Bandeau de la page consacrée au  28e RI en septembre 1915

Neuville Saint-Vaast : le JMO du 28e RI, septembre 1915

Extrait du Journal de marches et d'opérations (JMO).
Disponible au SHD de Vincennes. Cote 26 N 603.

Attention, il s'agit d'une transcription. J'ai peut-être  fait des erreurs de transcription.
N'hésitez-pas à me faire part de vos remarques, par mail.


Le sigle S.P.A. signifie : Situation des prises d'armes.
Les passages écrits en vert sont des remarques personnelles.


1er Septembre (Mercredi) S.P.A. 55 Officiers 2503 hommes
Pertes : 4 évacués p.m.

2 officiers arrivés du dépôt dans la soirée :
Capitaine Bedour, affecté à la 6e compagnie
Lieutenant Papembourg, affecté à la 11e compagnie, fera du service comme adjoint au commandant du 1er Bataillon.

 
2 Septembre (Jeudi) S.P.A. 57 Officiers 2499 hommes

Pertes : 4 blessés (par éclat de grenades au cours d’un exercice) :
Moindron, caporal, 1re.
Hamel, Lepetit, Monfrey, 7e.

7 évacués p.m.

 
3 Septembre (Vendredi) S.P.A. 57 Officiers 2488 hommes

Ordre n°5 de la 11e Brigade du 2 Septembre 1915
Le Général commandant la 11e Brigade d’infanterie cite à l’ordre de la brigade les militaires sont les noms suivent :

28e Régiment d’infanterie

Hurtaud (Jean) Lieutenant 10e Cie
« Blessé mortellement le 22 Août 1914 en entraînant sa section en avant sous un feu d’une violence extrême. »

Lebas (Albert), n)matricule 622, soldat 2e classe, 2e compagnie
« Sérieusement blessé le 12 Août 1915 au cours de travaux de sape, a donné un bel exemple d’énergie en revenant seul vers l’arrière et en manifestant sa satisfaction de ne pas avoir interrompu le travail de ses camarades. Déjà cité à l’ordre du régiment après le combat du 26 Mai 1915. »

Varin (Robert), n°matricule 1225, soldat 2e classe, 5e compagnie
« Le 6 juillet 1915, pendant un violent bombardement, s’est porté au secours d’officiers enterrés dans un abri et a essayé de les retirer malgré la présence des gaz asphyxiants ; a poursuivi ses tentatives jusqu’au moment où il n’a plus pu se relever. Est resté deux heures dans un état syncopal. »


Oscar Frank Raymond Chamerot
Le 6 juillet 1915, les officiers Oscar Frank et Raymond Chamerot
furent tués lors de ce bombardement. Voir ici.

Le Général commandant la 11e Brigade : (S) Boulangé.

Ordre n°14 du Régiment du 1er Septembre 1915
Le Lieutenant-colonel commandant le 28e I cite à l’ordre du régiment :

Benoist, Maurice, n°matricule 4885, classe 1909, soldat de 2e classe à la C. mitrailleuses :
« Excellent soldat. Prisonnier des Allemands le 13 Septembre 1914, a réussi à s’échapper. Mitrailleur de garde à sa pièce le 16 Août 1915, a été tué à son poste. »

Bouquet, Gabriel, n° matricule 142, classe 1913, caporal à la 2e Compagnie
« Très énergique. A donné constamment et notamment le 26 Mai le plus bel exemple de courage à ses hommes. Blessé grièvement par éclats d’obus. »

Dillensenger, Fernand, n°matricule 5521, classe 1898, sergent, 12e compagnie
« Sous officier très brave. S’est offert comme volontaire pour accomplir une reconnaisance dangereuse. A été blessé. »

Gratas, Henri, n° matricule 5091, classe 1912, 2e classe, 12e.
« A assuré le service de liaison le 26 Mai avec le plus grand mépris du danger et s’est porté en avant sous les obus pour ramener le corps d’un officier tué. Deux fois blessé : en Août et Novembre 1914. »

Grigny, Fernand, n° matricule 2534, classe 1900, 2e classe 12e Compagnie
« Soldat très dévoué, s’est signalé à de nombreuses reprises et particulièrement les 20, 26 et 27 Mai 1915 en se portant en avant pour ramener dans nos ligne des camarades blessés. »

Lambard, Albert, Matricule 4026, classe 1911, 2e classe, 6e compagnie
« Le 6 juillet, pendant un violent bombardement, s’est porté au secours d’officiers enterrés dans un abri et a essayé de les retirer malgré la présence de gaz asphyxiants. A été gravement indisposé. »

Ledanois, Gaston, matricule 6040, classe 1914, caporal, 4e compagnie
« Très dévoué et très courageux. Tué au combat au 25 Mai en assurant la liaison entre sa compagnie et le Chef de Bataillon ».

Maffre, Ernest, matricule 2422, classe 1902, 2e classe, 2e compagnie
« S’est toujours fait remarquer par son courage et son énergie. A été mortellement frappé le 7 Août à son poste de combat. »

Tihy, Emile, matricule 5375, classe 1913, caporal, 11e compagnie
« A fait preuve d’un grand courage pendant les journées les 16 et 17 Mai et a assuré la liaison avec les unités voisines dans un terrain bouleversé par les obus. »

Pertes : 4 évacués p.m.

 
4 Septembre (Samedi) S.P.A. 57 Officiers 2484 hommes

A 16 h, tous les officiers disponibles de la 6e D.I. sont réunis à Houvain-Houvigneul par le Général commandant l’Armée.
Pertes : 4 évacués p.m.

 
5 Septembre (Dimanche) S.P.A. 57 Officiers 2480 hommes
Pertes : 3 évacués p.m.

 
6 Septembre (Lundi) S.P.A. 57 Officiers 2477 hommes
Le régiment continue d’occuper ses précédents cantonnements de Nuncq (1er Bataillon, 5e, 6e, 8e Compagnies, CHR, C. Mit.), Petit Houvin (9e, 11e, 12e Cies) et Ferme de Monjoye (7e, 10e Cies).
Pertes : 2 évacués p.m.

