lundi)













































1. Depuis le 2 février, le 28e RI occupe le secteur de Sapigneul, longeant le canl de l'Aisne
à la Marne. Le 24e RI est à sa gauche à Berry-au-Bac.
S.P.A. 44 officiers - 2893 hommes

Encadrement du Régiment à la date du 1er Mars 1915

État Major
Lt Colonel Capitant, cdt le Régiment
Cne Major Jacony AD
Min Mr 2e cl. Gallouin TD
Officier de détails Lt Jérôme AD
Officier d’appt Lt Clouard AD
Officier Téléphoniste Lt Bourgeois RD
Cie de Mitrailleuses
Capitaine Roch AD
S/Lieutenant Danglard RT
Adjudant Chef Laugier A
État Major des Bataillons I II
III
Chef de Btn
Offr adjoint
Min A major
Min auxiliaire
S/Offr monté
Testard AT
S/Lt Blondel R
Mélikian RT
Pineau AT
Lt de Fontanges RD
Lambert RT
Meugé RD
Honoré A
Hislaire AT

Gassiot RD
Lemarié
Longuet R
1er Bataillon
1ere Cie
Lt Guillebot AT
S/Lt Legoux AT
S/Lt Miège AT
Adjt Plat A
St Mor Delanoix A
2e Cie
Lt Desmarre RD
S/Lt Ponderbacq RT
S/Lt Bony RT
Adjt Hion A
Adjt Leblond R
3e Cie
S/Lt Deschamps AT
S/Lt Taffary RT
S/Lt Dubost RT
Adjt Fontaine A
St Mor Langlois R
4e Cie
Cne Obry TT
S/Lt Jolin RT
S/Lt Thomas RT
St Mor Frechon R
Adjt Arbacha R
2e Bataillon
5e Cie
S/Lt Jacquin AT
S/Lt Schweitzer AT
S/Lt Quilcaille AT
Adjt Bouteiller A
Aspt Léon A
6e Cie
Lt Popot AT
S/Lt Legay RT
S/Lt Coursin RT
Adjt Desdouit R
St Mor Barge
7e Cie
Cne Cotinaud AT
S/Lt Martinon AT
S/Lt Legorju RT
Adjt Chef Meche R
Adjt Agostini A
8e Cie
Lt Chamerot RD
S/Lt Spitzer AT
S/Lt Gide RT
Adjt Joret A
Adjt Germain R
3e Bataillon
9e Cie
Lt Virolleau AT
S/Lt Blot AT
Adjt Picot A
St Mor Fournier R
10e Cie
Cne Lascroux AD
S/Lt Maurice AD
S/Lt Joffret RT
S/Lt Langlet RT
Adjt Boscage R
11e Cie
S/Lt Fitte RD
S/Lt Hug RT
Adjt Chef Fromaget A
Adjt Paillet R
Sgt Bretteville R
12e Cie
Cne Martin AD
S/Lt Aubriot RT
S/Lt Chéron RD
Adjt Jardinet A
Adjt Bernard R

Le régiment relève le 24e I (1) dans le secteur de Berry au Bac. Cette relève doit s’effectuer pour un bataillon dans la nuit du 1er, et pour les deux autres dans la nuit du 2.
Dans la soirée, le 1er Bataillon est relevé par un Bataillon du 24e I dans le secteur de Sapigneul (Sapigneul) et se porte dans les abris de Moscou – Bois des Geais du secteur de Berry au Bac.
3 évacués

   
2 Mars
(Mardi)

1. Ernest Capitant.
Appelé par ses soldats
"Le Duc de Berry".
S.P.A. 44 officiers - 2890 hommes
Dans la soirée le 2e Bataillon relève le Bataillon du 24e I qui occupe le sous-secteur de Berry-Nord et le 3e Bataillon relève le Bataillon du 24e I occupant le sous-secteur de Berry-cote 108. Cette double relève s’effectue sans incident.
Le colonel
(1) prend le commandement du secteur de Berry au Bac le 3, à 5 heures du matin.
Blessé : Carpentier, 2e.
Evacués pour maladie : 5.