 
7 Septembre (Mardi) S.P.A. 57 Officiers 2475 hommes

Ordre n°1434 D du 31 Août 1915
Le général commandant en chef a conféré, à la date du 30 Août 1915, la médaille militaire aux militaires  dont les noms suivent

Petit, Jules, matricule 05245, soldat au 28e I, 6e Compagnie
« S’est courageusement maintenu dans une tranchée avec quelques camarades au combat du 15 Octobre 1914, malgré un violent bombardement. Grièvement blessé. Résection de l’extrémité inférieure du tibia  et du péroné. »

La nomination ci dessus comporte l’attribution de la Croix de guerre avec palme.

4 évacués p.m.

 
8 Septembre (Mercredi) S.P.A. 57 Officiers 2471 hommes

Ordre n°1445D du 1er Septembre 1915
Le général commandant en chef a fait, dans l’ordre de la légion d’honneur, à la date du 31 Août 1915, la nomination suivante :

Chevalier
Delaporte, sous-lieutenant au 28e I (11e compagnie)
« Officier qui a fait preuve de belles qualités militaires. A été grièvement blessé le 28 Août 1914, en portant courageusement sa section à l’attaque. »

La nomination ci-dessus comporte l’attribution de la Croix de guerre avec palme.

4 évacués p.m.

 
9 Septembre (Jeudi) S.P.A. 57 Officiers 2467 hommes

Décret du 3 Septembre 1915 (JO du 4 et du 5)
Sont promus :

Au grade de Lieutenant-Colonel
M. Le Chef de Bataillon Roller, du 28e, en remplacement de M.O. Diette, tué à l’ennemi

Au grade de sous-lieutenant
M. Grillet, Adjudant au 28e I

Au grade de Sous-lieutenant
M. Miège, sous-lieutenant à titre temporaire, au 1er Cuir.

7 évacués. p.m.

 
10 Septembre (Vendredi) S.P.A. 57 Officiers 2460 hommes

Ordre n°1459D du 3 Septembre 1915
Le Général commandant en chef a conféré à la date du 3 Septembre 1915 la médaille militaire aux militaires dont les noms suivent :

Pérelle, Eugène (matricule recrutement 495) soldat 3e Compagnie, 28e I
« Soldat vigoureux qui s’est signalé en maintes circonstances par son entrain et sa bravoure. Blessé le 14 Février 1915 à son poste dans la tranchée, a perdu l’œil gauche ».

Blanfunay, Charles (matricule 25), caporal 6e compagnie, 28e I
« Très bon caporal qui s’est vaillament conduit au combat du 4 Novembre 1914. Blessé, a été amputé de la jambe droite ».

Legrain Jules (matricule 25) soldat à la 7e compagnie, 28e I
« Très méritant, très attaché à ses devoirs. A eu les pieds gelés à son poste de sentinelle.
Amputé de la cuisse droite et de la jambe gauche. »

Roullier Auguste (matricule 3663), soldat 6e Compagnie, 28e I
« Excellent soldat, énergique et brave au feu. A donné un bel exemple de dévouement en se portant sous le feu de l’ennemi, au secours de son capitaine blessé. A été atteint d’une blessure qui a entraîné l’amputation de la cuisse droite. »

Vavasseur André (matricule 4312), soldat 11e compagnie, 28e I
« Belle conduite au feu. A été grièvement blessé le 30 Août 1914. A perdu l’œil gauche. »

Deschamps, Lucien, soldat 6e compagnie, 28e I
« Bon soldat, estimé de ses chefs. Grièvement blessé le 14 octobre 1914 en faisant tout son devoir. Amputé du bras droit. »

Les nominations ci-dessus comportent l’attribution de la Croix de guerre avec palme.

Pertes : 1 évacué p.m.

 
11 Septembre (Samedi) S.P.A. 57 Officiers 2459 hommes
Pertes : 1 évacué p.m.

 
12 Septembre (Dimanche) S.P.A. 57 Officiers 2458 hommes
Pertes : 5 évacué p.m.
Reçu un renfort de 125 hommes, provenant du dépôt du 28e I, sous la conduite de l’aspirant Laparra.

   
13 Septembre (Lundi) S.P.A. 57 Officiers 2583 hommes
Le régiment continue d’occuper ses cantonnements de Nuncq (1er Bataillons, 5e, 6e, 8e, CHR et Mit.)
Petit Houvin et Ferme de la Monjoye (3e Bataillon et 7e Compagnies)

 
14 Septembre (Mardi) S.P.A. 57 Officiers 2579 hommes

Ordre n°1485 D du 6 Septembre 1915
Le Général commandant en chef, à la date du 6 Septembre 1915, a conféré la médaille militaire aux militaires dont les noms suivent :

Legendre, André, matricule 131, caporal au 28e I, 9e Compagnie
« Brillante conduite au feu, au combat du 26 Mai 1915, où il a été grièvement blessé. Amputé de la cuisse droite ».

Caniou Paul, matricule 3973, soldat  au 28e I, 3e Compagnie
« Soldat d’un moral élevé et qui, en maintes circonstances, a fait preuve de courage et d’énergie. Blessé en septembre 1914 est revenu sur le front et a été atteint en Mai 1915 d’une blessure grave. Amputé de la cuisse droite. »

Les nominations ci-dessus comportent l’attribution de la Croix de guerre avec palme.
Au GQG le 6 Septembre 1915, le Général commandant en chef (S) Joffre

4 évacués p.m.