 
3 Mars
(Mercredi)

1. Il s'agit d'Honoré Leconte.
Voir sa fiche "Mort pour la France".
S.P.A. 44 officiers - 2884 hommes
Bombardement des différentes parties du secteur (77 sur le sous-secteur 108 ; 77 et 105 sur le sous-secteur de Berry-Nord), principalement de 10h à 12h et de 15h à 16h1/2.
Evacués pour maladie : lieutenant Bourgeois, chef du service téléphonique 6e D.I.

Tué : Lecomte, 2e.
(1)
Blessés : Lefrère, 2e ; Ménand, caporal ; Fricaux, 4e ; Lemaire, 11e.

   

Carte du secteur, mars 1915

 
4 Mars
(Jeudi)
S.P.A. 43 officiers - 2879 hommes
Bombardement du secteur en 77 et quelques 105, vers 8h et 13h.
Evacués pour maladie : 5.

   

Les Carnets d'Albert Thierry
Le 4 mars 1915, Albert Thierry de la 5e compagnie écrit :

Je ferai aujourd’hui une description bien authentique de la tranchée de Berry-au-Bac. On traverse la plaine en suivant à peu près la voie ferrée
(1), et on arrive premièrement à Moscou. C’est la sucrerie (2) que signale sa haute cheminée et quelques maisons dévastées : les toits sans tuiles ne sont plus qu’un treillage de lattes, les misérables fenêtres sans vitres que des enfoncements béants, et très souvent un gros oeil-de-bœuf éboulé, voilà la signature d’un obus au milieu d’un mur. Ensuite il faut passer le canal de l’Aisne à la Marne (3), le canal latéral à l’Aisne (4), et l’Aisne même : région que pour la garde on appelle les Canaux. Paysage lugubre à neuf heures de nuit, longues langues d’eau grise, levées de terre énormes sur la droite et barrant l’horizon, peupliers inquiets qui chuchotaient. Le premier pont encombré de sa propre ruine, barré de ses propres moellons à son entrée, crevé enfin, sur une longueur de sept à huit mètres, comme un plancher réduit à ses solives, et montrant les eaux. Au rapport des camarades, le second pont aurait reçu 80.000 obus : le tablier a parfaitement tenu, le parapet de droite effondré s’est trouvé reconstruit en sacs de ciment (5) et le parapet de gauche est à peu près intact. On bâtit bien en France. Au commencement et à la fin du pont, deux barricades, l’une en pierre, l’autre en gabions, magnifiques, bien jointoyées, bien crénelées, bien hautes, avec  une belle retirade sur le côté, enfin de la destruction indestructible. On entre dans Berry-au-Bac (6). Quelques murailles résistent encore, mais il y a tant de moellons sur la route qu’il est plus facile de passer par les chambres et les jardins. Plâtras et gravats : on tourne et voici presque tout de suite le boyau. A peine le temps, ce chemin, d’admirer ce qui reste de l’église : un pan de paroi, et sur sa triste colonne, une statut de Saint-Roch (7).
Le boyau est de gravier : donc assez sec. Il a été recreusé, nous disent les camarades, et rélargi : on y passe à peu près, sacs, couverture et pelle-bêche y compris. Mais il tourne et retourne tellement qu’on y attrape le mal de mer. Il se ramifie en divers petits couloirs, et au bout de chacun, buté dans la terre non remuée, ouvre un gourbi.
Le nôtre, à Chevallier et à moi, fait des envieux parce qu’il a une porte. Pour mieux dire, deux moitiés de porte, l’une en bois blanc, l’autre en chêne, obtenues dans les ruines de Berry-au-Bac : la première, à gauche, est fixe, et comme elle est à jour, on l’a doublée, à l’extérieur ; de trois vieux sacs, et à l’intérieur, d’un rideau de cretonne et une applique en zinc à placer une bougie ; mais la seconde, à droite, s’ouvre très bien et même se ferme par un crochet. On entre courbé, on peut tenir à genoux facilement, étendus presque, mais pas débout. Litière de foin, murs doublés de planches et de troncs d’arbres et ornés d’étagères, plafond perfectionné par une toile de tente et une gouttière.
Un talus suffisant nous dérobe à la vue de l’ennemi. A droite c’est Sapigneul, à gauche Craonne ; devant je ne sais quoi la plaine. En arrière, la haute levée des deux canaux fait barrage et les ruines excitent l’esprit. Nous regardons un paysage de piquets, de fils de fer et de betteraves gelées. A trois cents mètres de nous se tient sur quatre roues, gauchi un peu, sans carreaux, solide encore à son poste de naufragé, l’Autobus (8) qui donne son nom à notre secteur. Nous y avons un poste d’écoute, et les Allemands aussi.
Berry-au-Bac par Albert Thierry

 
5 Mars
(Vendredi)
S.P.A. 43 officiers - 2874 hommes
Bombardement de Moscou par l’artillerie ennemie (77 et 105) de 9h à 12h et de 15h à 16h.
Bombardement du sous-secteur Berry-Nord et plus particulièrement du saillant est, où une tranchée nouvellement construite est bouleversée par des bombes, des minenwerfer et du 205.
Evacués pour maladie : 4.

   
6 Mars
(Samedi)
S.P.A. 43 officiers - 2870 hommes
Bombardement sur plusieurs points du secteur en 77 et 105.
Blessé : Pauvert, 5e.
1 rentrée.
Vers 20 heures, le 1er Bataillon relève le 3e  dans le sous-secteur 108.

 
7 Mars
(Dimanche)
S.P.A. 43 officiers - 2870 hommes
Bombardement de l’Autobus (sous-secteur Berry-Nord) de 11 à 12h.
Blessés : Bauheire, 5e ; Desmonts, 12e.
3 évacués pour maladie.

 
8 Mars
(Lundi)




1. Gaston
Delavigne. Dècès déclaré par le capitaine Cotinaud et le sergent Bourdet.
S.P.A. 43 officiers - 2865 hommes

Par ordre N°659 D en date du 2 Mars 1915 la médaille militaire a été conférée au soldat Poulet, 8e Compagnie : « Excellent soldat, sous tous les rapports, au cours de la campagne. A été très grièvement blessé pendant un bombardement. Amputation du bras gauche à l’épaule ».

Un tué (par balle) : Delavigne 7e.
(1)
Arrivée d’un renfort de 2 Maréchaux des Logis (un affecté comme sous-officier adjoint au commandant du 1er Bataillon) et d’un cavalier du 7e chasseurs.
Evacués pour maladie : 8.

   
9 Mars
(Mardi)
S.P.A. 43 officiers - 2859 hommes
Quelques obus de 105 allemand sur nos tranchées de première ligne.
2 évacués pour maladie.

   
10 Mars
(Mercredi)
S.P.A. 43 officiers - 2857 hommes
Vif bombardement du secteur à plusieurs reprises, notamment le matin de 6 à 7 heures et l’après-midi de 13 h1/2 à 15 heures.
Vers 4 heures, visite du général commandant la division, qui se rend dans le sous-secteur de Berry-Nord.
A 20 heures : relève du 1er Bataillon par le 3e Bataillon dans sous-secteur 108.
3 évacués pour maladie.

    

Plan de la cote 108
Plan de la cote 108.
Cliquez sur l'image pour découvrir le secteur de la Cote 108.
Plan : V. Le Calvez d'après le JMO du 84e RI.

 
11 Mars
(Jeudi)

1. Émile Mèche.
S.P.A. 43 officiers - 2854 hommes
Bombardement du sous secteur 108 et de Moscou en 77 et 105, de 14h30 à 15 heures.
De 17  à 17h30, bombardement de l’Eglise et du saillant Est de Berry Nord.
Tué : adjudant-chef Mèche, 7e.
(1)
3 rentrées.