 
15 Septembre (Mercredi) S.P.A. 57 officiers 2575 hommes
Pertes : 6 évacués p.m.


16 Septembre (Jeudi) S.P.A. 57 officiers 2569 hommes
Pertes : lieutenant Miège et 6 hommes évacués p.m.


17 Septembre (Vendredi) S.P.A. 56 officiers 2563 hommes
Pertes : 6 évacués. 7 hommes dir. s/usines.
0
18 Septembre (Samedi) S.P.A. 56 officiers 2550 hommes
Pertes : 2 évacués


19 Septembre (Dimanche) S.P.A. 56 officiers 2548 hommes
Pertes : 4 évacués


20 Septembre (Lundi)

1. Averdoingt se situe à une trentaine
de kilomètres à l'ouest d'Arras.
S.P.A. 56 officiers 2544 hommes
Le régiment occupe ses mêmes cantonnements.
A 13h le 2e bataillon se porte sur Averdoingt (1) où il cantonne.
Pertes : 8 évacués


Note
Le 28e RI est dirigé par le lieutenant-colonel Louis Roller depuis le 27 mai 1915.
Il est composé de trois bataillons :
  - 1er bataillon (1ere à 4e compagnies) : commandé par Charles de Tassy de Montluc,
  - 2e bataillon (5e à 8e compagnies) : commandé par Louis Sauget,
  - 3e bataillon (9e à 12e compagnies) : commandé par Achille Hislaire.

21 Septembre (Mardi)














1. La 11e brigade est composée
du 24e RI et du 28e RI.
Chaque régiment est composé de 3 bataillons,
soit 12 compagnies.
S.P.A. 56 officiers 2536 hommes
A 14h, départ en automobile de l’EM, de la C. Mit et des 1er et 3e bataillons.
Dès la première moitié du mois de Septembre, une offensive générale de la Xe Armée avait été envisagée dans le but de percer les lignes ennemies. Un ordre général d’opérations n°84 du 16 Septembre avait fixé les objectifs de la 6e DI et déterminé d’une façon détaillée le rôle attribué à chacune des unités.
L’ordre n°84 avait été tenu secret mais ses dispositions avaient fait l’objet au régiment d’un certain nombre d’exercices dans lesquels l’opération prévue était étudiée dans ses détails. Le 3e CA avait pour mission de conquérir d’un même élan et sans temps d’arrêt  la cote 140, la Folie, Bois de Bonval, puis de dépasser la lisière Est du bois de la Folie avec objectif la Chaudière.
Un terrain de manœuvres avait même été spécialement organisé et on y avait tracé en vraie grandeur les lignes allemandes à attaquer (Carrefour des 5 chemins, tranchée des déserteurs, boyau des Communs, direction générale : la Folie).
La 6e DI devait attaquer par brigades accolées ; la 11e brigade à droite avait une zone d’action limitée au Sud par la ligne : tranchée des 5 chemins, boyau des Communs, château de la Folie et au Nord par la ligne : boyau de Berthonval, ouvrage 123, boyau de Schopenhauer, bois Carré.
Dans chaque brigade, les régiments devaient être l’un derrière l’autre ; à la 11e brigade (1), le 24e devait avoir ses 3 bataillons accolés sur 2 lignes ou vagues d’assaut de 6 compagnies chacune. La 1e vague devait être formée dans la parallèle P40 et les sapes en avant, la 2e vague dans la parallèle P60.
Le 28e devait être formé dans l’ordre suivant :
-1 bataillon (3e bataillon - Hislaire) en ligne formant la 3e vague d’assaut occupant la parallèle P4 et les sapes en avant.
- 1 bataillon (1er bataillon - de Montluc) devait occuper le chemin des Pylônes, à la disposition du commandant de la brigade.
- 1 bataillon (2e bataillon - Sauget) en réserve de C.A. devait être maintenu provisoirement à la ligne 1bis (Ouvrages blancs).
Le jour de l’attaque, dénommé jour J, était tenu secret, ainsi que l’heure de l’assaut (heure = H).
Le mouvement du 28e, dans les journées des 20 et 21 Septembre est un mouvement préparatoire à l’opération générale prévue par l’ordre n°84 ; il a pour objet de faire tenir le secteur affecté par la brigade par le 28e, en maintenant en 2e ligne le 24e jusqu’au jour J.
Les 3e et 1er bataillons débarquent sur la chaussée Brunehaut, à l’Est de Mont Saint-Eloi, entre 17h30 et 18h.
Le 2e bataillon et la C. Mit. ont fait étape dans la matinée d’Averdoingt à Frévin-Capelle, où ils cantonnent.
A partir de 19h, le 3e bataillon puis le 1er bataillon entrent dans le secteur au Nord de Neuville Saint-Vaast. La relève est terminée à 23h30 et les compagnies disposées de la manière suivante :
- en première ligne : la 9e compagnie au Sud des Cinq Chemins, la 10e SO, la 12e à l’Ouest, la 11e au NO.
- En deuxième ligne : les 3e et 4e compagnies au chemin des Pylônes, les 2e et 1e compagnies immédiatement à l’Est de la route de Béthune.
Le PC du Colonel est établi à l’Est de la route de Béthune près du boyau des Ponts.
La préparation d’artillerie prévue pour les jours précédant le jour J est commencée avant l’entrée du 28e dans le secteur. L’artillerie de campagne et l’artillerie lourde envoient de nombreuses rafales ; l’artillerie allemande ne répond que d’une façon intermittente.
La relève est exécutée sans pertes.
18 évacués p.m.

 

carte du carrefour des cinq chemins, septembre 1915
Plan réalisé à partir des deux cartes figurant dans le JMO du 28e RI. Lire cette carte : format A3 en format PDF (524 Ko)

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22 Septembre (Mercredi) S.P.A. 56 officiers 2518 hommes
La préparation par le tir de l’artillerie française continue pendant la nuit du 22.  L’artillerie allemande riposte par des tirs qui sont particulièrement violents vers 13h et vers 15h40 sur le chemin des Pylônes et dans le voisinage du PC11 où un abri très profond occupé par des pionniers du régiment est défoncé.
3 évacués p. m.


23 Septembre (Jeudi)

1. Le 405e RI est dirigé
par le lieutenant-colonel Mauriot.
Il forme avec le 407e RI la 307e brigade.

2. Jean Galtier,
jeune aveyronnais, tué à l'âge de 23 ans est
enterré au cimetière d'Écoivres.
Il est arrivé à la 10e Cie en tant qu'aspirant
le 15 avril 1915.
Il est nommé sous-lieutenant le 22 mai.
Voir sa sépulture.