  

Citation d'Émile Mèche, JO, 22 octobre 1920
Citation d'Émile Mèche, JO, 22 octobre 1920.
L'adjudant Bourdet et le caporal Infirmier Péricat signeront son acte de décès.

 
12 Mars
(Vendredi)
S.P.A. 43 officiers - 2856 hommes
Dans l’après-midi, bombardement du secteur et plus particulièrement du saillant E et du réduit du sous-secteur de Berry Nord qui reçoivent environ 70 obus  de 15 à 17 heures.
 
Par décision de M. le général commandant en chef du 9 Mars 1915, sont nommés, à titre temporaire,
- sous-lieutenants de réserve : MM. Fortier, sergent major ; Le Cointe, sergent ; Morize, sergent.
- sous-lieutenant d’active : M. Lesueur, sergent.
1 évacué pour maladie.

 
13 Mars
(Samedi)
S.P.A. 47 officiers - 2851 hommes
Bombardement de Berry Nord et de Moscou qui reçoivent une cinquantaine d’obus. Nombreux coups de fusil dans le secteur des canaux.
6 évacués.

   

Ernest Capitant en mars 1915
Une photo inédite prise le 13 mars 1915 à Berry-au-Bac près de la Cote 108.
Hislaire, Roch et Capitant près de son PC. Photo : famille Capitant.

 
14 Mars
(Dimanche)
S.P.A. 47 officiers - 2845 hommes
Nominations
A titre temporaire : Miège, maréchal des logis, 6e Dr. , affecté 28e I (à dater du 25 janvier 1915). Décret ministériel 4 Mars.
A titre définitif : Bourgeois, sous-lieutenant T.T., 28e I ; Chéron, sous-lieutenant T.T. 28e I (Décret 7 Mars 1915).
De 16 heures à 17 heures 1/2, vif bombardement de Berry Nord et du sous-secteur 108 (environ 60 et 20 obus) en 77 et 105. 2 obus de 105 tombent sur le P.C. du Colonel.
Pas de blessés. Une rentrée.
A 20 heures le 1er Bataillon relève le 3e dans le sous-secteur 108.

 
15 Mars
(Lundi)





1. Georges Baudry.
2. Auguste Recher. Voir sa sépulture.
3. René Soulat.
4. René Louveau.
S.P.A. 47 officiers - 2846 hommes
A la suite des travaux de mine poursuivis depuis longtemps à la cote 108 par nous et par l’ennemi, le génie fait exploser à 7 heures un fourneau de mine qu’il avait réussi à pousser à proximité d’une galerie ennemie. L’explosion s’est produite normalement et on a tout lieu de penser qu’elle a donné les résultats cherchés.
Bombardement des différentes parties du secteur, surtout de 16 à 19 heures. Le sous-secteur de Berry Nord reçoit dans les régions de l’Autobus et du Choléra environ 130 obus de 77 ou 105. Le sous-secteur Cote 108 est violemment bombardé en Minenwerfer (10), ainsi qu’en 105 (une quinzaine d’obus) et en 77 (environ 70 obus).
4 blessés : Lecuyer, Lefèvre, Sétif, 2e ; Saccomani, 4e.
4 tués : Baudry
(1), Recher (2), 2e ; Soulat, (3) 5e. Louveau, 6e (4).
1 évacué pour maladie.

 

La Cote 108 sera connue pour sa guerre de mines.
Dès novembre 1914, les Français commencèrent à creuser des galeries sous les tranchées allemandes. Ces travaux étaient effectués par les compagnies du génie et avaient pour but d'écouter dans un premier temps les activités de l'ennemi.
Au printemps 1915, plusieurs mines furent disposées pour faire sauter les tranchées allemandes et créer de gigantesque entonnoir. À partir de juin, les explosions seront de plus en plus nombreuses notamment celle du 23 juin 1915. En février 1916, on y comptera ainsi plus de 25 entonnoirs.
Du côté français, les sapeurs (souvent des mineurs venus du Nord) utilisèrent plus de 200 tonnes d'explosif et creusèrent près de 8 km de galeries ! Les Allemands en firent autant.

entonnoir cote 108 entonnoir sur la cote 108
Entonnoir de mine sur la Cote 108, Berry-au-Bac

Lire à ce sujet un passionnant article signé du général de Fonclare.

 

L'explosion de ce 15 mars est certainement la première manifestation de la guerre des mines de la cote 108.
Cette action est un camouflet afin d'endommager les galeries allemandes. Elle fut l'action de la compagnie 3/4 du 3e génie commandée par le capitaine Weil.
La guerre des mines à la cote 108
Détail d'un plan extrait de La revue du génie militaire (1929)
Cliquez sur l'image pour découvrir le plan en entier.
Cette carte indique la cartographie des entonnoirs de la cote 108.
Un autre plan est disponible ici.
Merci à Xavier pour cette découverte.
Source : bibliothèque Gallica

Plan de la cote 108
Schéma des galeries creusées par le génie (compagnie 3-4) en janvier-avril 1915.
Le camouflet du 15 mars correspond au point E.
Les dates écrites en noir indiquent la fin des travaux des différents chambres (A, B, C, K, E, E1, F et G).
Le 1er avril 1915, les Allemands firent sauter la première mine créant un entonnoir.
Cliquez sur l'image pour agrandir.
Plan : V. Le Calvez d'après les différents schémas du JMO de la compagnie 3/4.


16 Mars
(Mardi)
S.P.A. 47 officiers - 2837 hommes

La médaille militaire est conférée au soldat Boisset, A.E.E., matricule 04817
« Très bon sujet, s’est très bien conduit au cours de la campagne. A été grièvement blessé pendant un bombardement. A perdu l’œil droit ». (O. N°587 D du 12 Mars 1915).

Bombardement de l’Autobus et du saillant E, du sous-secteur de Berry-Nord (une cinquantaine d’obus).
3 évacués pour maladie.

   
17 Mars
(Mercredi)
S.P.A. 47 officiers - 2834 hommes.

Le Colonel cite à l’ordre du régiment le soldat Saccomani, cycliste du 1er Bataillon, 4e compagnie :
« A été grièvement blessé en assurant, sous un bombardement violent la liaison avec un bataillon de première ligne ».

Une partie de tranchées allemandes en face de la cote 108 ont sauté dans la matinée, par suite de maladresse.

 
18 Mars
(Jeudi)
S.P.A. 47 officiers - 2834 hommes
Vers 15 h, bombardement du sous-secteur 108 et de la région du Choléra (une vingtaine d’obus sur chaque).
A 8 heures, le 3e Bataillon relève sans incident le 1er sous secteur 108.

 
19 Mars
(Vendredi)
S.P.A. 47 officiers - 2835 hommes
Une nouvelle explosion, analogue à celle du 17 courant, est entendue dans la partie allemande de la cote 108. Cette explosion comme la précédente, est attribuée à une maladresse. Ces tranchées devaient être minées. L’explosion se sera produite en vérifiant peut être la mine.
Arrivée au corps des aspirants de Clausade, d’Hugonneau de Boyat, Laparra.

 

Ces trois aspirants viennent du dépôt de Bernay :
- Jean de Clausade est aspirant à la 4e compagnie. Sous-lieutenant en avril 1917.
- Paul Hugonneau de Boyat est aspirant à la 1re compagnie. Commis à la Banque de France de Paris, il sera tué le 26 mai 1915 à Aix-Noulette.
- Laparra est affecté à la 12e compagnie. Il sera blessé le 16 mai 1915 à Aix-Noulette, puis  une seconde fois  le 30 septembre 1915 devant le bois de la Folie à Neuville Saint-Vaast.
 ll a à peine 17 ans et sort de rhétorique du lycée de Versailles. Il sera fait prisonnier en juillet 1917 sur le chemin des dames.