3. Gaston Cantin,
Victor Perroin
et Jacques Goasquen
sont enterrés au cimetière d'Écoivres.


4. Une plaque a été posée
sur les murs de la  basilique
de Notre-Dame-de-Lorette
à la mémoire de Georges Copal.
Son frère, Jules, est mort en mai 1915.
S.P.A. 56 officiers 2515 hommes
Vers 1h la C. Mit. 28e relève les mitrailleuses du 405e I (1) qui étaient en première ligne dans le secteur.
La préparation par le tir de l’artillerie française devient de plus en plus violente. L’artillerie allemande répond plus faiblement que la veille.
Dans la nuit, le sous-lieutenant Galtier (2) de la 10e compagnie est tué en exécutant une reconnaissance des défenses accessoires allemandes.
Les compagnies du 1er bataillon sont employées une partie de la nuit à des transports de matériel entre la route de Béthune et la 1e ligne (tubes de liquides inflammables, etc.).

Pertes :
7 tués
Officier :
sous-lieutenant Galtier, 10e.
Hommes :
Perroin (3) ; Cantin (3), CHR ;
Copal, 4e (4);
Auneau L., Goasguen (3), 11e ;
Bignet, A., Caporal, 12e.

9 blessés
Hommes :
Cogniat, caporal ; Bunel, J., CHR ;
Pineau, M., Prié A ; 11e ;
Boulay G., sergent ; Pietkiévitz J., sergent, Remondon H. , caporal ; Varin A. ; Fouruet J.M., 12e.
9 évacués p.m.

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Les frères Copal du 28e RI
Plaque de la basilique de Notre-Dame-de-Lorette (Artois) à la mémoire des frères Copal tués en 1915.
Tous les deux trouveront la mort lors des offensives d'Artois.
Photo : V. Le Calvez.

 
24 Septembre (Vendredi) S.P.A. 55 officiers 2490 hommes
Préparation par le tir de l’artillerie française de plus en plus violente.
Par décision du général du 3e C.A.  du 22-9-15, les mutations suivantes ont été prononcées :
M. de Vaugirard M. A . Mor 2e classe passe à l’ambulance 3/3 en remplacement de M. Trançon, muté.
M. Trançon, M. A. Mor 1e cl. de l’ambulance 3/3 passe au 28e I, en remplacement de M. de Vaugirard, muté.
Pertes :
1 tué : Auneau L., 11e
3 blessés : Prisé J., sergent, 1e ; Champeaux J., Poncelet E., 11e.

 


25 Septembre (Samedi)


1. Le 24e RI est composé de 3 bataillons :
1er bataillon : cdt Martin
2e bataillon : cdt Weynand
3e bataillon : cdt Giansilj




































































2. Le lieutenant Alphonse Berlhe vient du 274e RI. Il est arrivé au 28e RI le 2 juin 1915 et affecté à la 9e compagnie.  Blessé le 25 septembre, il sera amputé du bras gauche. Le 6 novembre 1915, il recevra la Légion d'honneur.

3. Jean Grillet, sous-lieutenant à la 10e compagnie, est arrivé du dépôt d'Evreux le 4 juin 1915. Il sera porté disparu en juin 1916 à Verdun.



Photo du commandant Hislaire
4. Achille Hislaire est enterré
dans le cimetière d'Écoivres.
Voir une présentation de cet officier.

5. Charles de Tassy de Montluc
vient du 5e RI et a été nommé
à ce poste le 15 juillet 1915.

Le colonel François Pineau du 24e RI
qui était dans la 2e vague d'assaut,
est renversé et étourdi
par l'explosion d'une grenade.
Le commandant Auguste Louet
(ancien commandant du 28e RI)
qui marchait avec lui est tué.

Toujours au 24e I, le chef de bataillon Martin
est également blessé.
Le lieutenant Fayet le remplace.

Le commandant Hislaire est remplacé
par le capitaine Frémont
et de Montluc par le capitaine Dherse.


6. Henri Dherse est l'un des rares officiers
du 28e RI d'août 14.
Il passe capitaine le 19 septembre 1914.
et dirige la 1re compagnie.
Blessé le 21 janvier 1915 à Berry-au-Bac (Aisne),
il retourne au front le 10 juin 1915.
Il est capturé le 31 juillet 1917
sur le Chemin-des-Dames (Aisne)
avec le 1er bataillon qu’il dirige.


S.P.A. 55 officiers 2486 hommes

Le régiment est informé que le jour J est le 25 Septembre. Les mouvements prévus par l’ordre 84 sont exécutés : les 3 bataillons du 24e (1) viennent relever en 1ère ligne le 3e bataillon du 28e  et s’installent dans les parallèles P60 et P40.
Le 3e bataillon du 28e s’installe dans la parallèle P4 et dans les sapes avoisinantes.
Le 1er bataillon du 28e se porte en avant et établit ses 4 compagnies dans la parallèle P3 et dans les places d’armes voisines. Ce bataillon n’a aucune fraction au sud des 5 Chemins ; il est en entier à l’Ouest et au N.O. de cet ouvrage et doit dans la suite le déborder par le Nord.
Le 2e bataillon est toujours en réserve du C.A. aux Ouvrages blancs.
La C. mit. dispose deux sections avec le 3e bataillon pour accompagner la 3e vague et 2 sections avec le bataillon de soutien (1er bataillon).
Le PC du colonel est transporté à P.C. 11’.

7h
Les dispositions qui précèdent sont terminées, sans incident important : la 9e compagnie est en arrière du bataillon Weynand du 24e ; la 10e et la 12e compagnies sont en arrière du bataillon Giansilj ; la 11e compagnie est en arrière du bataillon Martin.

8h
L’heure H (assaut) est fixée à 12h25. La préparation par le tir de l’artillerie française continue avec une extrême violence. L’artillerie allemande répond avec plus d’intensité que la veille. Son tir est dirigé sur les parallèles P4 P3 et sur le chemin des Pylônes.


schéma des emplacements des bataillons de la 11e brigade
 Voir ce schéma

11h
Le lieutenant-colonel transporte son PC à PCx avec le PC du colonel Pineau du 24e.
Le boyau des Ponts est déjà très encombré par les blessés et par la C. Mit. Bde n°1.

[Plan du secteur sur deux pages]

12h20
Très vive fusillade allemande à l’O. et au N.O. des Cinq Chemins, succédant au jet de liquides enflammés dirigé par nos équipes. Pas de fusillades au S. des 5 Chemins.

12h25
A droite, au S. des Cinq Chemins, le bataillon Weynand du 24e I pousse d’abord vivement sur son objectif (boyaux des Déserteurs, des Communs) il est suivi de très près, puis poussé et sur certains points dépassé par la 9e compagnie du 28e I (lieutenant Berlhe (2)) et la droite de la 10e compagnie (lieutenant Grillet (3)).
Les mouvements sont exécutés en terrain libre et amènent la 9e compagnie presque à la hauteur de la tranchée des Tirailleurs. Les pertes de cette compagnie sont très élevées ; ses débris, menacées à leur gauche se replient vers la tranchée des Déserteurs ; à 14h15, ils tiennent le carrefour de la tranchée des Déserteurs et de la route de Givenchy avec des éléments de la 10e compagnie à leur gauche.





Au centre, au S.O. des Cinq Chemins, le gros de la 10e compagnie (3e vague) est sorti immédiatement derrière la 2e vague du bataillon Giansilj, a contribué à l’enlèvement de la partie S. des Cinq Chemins, et a continué, sans désemparer, sur son objectif : la Folie. La 10e compagnie a poussé au-delà de la tranchée du Carrefour, jusqu’à la tranchée des Déserteurs où vers 14h15 elle est en liaison avec la 9e compagnie. Elle pousse un élément sur le chemin de Givenchy jusqu’à 150 mètres S du point N’’. Pertes très élevées dès le début du mouvement.
A gauche, la vive fusillade qui débute vers 12h20 anéantit la première vague du 24e I. Tout ce qui sort des sapes et des parallèles est fauché. Le commandant Hislaire (4) du 28e I qui est avec ses 11e et 12e compagnies, est tué, le commandant de Montluc (5) dont le bataillon (bataillon de soutien) doit progresser ultérieurement au N. des Cinq Chemins est grièvement blessé. Les blessés des 1e, 2e et 3e vagues retombent dans les têtes de sape et dans la parallèle P40.

16h
A droite les 9e et 10e compagnies se maintiennent dans la tranchée des déserteurs avec les éléments du 24e I et du 36e I (5e DI).
La situation, même approximative de ces deux compagnies n’est pas encore connue du lieutenant-colonel du 28e I, qui, apprenant l’échec de la gauche, s’est porté de sa personne à gauche.
L’encombrement des boyaux est extrême : ordres et renseignements ne parviennent que très lentement.
Au centre, le bataillon Giansilj et des éléments de la 10e compagnie du 28e I continuent la lutte pour l’occupation des Cinq Chemins.
A gauche, l’échec momentané est devenu manifeste : la 12e brigade n’a pas progressé, les pertes des trois vagues et du bataillon de soutien par la fusillade et la canonnade sont très élevées, la ligne adverse paraît en pleine possession de ses moyens.



17h
La progression de la droite de la brigade est connue. Les 1e et 2e compagnies (compagnie Dherse (6)) du bataillon de soutien reçoivent l’ordre de se porter vers le boyau des Communs pour appuyer le bataillon Weynand du 24e I.
Le 2e bataillon (Sauget) est mis à la disposition de la 11e brigade ; ordre lui est envoyé par la 11e brigade de se porter au S des Cinq Chemins, où renforcée des deux compagnies Dherse, il soutiendra le bataillon Weynand et investira les Cinq Chemins par le S. et par l’E.

20h
3e bataillon. Situation stationnaire.
1er bataillon. 1e et 2e compagnies ont gagné la région comprise entre le Moulin détruit et les Cinq Chemins et progressent vers le Nord.
3e et 4e compagnies en soutien. Partie g. du secteur.
2e bataillon. En marche  par le boyau de France et le chemin des Pylônes vers la région N. des Cinq Chemins, trouve les boyaux très encombrés.

21h
La fusillade a presque cessé. Divers groupements pour le maintien du front et la poursuite de l’offensive ont été constitués.
  
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26 Septembre (Dimanche)

1. Louis Papembourg,
qui appartient au corps militaire des douanes,
arrive au front
le 1er septembre 1915 du dépôt d'Évreux
et affecté à la 11e compagnie.

2. Albert Fitte est sous-lieutenant
en janvier 1915 à la 11e compagnie.
Nommé lieutenant en avril 1915, il passe capitaine en octobre et dirige la 11e compagnie.

3. Henri Chéron est sous-lieutenant en janvier 1915 au 28e RI à la 12e compagnie.
Blessé le 16 mai 1915 à Aix-Noulette,
il prend le commandement
de la 12e compagnie le 31 mai 1915.

4. Gustave Frémont est arrivé au 28e RI
le 2 juin 1915 et vient du 239e RI.
Il dirige la 12e compagnie.

5. Marie Obry est lieutenant au 28e RI
en janvier 1915. Il passse capitaine en février
et dirige la 4e compagnie.
A 1h30 la situation du régiment est la suivante :

I. En 2e ligne derrière le 24e I, entre le boyau d’Ecoivres (ancienne sape 4) à droite et le boyau de Berthonval (ancienne sape 16) à gauche ; 3 compagnies n°3 (Papembourg (1)) n°11 (Fitte (2)) n°12 (Chéron (3)) sous le commandement du capitaine Frémont (4).
En réserve dans la partie Nord du secteur vers le boyau de France : une compagnie n°4 (capitaine Obry (5)).
Mission de ce regroupement : a) maintenir le front. b) sortir des tranchées en même temps que le 24e I et enlever la première ligne allemande dès que l’attaque menée au sud des Cinq Chemins fera sentir son effet.

II. Poste du lieutenant-colonel : Avec ce groupement (Parallèle 4. Débouché du boyau de France).

III. Une compagnie  (10e compagnie Grillet) partie à l’attaque des Cinq Chemins avec le bataillon Giansilj) est avec ce bataillon vers le point Q.