 
20 Mars
(Samedi)

1. Louis Aubry
 Voir sa sépulture.
2. Gaston Hay
 Voir sa sépulture.
Ces deux soldats sont enterrés
à Berry-au-Bac.
S.P.A. 47 officiers - 2838 hommes
Vif bombardement du sous-secteur 108 à partir de 16 heures en 77, 105 et Minenwerfer (70 obus environ).
Tués : Aubry
(1) - Hay (2), 11e.
Blessés : Le Bars, Danguit, Rouelle, 11e.
5 rentrées.

 

Alphonse Picquenard, extrait du JO du 22 octobre 1920.
Citation d'Alphonse Picquenard, extrait du JO du 22 octobre 1920.
Alphonse décédera le 8 avril 1915 à l'hôpital de Château-Thierry.
Il y est enterré (nécropole nationale Les Chesnaux, tombe 63).
Voir sa fiche "Mort pour la France".




21 Mars
(Dimanche)
S.P.A. 47 officiers - 2838 hommes
Bombardement du sous-secteur 108 vers 16h45 (4 obus, 4 minenwerfer). Vers  la même heure, bombardement de Moscou (P.C. du Colonel) en 77.
1 évacué pour maladie : adjudant Bernard.

 
22 Mars
(Lundi)

1. L'adjudant Picot
fait partie de l'encadrement
de la 9e compagnie.
Il est instituteur
dans le civil. Voir ce lien.
S.P.A. 47 officiers - 2837 hommes
Le corps a adressé le 10 courant des propositions à titre temporaire pour le grade de sous lieutenant, en vue de l’encadrement  de formations nouvelles. Ces propositions ayant été approuvées, l’adjudant Picot
(1), nommé sous-lieutenant est dirigé sur le dépôt (N. de S n°7417 S du 22 Mars 1915 de la 6e D.I.).
Journée calme.
A 20 heures, le 1er Bataillon relève le 3e dans le sous-secteur 108, sans incident.

 
23 Mars
(Mardi)
S.P.A. 47 officiers - 2836 hommes
Bombardement de sous-secteur 108 à diverses reprises en 77 et 105 (une trentaine d’obus) et en minenwerfer (8). Dans le sous-secteur Berry-Nord, quelques obus tombent sur l’autobus.
5 évacués pour maladie.

 
24 Mars
(Mercredi)

1. Voir à ce sujet une lettre écrite
de sa main qui annonce
la mort d'un poilu à la veuve.
S.P.A. 47 officiers - 3024 hommes
Le corps a reçu dans la nuit du 23 au 24 un renfort de 193 hommes provenant de la dissolution du bataillon de marche du 39e I.
Bombardement du sous-secteur 108 en obus et minenwerfer de 9h30 à 10h.
Evacué : sous-lieutenant Hug
(1).
4 rentrées.

   

Les frères Copal du 28e RI
Plaque de la basilique de Notre-Dame-de-Lorette (Artois) à la mémoire des frères Copal tués en 1915.
Parmi le groupe de soldats du 39e RI, se trouve probablement Georges Copal.
Georges rejoint peut-être son frère, Jules, à la 4e compagnie du 28e RI.
Tous les deux trouveront la mort lors des offensives d'Artois.
Photo : V. Le Calvez.

 
25 Mars
(Jeudi)
S.P.A 46 officiers - 3028 hommes
Par décret du 22 Mars 1915 sont promus au grade de capitaine, à titre définitif, les lieutenants :
Au choix
Lascroux, 28e, en remplacement de M. Schaefer, décédé
Genest, 28e, en remplacement de M. Rousselot, promu
Clouard, 28e, en remplacement de M. Bréart, promu
Ancienneté
Jérôme, 28e, (organisation)

Au grade de lieutenant, le lieutenant à titre temporaire, Guillebot, 28e I.

Par ordre général N°I, I.D.R. du 16 Mars 1915, sont décorés :
de la croix de Saint-Georges de 4e classe :
le sergent L. Duclos, de la 3e compagnie (N°126.896)
de la médaille de Saint-Georges de 4e classe :
le soldat H. Massue, de la 12e compagnie (N°164.899)

Blessé : Quéret, 6e.
Evacué pour maladie : 1.