IV. Une compagnie (9e compagnie Berlhe) partie à l’attaque avec le bataillon de droite du 24e I, a atteint le boyau des Communs et la tranchée Nietzche.

V. Le bataillon Sauget et les deux compagnies du capitaine Dherse ont été portés sur la face Sud de l’ouvrage des Cinq Chemins et à l’Est  de cet ouvrage avec mission de l’enlever dans la nuit.

VI. Compagnie de mitrailleuses : une section avec le groupement Sauget au S.E. des Cinq Chemins. Trois sections face à la première ligne allemande du chemin des Carrières (groupement N. du 28e I).

VII. Communications : liaisons établies dans le groupement N. Extrême lenteur des communications du groupement N (PC du colonel) avec le groupement SE du commandant Sauget.
La liaison est assurée à gauche avec le 5e I.

5h
La nuit s’est écoulée dans une situation confuse, les diverses fractions demeurent sur place.
L’ordre de la brigade pour la journée du 26 porte que la division recommencera à 8h20 son attaque sur les tranchées mêmes objectifs ; mêmes dispositifs d’ensemble.

7h30
Le lieutenant-colonel Roller reçoit l’ordre de mettre les 11e et 12e compagnies (capitaine Frémont) et les 3e et 4e compagnies (capitaine Obry) sous les ordres du colonel Pineau du 24e  et de constituer sous ses ordres un groupement composé de
2e bataillon du 28e I (Sauget)
1e et 2e compagnies du 28e I (Dherse)
Un bataillon du 405e (capitaine Colin)
(éventuellement) bataillon Veynand du 24e
pour poursuivre l’attaque des Cinq Chemins par le Sud et par l’Est. Il se rend au Sud Est des Cinq Chemins où il reçoit à 11h l’ordre de mettre son groupement à la disposition du général Mangin commandant la 5e DI, dont le PC est à Neuville (Portique).
A ce moment les 6 compagnies du 28e et le bataillon du 24e (Veynand) sont engagés dans le combat contre les Cinq Chemins ou occupent la tranchée des déserteurs et ne peuvent être distraits de leur mission.
Le bataillon Colin seul est disponible.
Le bombardement ennemi qui se poursuit depuis 5h est effectué avec obus asphyxiants. Les unités du 28e en sont très incommodées, mais le résultat réel de ce bombardement est assez faible.

16h20
L’ordre est donné par le général commandant la 5e DI de n’engager que le minimum de forces de front sur les Cinq Chemins et de remonter le boyau des communs vers le NE pour obtenir la liaison avec le bataillon Lacheux du 74e, en prolongeant l’attaque de la 5e DI face à la ferme de la Folie. Le bataillon Colin a reçu l’ordre de se grouper vers Moulin Détruit.
Le mouvement de progression le long du boyau des communs est confié au bataillon Sauget.

18h
Le combat se poursuit face aux 5 Chemins et dans le boyau des déserteurs. Toute la nuit l’ennemi bombarde violemment la région comprise entre les Cinq Chemins et Neuville, ainsi que le village. Le bataillon Colin du 405e a de grandes difficultés pour s’établir près de Moulin Détruit ; il subit des pertes.

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27 Septembre (Lundi) 1h
Situation stationnaire. Fusillade très faible. Nombreuses rafales d’artillerie. Les 3e, 4e, 11e et 12e compagnies participent avec le 24e à l’attaque par le Sud des Cinq Chemins ; des éléments des 9e et 10e compagnies tiennent toujours la tranchée des Déserteurs, à cheval sur le chemin de Givenchy. Le groupement du lieutenant-colonel Roller doit se tenir prêt à participer à une attaque générale de la 5e DI.

5h à 11h
Combat d’infanterie peu intense. L’artillerie allemande ne tire que faiblement pendant les premières heures de la journée. Les ravitaillements de la nuit ont éprouvé de grandes difficultés ; ils se poursuivent pendant le jour. Les pertes connues sont élevées.
Les 11e et 12e compagnies progressent vers les points M’M’’ tournant et encerclant presque complètement les défenseurs des Cinq Chemins.

13h
Le groupement du lieutenant-colonel Roller (6 compagnies du 28e, 1 bataillon du 405e) est remis à la disposition du général commandant la 11e brigade.

16h
Ordre de la 11e brigade de resserrer sur la gauche vers les 5 Chemins. Le bataillon Veynand du 24e avec les 9e et 10e compagnies du 28e continuent à tenir le boyau des Communs. Les bataillons Colin du 405e et Sauget (28e) feront face à la Folie.
Le PC du 28e est établi au chemin des Carrières.





17h
Les 11e et 12e compagnies ont réussi dans leur progression et tiennent le 2e chemin creux jusqu’au boyau Schopenhauer. Les 4 compagnies du 1er bataillon sont aux Cinq Chemins, aux environs de O et O’.
Le 2e bataillon du 28e est au sud des Cinq Chemins (Moulin Détruit, boyau d’Albagnac, partie Sud du chemin des Carrières).
La C. Mit. a une section (la 2e) à la tranchée des déserteurs, avec les éléments de la 9e compagnie et des fractions du 24e et du 74e ;
- une section (la 3e) a accompagné le capitaine Frémont (12e compagnie)
- deux sections (1e et 4e) sont au boyau d’Albagnac en liaison avec le commandant Sauget (2e bataillon).
Une équipe téléphonique du 28e s’est portée au point M’’, a occupé et immédiatement utilisé un poste téléphonique allemand muni de ses appareils.

21h
Les mouvements prévus le 27 à 16h s’exécutent par petits groupes ; le 24e a reçu l’ordre de se reconstituer au chemin des Pylônes ; le bataillon Veynand de ce régiment sera relevé par le 405e à la tranchée des Déserteurs ; de petites fractions du 28e qui tenaient la tranchée des déserteurs avec le bataillon Veynand suivent son mouvement. Ces fractions sont pour la plupart groupées dans la nuit entre les Cinq Chemins et Neuville.
L’encombrement des boyaux continue dans cette région à ralentir les mouvements et à arrêter les ravitaillements.

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28 Septembre (Mardi)

















Photo de Louis Sauget (cliché : Stéphan Agosto)
1. Louis Sauget
est chef de bataillon du 28e RI
depuis mai 1915
(merci à Stéphan pour la photo).













2. Une compagnie du 26e RIT
est mise à la disposition pour le ravitaillement (rapport du général Boulangé de la 11e barigade).
2h30
Les dispositions à prendre par le régiment, par suite de la relève du 24e sont précisées dans l’ordre suivant : l’occupation du terrain et la continuation des attaques auront lieu dans les conditions ci après :
- 2e bataillon (Sauget) occupation des Cinq Chemins et continuation des attaques menées par les éléments du bataillon Giansilj (24e) qui progressent vers le point M ; relever immédiatement le bataillon Giansilj.
- 1er bataillon. S’établira dans notre ancienne première ligne entre la sape 3 et la sape 10.
- 3e bataillon. S’établira également dans notre ancienne première ligne entre la sape 11 et la sape 16.
- PC du lieutenant-colonel. Chemin des Carrières, à la barricade.

8h
Le 2e bataillon est placé conformément aux ordres précédents.
Les éléments du 3e bataillon qui subsistent  achèvent de se placer. Le 1er bataillon est encore en mouvement.

10h
Nous sommes complètement maîtres des Cinq Chemins depuis 9h. La 11e brigade transmet un ordre d’attaque général sur la Folie. Le 405e I en première ligne le 28e en 2e ligne, le 24e en réserve. L’artillerie doit préparer la voie vers les bois de la Folie, l’heure de l’attaque est fixée à 13h40.
Ordre est donné aux 3 bataillons du 28e d’exécuter leur mouvement, direction la Folie, en prenant les dispositions étudiées depuis 15 jours ; le 2e bataillon à droite, derrière le 405e, le 3e bataillon à gauche, le 1er bataillon en 1re ligne, à cheval sur le boyau des communs.
Le 405e se porte à l’attaque ; l’artillerie allemande exécute de violents tirs de barrage sur la tranchée des Déserteurs, la ligne O’M’M’’  et le chemin des Carrières. Le commandant Sauget (2e bataillon) est blessé (1).

[Plan du secteur sur deux pages]

Malgré leurs pertes, le 405e à droite, le 2e bataillon du 28e au centre, le 3e bataillon du 28e à gauche enlèvent la tranchée Nietzche ; le 3e bataillon du 28e (capitaine Frémont) et le 2e bataillon (5e, 7e et 8e compagnies) poursuivent leur mouvement, atteignent et dépassent la tranchée des tirailleurs et pénètrent dans les vergers de la Folie. Le 1er bataillon appuie à droite le mouvement du 405e, puis le dépasse ; la 2e compagnie (Jérôme) progresse à cheval sur le boyau des Communs sans cependant atteindre la tranchée des Tirailleurs. Les 1e, 3e et 4e prolongent son mouvement à gauche, face au point P’’’.





Le mouvement général est suivi et appuyé de très près par les 4 sections de la C. Mit.
Les attaques ont progressé sous des barrages violents d’artillerie ; les pertes dues au fusil sont relativement faibles.
A la nuit le mouvement est arrêté ; les Allemands ne tiennent plus dans la tranchée des tirailleurs que les abords du pont P’’’ ; malheureusement les nombreuses fractions du 28e qui ont pénétré dans les vergers de la Folie y subissent une fusillade très vive, et sont ramenées à la tranchée des tirailleurs.
Le capitaine Frémont est grièvement blessé.
L’ensemble des pertes est très élevé. La pluie, l’incertitude sur les emplacements occupés, le manque d’hommes disponibles vont rendre les ravitaillements très pénibles et cependant les fractions qui tiennent la tranchée des tirailleurs sont sans vivres, sans eau et leurs munitions s’épuisent (2).

Désiré Faudemer de la 2e compagnie
Désiré Faudemer est-il ce D. Faudemer disparu ce 28 septembre
et faisant partie de la compagnie Jérôme ?

18h à 23h
Les Allemands ne prononcent heureusement aucune contre-attaque.
Le lieutenant-colonel transporte son PC vers M’’ (téléphone).

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29 Septembre (Mercredi)

1. Albert Jérôme est au 28e RI depuis
le début du conflit en tant que lieutenant.
En janvier et mars 1915,
il est détaché à l'EM du régiment.
Passe capitaine à titre définitif le 25 mars 1915.
A partir de mai 1915, dirige la 2e compagnie.
Blessé grièvement à Verdun (Meuse)
le 10 avril 1916.

2. La 5e DI est commandée par le général Mangin. Elle comporte la 9e brigade
(39e et 74e RI)
et la 10e brigade
(36e et 129e RI).



Photo du capitaine Roch
3. Joseph Roch fait partie des rares officiers présents au 28e RI en août 1914.

4. Le capitaine Bedour est arrivé le 1er septembre 1915 du dépôt et a été affecté à la 6e Cie.
L’ordre de la 11e brigade est de tenir et organiser le terrain conquis, la zone de la brigade étant occupée en 1ere ligne par le 405e à droite et le 28e à gauche. Aucun mouvement important n’a été possible dans la nuit ; au jour la 2e compagnie (Jérôme (1)) occupe toujours le boyau des Communs, à 150 m du point P’’’, elle a construit des éléments de tranchée face à ce point ; les éléments des 2e et 3e bataillons qui se sont repliés sur la tranchée des Tirailleurs la tiennent toujours. La tranchée Nietzche est occupée par les éléments de 2e ligne.
 
10h
La matinée a été relativement calme. Quelques tirs d’artillerie. Le 1er bataillon cherche à s’élever à gauche de la compagnie Jérôme. A droite du boyau des Communs la 5e DI (2) ne tient qu’une faible partie de la tranchée des Déserteurs.

11h à 18h
Les premières lignes se maintiennent ; rafales  d’artillerie sur la tranchée des tirailleurs et le terrain en arrière. Le 2e chemin creux M’M’’ est très battu. Les dispositions sont prises pour le 1er bataillon pour enlever P’’’ mais ordre est donné de laisser le boyau des Communs à la 5e DI. Néanmoins la 2e compagnie n’étant pas relevée ; se maintient au point P’’’.