 
26 Mars
(Vendredi)
S.P.A. 46 officiers - 3026 hommes
Journée calme. Dans la nuit (vers 1 heure) quelques coups de fusil sont échangés entre une patrouille allemande et une patrouille française dans le sous-secteur Berry-Nord (région du Choléra).
Vers 16 h, 2 coups de 77 sur le sous-secteur 108, comme réponse à l’artillerie française.
Blessés : caporal Cherfils
(1) ; Maréchal ; Gontier, 8e.
Vers 20 h, le 3e bataillon relève sans incident le 1er dans le sous-secteur 108.

   

le caporal Gustave Cherfils, blessé le 26 mars 1915
1. Extrait du journal de l'amicale du 28e RI (année soixante).
Fin mars 1915, des hommes du 28e RI furent mis à la disposition de la compagnie 3/4 du 3e génie
pour différents travaux sur les 2e lignes et notamment près des abris de la Route nationale 44.

 
27 Mars
(Samedi)
S.P.A. 46 officiers - 3023 hommes
3 évacués pour maladie.

 
28 Mars (Dimanche)


1. Albert Cordier.
 Voir sa sépulture.
S.P.A. 46 officiers - 3020 hommes
Dans la matinée et le commencement de l’après-midi, une vingtaine d’obus de 77 et 105 tombent sur le bois des Geais.
15 obus de 77 et 6 minenwerfer sur la région du choléra.
Tué : Cordier, 8e (balle à la poitrine)
(1)
Evacués pour maladie : 3

  

Albert Cordier, mort le 28 mars 1915. Photo : Patrick Pellerin.
Photo d'Albert Cordier (un grand merci à Patrick Pellerin et à Thierry Guilbert).

 
29 Mars
(Lundi)

1. Ils appartenaient à la compagnie qui avait reçu l'attaque du 92e RI allemand le 20 janvier 1915.
S.P.A. 46 officiers - 3016 hommes
Les corps des soldats Delamarre (Eugène) cl. 1899 et Legrand (François) cl. 1909 de la 5e compagnie ont été retrouvés dans le canal par suite de la baisse des eaux et ensevelis sur place. Ces soldats avaient été portés disparus à l’affaire de Janvier
(1).

L'hommage à Eugène Delamarre, tu én en janvier 1915.
L'hommage à Eugène Delamarre, tu én en janvier 1915 en non pas en mars 1915.
Extrait du Journal de Rouen du 9 octobre 1917.

8 1/2 : 4 obus de 77 tombent sur le boyau Saint Martin.
Bombardement du secteur Berry Nord (une trentaine d’obus de 77 et 105).
Une rentrée.

 

Un peintre de l'Armée dans les tranchées du 28e RI : François Flameng (1856-1923)

Tableau de François Flameng
Le célèbre et prolifique peintre François Flameng est connu (entre autres)
pour ses peintures régulièrement publiées  dans L'Illustration.
Fin mars 1915, il rend visite à son fils, caporal au 28e RI.

 
30 Mars
(Mardi)

1. Terrifié, ce médecin
ne s'alimentait plus.
S.P.A. 46 officiers - 3017 hommes
M. le Médecin Aide Major de 2e classe Melikian 
(1) a été évacué le 29 par décision de M. le Médecin Principal Divisionnaire.
Un évacué pour maladie.
A 20 heures, le 3e Bataillon est relevé sans incident par le 1er Bataillon dans le sous secteur 108.

 
31 Mars
(Mercredi)
S.P.A. 46 officiers - 3016 hommes
Bombardement du sous-secteur 108 de 16h25 à 16h55 par 12 obus de 77, 6 obus de 105 et 6 minenwerfer. Quelques obus de 77 également sur la région du choléra.

   

Remerciements à Stéphan Agosto, Xavier Bocé, Thierry Guilbert, Patrick Pellerin.

Pour continuer :

- Le JMO du 28e RI :
février 1915
avril 1915
mai 1915

- Les "Carnets de guerre" d'Albert Thierry, période janvier-avril 1915


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