19h
Avis est donné que les colonnes allemandes ont été vues dans la journée marchant vers les bois de la Folie. D’autre part l’artillerie allemande redouble ses tirs de barrage.

20h
Dans la journée du 29, le PC du 28e a été successivement porté du point M’’ à l’intersection de la tranchée Nietzche et du boyau des Communs, puis à la barricade du chemin des Carrières où les ravitaillements à pousser en première ligne sont organisés à l’aide de nombreuses fractions qui ont perdu leur compagnie dans les 3 jours de combat qui précédent. A 20h le lieutenant-colonel Roller se transporte par la tranchée des Cinq Chemins vers le point N’’ ; il est en chemin renversé et étourdi par un obus qui atteint plus gravement le capitaine Roch (3). La nouvelle en est transmise au capitaine Bedour (4) qui des environs du point N’’ prend le commandement provisoire du régiment.
   

Le village de Marius Ducros : Notre-Dame-de-Rouvière (Gard)
Il n'y a pas que des Normands et des Parisiens au 28e RI : Marius Ducros, de la 7e compagnie
fut porté disparu ce 29 septembre 1915.
Il était originaire du village de Notre-Dame de la Rouvière dans le Gard.

Marius avait quatre frères et une sœur.  Son père était propriétaire-cultivateur.
Marié à Émilie, les époux Ducros eurent trois enfants dont un garçon qui décéda en 1911.
Avant la fin de la Guerre, Émilie se laissa mourir de chagrin laissant deux jeunes filles :
Blanche (née en 1912) et Denise (née en mars 1915).

Merci à Thierry Ducros pour ces renseignements.

 
30 Septembre (Jeudi)

5h
Le 24e a poussé un bataillon sur le chemin de Givenchy et le colonel Pineau s’est établi aux environs du point M’. Le lieutenant-colonel Roller, remis de la commotion reçue dans la nuit arrive au point M’ et reprend le commandement du régiment.

10h à 18h
Quelques ravitaillements en vivres, munitions et grenades sont parvenus en 1re ligne. Le combat est mené dans la tranchée des Tirailleurs de façon à progresser vers le point P’’’ avec le concours du 405e.

19h, 20h
Le bombardement de tout le secteur par l’artillerie allemande est violent. Une vive fusillade éclate à gauche, sur le front tenu par le 119e I.
Le bataillon du 24e  qui occupait le point P’’ reçoit l’ordre de se replier.

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À la mémoire d'Auguste Larchevêque de la 7e compagnie du 28e RI
Dans le cimetière monumental de Rouen, on peut découvrir le visage effacé d'Auguste Larchevêque,
tué le 30 septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast. Auguste appartenait à la 7e compagnie.
Photos : Stéphan Agosto.

  
1er Octobre (Vendredi)

1. Le 119e RI se trouve à la gauche
du 28e RI et fait partie
de la 12e brigade (6e DI)
Dans la nuit du 30 au 1er  les ravitaillements en vivres et en munitions ont pu être assurés ; un certain ordre a été remis ; les éléments reconstitués dans la tranchée des tirailleurs sont, de la droite à la gauche , les 8e, 7e, 5e, 4e, 3e, 1e et 6e compagnies ; la tranchée Nietzche est tenue par les 10e et 9e compagnies et des compagnies du 119e (1) qui débordent à droite le boyau de Schopenhauer.
Le combat à la grenade continue toute la journée vers le carrefour du boyau des Layons et de la  tranchée des Tirailleurs pour l’occupation avec le 405e du point P’’’.
Des ordres sont donnés pour la relève du 28e I par le 119e dans la 1e partie de la nuit.  La 2e compagnie sera relevée par la 5e DI (39e I).
Tirs continuels de l’artillerie allemande sur tout le secteur.

François Ollivry, sergent mitrailleur au 28e RI
Photo de guerre : on y voit François Ollivry, au premier rang à gauche.
François Ollivry, sergent à la compagnie de mitrailleurs sera blessé ce 1er octobre 1915.
Lisez ici son destin...


La relève du 28e I par le 119e  est achevée vers 11h. Le régiment doit aller cantonner à Frévin-Capelle.



Pertes du régiment du 25 Septembre au 1er Octobre 1915


Tués Blessés Disparus

Officiers Troupe Officiers Troupe Officiers Troupe
25 1 33 2 174 1 64
26 3 15 1 89
47
27 1 22 2 70
12
28 1 37 5 152
37
29 1 11 1 44
11
30
21 2 72
6
1er
5
12
4
Total 7 144 13 613 1 181
Total du 23 au 2 8 151 13 625 1 181

159 683 182

979

            

Photo de Xavier Boce : la nacropole nationale de la Targette
Beaucoup de soldats du 28e RI tués lors de ces journées ne seront jamais retrouvés.
Certains seront découverts après guerre pour être inhumés dans les nécropoles de Notre-Dame-de-Lorette, d'Écoivres et de la Targette.
Ici : une photo de La Targette
Merci à Xavier.


À suivre : le JMO d'octobre 1915

Un grand merci à Xavier Bocé, Alain Chaupin, Thierry Cornet, Thierry Ducros, Frédéric Videlaine,

 
En complément

. À lire

- La Ruée, Robert Désaubliaux
Remarquable ouvrage réédité par les Presses de la Renaissance en octobre 2005. Lire surtout la troisième partie.
- Deux musiciens dans la Grande Guerre, Maurice Maréchal et Lucien Durosoir, Tallandier, Paris 2005.
Un ouvrage passionnant sur un violoniste et un violoncelliste, plongés dans l'enfer de la guerre.

. À télécharger
Les pages de l'historique du 28e RI : page 1 - page 2
Les pertes des officiers blessés, disparus et tués lors de cette offensive
Les pertes des soldats blessés, disparus et tués lors de cette offensive
L'encadrement du 28e RI en septembre 1915
L'offensive du bois de la Folie vue par un fantassin du 3e Bataillon

. Sur Internet
Lire un article intéressant sur la journée du 25 septembre 1915 au 74e RI : sur le blog de Stéphan Agosto


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